mardi 8 mai 2007 par Le Nouveau Réveil

LE REVE EST EN TRAIN DE DEVENIR réalité sous nos yeux. Nous aurons attendu plus de quatre ans, de Septembre 2002 à Mars 2007, pour avoir le sentiment d'une paix désormais irréversible. En effet, depuis le 04 Mars 2007, suite à l'accord politique de Ouagadougou, le rêve de paix devient plus que Jamais une réalité. Il est vrai qu'avant Ouaga, le peuple de Côte d'Ivoire est allé d'illusions en désillusions, d'espoirs en désespoirs au gré des différents accords de paix, et des résolutions des Nations Unies.
Pour cette raison, ils sont très nombreux ceux qui veulent comme Saint Thomas, attendre pour voir, attendre avant de croire. Ceux-là n'ont peut-être pas tort, mais il suffit de comprendre le nouveau processus en cours comme en réalité, une déclinaison et une volonté effective d'application des différents autres Accords de paix passés pour savoir que le temps... a eu raison des guerriers.
Les héros sont fatigués. Ils ont décidé de calmer le jeu. Et de faire la paix des braves. Le temps a rendu réalistes les acteurs, les médiateurs et l'ensemble des protagonistes de la crise dans notre pays. SEM Laurent Gbagbo, président de la République a volontairement accepté de tendre la main à Guillaume Soro, secrétaire général des Forces Nouvelles et à rendre acceptable sa désignation à la Primature. L'attelage qui avait été rêvé depuis Marcoussis s'impose désormais à tous et devient une réalité par la volonté des deux principaux belligérants de s'approprier le processus de sortie de crise. Le Premier ministre Guillaume Soro, entré dans l'histoire en assumant le combat du Mouvement Patriotique de Côte d'Ivoire et plus tard des Forces nouvelles, à peine passé la trentaine, l'âge où les hommes de sa génération, ont d'autres soucis et centres d'intérêts, prend désormais le pari de la paix et s'inscrit dans la lignée des hommes, à retenir dans les événements historiques de notre pays. Le président Blaise Compaoré, en sa qualité de facilitateur, aura lui aussi été d'un premier apport. Cependant, les temps euphoriques actuels et les moments des chants et danses ne doivent pas faire oublier l'immensité des tâches qui attendent le gouvernement. Le Chef de l'Etat et le Premier ministre ont à présent, davantage de responsabilités qu'auparavant. Ils ont l'inestimable mérite d'avoir conclu l'Accord de Ouaga et de le mettre en route, mais leur plus grand défi, et gloire sera de savoir gérer les crises, et de procéder à un savant dosage dans le choix des hommes, et dans la conduite quotidienne des affaires de la Nation. La paix qui se dessine est fragile, d'autant qu'elle ne fait pas l'affaire des personnes tentées d'agir à contre-courant.... Les pays, qui ont fini par organiser des élections, après une crise, comme la République démocratique du Congo, ou encore le Libéria et le Rwanda, ont dû accepter de gérer pendant longtemps le compromis et de maintenir le dialogue direct même après les élections. Le dialogue direct doit donc plus que jamais demeurer dans la cohabitation au gouvernement des forces politiques et surtout après la tenue des élections prochaines.
Nous devons soutenir le dialogue direct au nom de la paix, de la communauté internationale, de l'Afrique, de notre pays, et enfin au nom de Félix Houphouët-Boigny ! En réalité, par leurs engagements en faveur de la paix, c'est un hommage que Blaise Compaoré, Thabo Mbeki, Laurent Gbagbo, Guillaume Soro, les Premiers ministres de la période de crise, à savoir Affi N'Guessan, Seydou Diarra, Charles Konan, sans oublier les leaders politiques Henri Konan Bédié. Alassane Dramane Ouattara, Mabri Toikeusse, Anaky Kobena, Francis Wodié, rendent au président Félix Houphouët-Boigny, fondateur de la Côte d'Ivoire moderne, dont la biographie écrite par Frédéric Grah Mel, est aujourd'hui plus que jamais d'actualité. La liste est longue de tous ceux qui, d'une manière ou d'une autre, ont joué un rôle important dans le processus de paix en cours dans notre pays.
Le plus dur reste à venir. Nous voulons à travers le journal de la paix déjà en chantier depuis plusieurs mois, et dont le lancement coïncide avec le nouveau cadre institutionnel, offrir une tribune, un espace d'échange, pour véhiculer des messages de paix et de réconciliation. Nous voulons, à travers ce projet, prêcher par l'exemple autour de la problématique suivante : au-delà des discours et des clichés, comment la société civile, sans jamais céder à la tentation de donner des leçons aux professionnels, sans faire le travail à leur place, peut-elle à travers un journal indiquer la vision d'un journalisme professionnel assurant l'éducation des peuples, la réconciliation des populations, l'expression plurielle et équilibrée dans le respect scrupuleux de l'éthique et de la déontologie. Comme la paix, le rêve du journal de la paix est possible. Il devient réalité et montre bien que nous n'avons pas eu tort d'y croire. Au fil des parutions, nous accompagnerons le processus et porterons témoignage des efforts des uns et des autres pour faire avancer le processus de sortie de crise. Nous aurons besoin de votre collaboration critique : celle des bonnes volontés pour enrichir et améliorer le contenu du journal de la paix, qui tient à bien mériter son nom!
In Le journal de la paix n°1
du lundi 23 Avril 2007

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