mardi 8 mai 2007 par Le Nouveau Réveil

Monsieur Affi N'GUESSAN, en campagne électorale " prématurée " dans le Département de Tiassalé et revenant de la Sous-préfecture de Taabo, s'est arrêté à AHEREMOU dans la dite Sous-préfecture, le 21 avril dernier. A la tête d'un convoi de 21 (vingt et une) grosses cylindrées 4X4 flambant neuves et rutilantes, accompagné d'une suite pléthorique servie par une logistique impressionnante, le Président du FPI et ses serveurs de thé se sont autorisés à faire des déclarations face à un auditoire clairsemé. Les cadres du village étaient absents. Nous nous serions bien passés d'analyser ces propos sur le fond pour laisser aux Ivoiriens le soin de faire eux-mêmes la critique de cette rhétorique médiocre, si les contrevérités proférées à cette occasion contre le PDCI-RDA et le Président Henri Konan BEDIE n'avaient justifié que l'on y revienne, encore une fois.
Voici donc ici un échantillon des propos tenus et les sentiments qu'ils nous inspirent. Nous opérons dans l'ordre des déclarations faites à AHEREMOU. Ainsi, membre de la délégation d'Affi NGUESSAN, M. Philippe ABBAS déclare :
-"J'étais au PDCI. Je suis parti de ce parti parce que là-bas, à 43 ans, on est encore un bébé. Ces frustrations ont fait que je me suis présenté candidat indépendant aux élections législatives passées à Dimbokro. J'ai été battu de 60 voix. ".
-"La guerre de la France contre la Côte d'ivoire est soutenue par BEDIE à travers le RHDP. Souvenez-vous, Alassane OUATTARA a dit : je rendrai ce pays ingouvernable tant que je ne serai pas aux commandes. Aujourd'hui BEDIE s'allie avec Alassane pour faire tomber GBAGBO. Il se trompe. HOUPHOUET a résisté au colonialisme. Aujourd'hui BEDIE veut brader la Côte d'Ivoire à la France. Ne le suivez pas ". Quant à M. Affi N'GUESSAN, Président du FPI, avec faconde et sans sourciller de poursuivre :
-"Les choses maintenant ont changé. Le PDCI tel que dirigé par Henri Konan BEDIE ne peut plus diriger ce pays. Les jeunes ont compris. Le peuple, à un moment donné, va aspirer au changement. Aujourd'hui, c'est chose faite. On vous dit que GBAGBO n'aime pas les Baoulé ; il veut leur arracher leurs plantations. C'est faux ! Je suis Agni, il m'a demandé de diriger son parti, le FPI. Dans la situation actuelle où l'armée est un élément essentiel, GBAGBO l'a remise à Amani N'GUESSAN, un Baoulé. C'est encore GBAGBO qui est en train de réaliser le rêve de HOUPHOUET qui était de voir la capitale politique à YAMOUSSOUKRO alors que ceux qui se réclament de lui n'ont rien fait. " "KAKOU GERVAIS a une R4 et vous êtes à bord de sa vieille voiture. Elle a du mal à avancer. Vous êtes quand même assis dedans parce que vous avez la chicotte derrière vous. Il faut que vous cherchiez à sauter dans les nouvelles voitures qui passent et qui sont sûres d'arriver à bon port. Ne restez pas prisonniers de ces gens là qui pensent vous utiliser pour leurs intérêts personnels. Ces personnes ont certainement été utiles pour vous à un moment donné mais aujourd'hui, elles ne représentent rien. Les jeunes cadres de ce village doivent s'approcher de GBAGBO pour que le village puisse bénéficier des retombées ". Etc. Selon M. Philippe ABBAS, le grand âge est le critère de promotion au sein du PDCI-RDA. A l'écouter, on s'étonne que Henri Konan BEDIE, Assouan USHER, Camille GRIS, Jean Konan BANNY, Séri GNOLEBA, Djédjé MADY, Amara ESSY et Maurice KAKOU GUIKAHUE, pour ne citer que ceux-là, qui ont gravi les échelons de la hiérarchie administrative et politique alors qu'ils étaient très jeunes, aient pu faire la carrière qui a été la leur. Encore aujourd'hui, la moyenne d'âge des Ministres du PDCI-RDA au sein du Gouvernement de SORO Guillaume est à peine de 42 ans ! Nous croyons, dès lors, que M. Philippe ABBAS devrait rechercher ailleurs les raisons qui l'ont tenu à l'écart de l'élite du PDCI-RDA. Il sait bien que les comportements inconséquents qui le caractérisent, son parjure à Dimbokro lors des dernières élections, ne sont pas de nature à favoriser la progression au sein des sociétés organisées, encore moins, dans un parti politique sérieux. Dès lors, accuser le PDCI-RDA de gérontocratie pour ne favoriser que les " vieux " au détriment des jeunes, est un mythe régulièrement évoqué pour occulter les insuffisances et carences personnelles d'individus incapables et en mal de promotion. Quant à sa transhumance piteuse au FPI qu'il expose pourtant comme un trophée, qu'il se dise qu'elle n'émeut personne au PDCI-RDA. Libre à lui de partir où bon lui semble. Nous savons que c'est dans la nature intrinsèque des militants alimentaires de son acabit de ne pas