Hier au palais présidentiel, Gbagbo Laurent a réuni l`armée ivoirienne (FDS et FAFN) pour lui réexpliquer l`accord de Ouagadougou. Le chef de l`Etat qui a parlé durant quarante (40) minutes s`est plutôt attaqué à ses adversaires politiques.
Gbagbo sans les nommer, les a implicitement accusés de soulever l`armée (FDS) contre sa politique et la gestion de la crise. Point par point donc, Gbagbo s`est vu obligé de se justifier sur certains aspects de la guerre. Les primes ou haut les c?urs
"Je voudrais vous mettre à l`aise et vous rassurer () Il y a des hiboux qui circulent la nuit, qui font de petits tracts, qui vont nuitamment de clan en clan. Ça ne marche pas mais ils continuent " a déclaré Gbagbo dès l`entame de son intervention. Le chef de l`Etat sans autre forme de procédure, a immédiatement parlé des primes des soldats, et cela, à la surprise générale des Forces nouvelles, étrangères à cette faveur : " On est dans la cinquième année. Même quand on paye en retard, on paye. Si les primes viennent quelquefois en retard, c`est parce que dès le départ, ce n`était pas prévu () On ne les budgétise pas. Voilà le problème " a-t-il expliqué. Il a même révélé que les primes des soldats coûtent à l`Etat 4 à 6 milliards par mois, soit 50 à 72 milliards par an. " Nous ne demandons pas l`aide de quelqu`un. Nous payons. Ce qu`on doit, on vous payera " a encore promis le chef de l`Etat qui a demandé que des gens ne viennent pas troubler la quiétude des soldats. Le refondateur en chef a aussi évoqué un autre problème, cette fois-ci, qui concerne les deux (02) armées. Les grades
" Il y a un autre problème " a-t-il lui-même indiqué. " Il n`y a pas encore de décision parce que pour moi, ce n`était pas le plus urgent. Ce qui est le plus important pour moi aujourd`hui c`est de réunifier la Côte d`Ivoire " a poursuivi Gbagbo. Pour se débarrasser des soldats qui grognent à propos des grades des Forces nouvelles, le chef de l`Etat les a rassurés de ce qu`il a mandaté le ministre de la défense pour discuter du problème avec le Premier ministre. Gbagbo, par ailleurs, a démenti les rumeurs selon lesquelles il se prépare à refaire l`armée avec uniquement les Forces nouvelles. " Ça, ça sort d`où, ça sort de l`imagination de ceux qui sont contre la paix " a-t-il encore accusé en reconnaissant toutefois qu`il y a des problèmes au sein de son armée et qu`une réforme profonde s`avère nécessaire. Gbagbo en a profité pour éclairer les soldats sur la situation dans les 18 montagnes. Tuerie à l`ouest
" Il y en a qui écrivent partout qu`on a supprimé la zone de confiance donc il y a l`insécurité à l`ouest. Ça fait rire et ça fait pitié. Ce n`est pas la crise que nous connaissons qui a amené l`insécurité à l`ouest " a, contre toute attente, déclaré Gbagbo Laurent. Pour lui, cette situation remonte depuis 1995 " Il y a eu le boycott actif. A l`ouest, Bédié a été obligé d`aller à Bangolo () parce que nous avons à l`ouest un problème de forêt. Et ce problème de forêt profite de n`importe quelle crise pour resurgir. Il ne faut pas qu`aujourd`hui on raconte des histoires " a-t-il prévenu. Et pour se faire bonne conscience, Gbagbo Laurent s`est interrogé pourquoi à Bondoukou la situation ne se pose pas alors que cette région fait partie de la zone de confiance. Pour le reste, le chef de l`Etat a marqué un arrêt pour expliquer davantage le dernier accord. L`accord de Ouaga
" L`accord de Ouaga, c`est notre accord " a rappelé Gbagbo. Pour cela, il a supplié les Ivoiriens, et particulièrement les militaires dont les Forces nouvelles, de se l`approprier. " C`est nous qui allons faire la paix chez nous. Les résolutions ne font pas la paix. Il faut qu`on cesse de rêver, je vous ai donc appelés pour vous demander d`accompagner l`accord de paix ", a plaidé le chef de l`Etat qui est revenu sur ses relations avec le président du Burkina-Faso. Blaise Compaoré et l`argent de Gbagbo, "Des gens ont écrit que j`ai donné de l`argent à Blaise Compaoré. Compaoré est chef d`Etat depuis 1987. Je viens d`arriver hier. Il est plus jeune que moi, mais il est plus ancien que moi dans le métier. Il m`a aidé avant quand il était président et moi dans l`opposition. C`est lui là que je vais acheter ? " s`est étonné le président de la République. Il a insisté pour que tous prennent le chemin de la paix. Gbagbo enfin s`est dit occupé à exécuter deux tâches incluses dans l`accord de Ouaga dont le service civique. Il va, selon lui, permettre de trouver du travail aux miliciens et aux hommes de Soro. Une autre façon de partager le gâteau entre les deux belligérants.
Djè KM