avoir de conviction et de ne privilégier que leur estomac. S'agissant du grotesque alibi de la guerre de la France en Côte d'Ivoire, le disque est vraiment rayé ! Nous voudrions, cependant, rappeler à M. ABBAS que ce pays ami est en Côte d'Ivoire à la demande expresse de Laurent GBAGBO et que la Licorne, sous mandat de l'ONU, a sauvé son régime de la déroute face aux rebelles. Dès lors, comment Henri Konan BEDIE qui, le premier et dès le 22 septembre 2002, a sollicité le dialogue direct entre les belligérants en vue de la paix, aurait-il eu, simultanément, partie liée avec la même France pour " faire tomber GBAGBO " comme le suggère ABBAS ? Et pour quelle raison BEDIE aurait-il fait la guerre aux Ivoiriens ? La calomnie est si grosse que nous nous étonnons que ceux qui la profèrent n'en étouffent pas. A propos de la déclaration de M. Affi N'GUESSAN, Président du FPI, à AHEREMOU II, nous préférons ne pas la commenter dans le menu pour laisser aux Ivoiriens le soin de juger par eux-mêmes de son absurdité et de l'absence de probité intellectuelle qui la caractérise. Nous relevons toutefois, chez l'ancien Premier Ministre, un besoin obsessionnel de s'absoudre de ses échecs personnels et de ceux de son parti par la profession permanente de contrevérités qu'il tente d'étayer par des métaphores dont la plus célèbre reste les pneus réchappés du PDCI-RDA. Aujourd'hui, la vieille R4 qu'il évoque à propos de Kakou Gervais, est de la même trame. On pourrait se demander pourquoi M. Affi NGUESSAN aime-t-il tant les voitures pour les évoquer partout, de façon répétée ? La réponse est simple : c'est parce que les voitures remplissent son univers et sont l'unique objet de son succès et de sa fierté ! Le rapport établi entre la vieille R4 de Kakou Gervais et les grosses cylindrées du FPI qui inondent le pays à leur seul profit, est en effet, saisissant d'une réalité quotidienne que nous vivons. C'est effectivement la seule réussite palpable du FPI qui au détriment du développement économique et social du pays s'est employé à s'offrir aux frais du contribuable exsangue, de grosses cylindrées pour pavoiser dans les rues défoncées d'Abidjan et dans nos villages plongés dans la détresse de la pauvreté. Si M. Affi NGUESSAN croit que c'est à la chicotte que nous fonctionnons à AHEREMOU, nous l'invitons à constater que ce village est libre et qu'il n'a jamais attendu le FPI pour réaliser, aux frais de ses habitants, modestement certes, les quelques équipements dont il dispose aujourd'hui. Quant au reste, il faut bien penser que M. Affi NGUESSAN prend nos parents pour des attardés quand il veut attester devant eux du grand amour de Laurent GBAGBO pour les Baoulé. A-t-il souvenance d'une seule réaction de Laurent GBAGBO, depuis 1990, devant les exactions multiples, les spoliations de planteurs, les entraves à l'exercice du droit de vote, les tueries dont sont régulièrement victimes les Baoulé dans le grand Ouest ? Pense-t-il que nos parents aient cru un traître mot de ce qui leur a été dit des motivations de Laurent GBAGBO quant à la construction de Yamoussoukro ? Ils savent qu'il s'agit d'actions purement électoralistes et ne sont pas stupides pour croire un seul instant à l'amour subit de Laurent GBAGBO pour le peuple Baoulé qui le tient, au demeurant, pour être le complice sinon le commanditaire, depuis 1990, de tous ses malheurs dans le grand ouest. Pour conclure, les cadres de AHEREMOU considèrent que les bouleversements auxquels nous assistons depuis décembre 1999 dans notre pays mériteraient que nous tournions notre regard vers des temps plus stables et que nous aspirions au calme et à la sérénité. Elle n'est pas éloignée la période de notre jeune histoire où notre pays vivait dans ce contexte rasséréné, hélas, disparu aujourd'hui. Il nous faut y revenir et renoncer à cette agressivité du langage politique qui fait tant de mal au pays et aux Ivoiriens. Et qui n'honore pas le FPI. Pour ce faire, il est nécessaire d'opérer un dépassement qualitatif des formes de penser, d'agir et de parler pour une alternative à l'agression politique, au mensonge et à la calomnie. Il revient au pouvoir en place, en l'occurrence, au FPI, de cultiver cette urbanité, cette tolérance, sans lesquelles il est impossible de vivre en harmonie. C'est un choix de vie. Nos parents dans nos villages cultivent cette philosophie. A nous de comprendre leur enseignement. Ce message puisse-t-il être compris de M. Affi NGUESSAN et de ses affidés ? Nous le souhaitons sincèrement.

Les cadres de AHEREMOU,
Sous préfecture de Taabo,
Département de Tiassalé.

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