lundi 7 mai 2007 par Nord-Sud

Le candidat de la droite a battu la candidate de la gauche dans la course à l'Elysée dans une élection qui s'est déroulée dans un bel esprit.



1) Miaka Ouretto (FPI) : Nous prenons acte?

Sarkozy a dit qu'il s'attachera à faire en sorte que la résolution des problèmes de pauvreté et sous-développement des pays africains trouvent une oreille attentive auprès de leur partenaire de toujours qu'est la France. C'est très important et nous prenons acte. Je pense qu'il n' y a pas lieu, à ce stade des choses et eu égard à la nature de sa déclaration, de particulariser le problème en parlant des relations entre la France et la Côte d'Ivoire. La France a toujours été un partenaire privilégié de la Côte d'Ivoire. Nous estimons qu'avec le nouveau président, c'est un nouveau regard qui va être jeté sur les relations qui nous lient depuis des millénaires. Ségolène Royal, candidate de la gauche et du Parti socialiste a pris sa défaite avec beaucoup de philosophie. Elle a demandé au nouveau président de travailler pour tous les Français et qu'il faut qu'elle tire les leçons de sa défaite pour aller de l'avant. C'est cela la politique. Nous adressons toutes nos félicitations à Sarkozy. Ce sont des élections qui se sont déroulées dans un bel esprit. Et encore une fois, la France vient de nous donner une belle leçon de démocratie. A nous de savoir en profiter.





2) Djédjé Mady (Pdci-Rda) : Les Français se sont exprimés sans bagarre?

La France nous donne une leçon de démocratie. Nous avons suivi cette campagne jusqu'à son terme. Il n'y a pas eu d'animosité comme on le voit en Afrique. Il y a le respect des opinions des uns et des autres. Les Français se sont librement exprimé sans bagarre, sans insulte, sans empêchement de vote. La France s'est prononcée. Tout acteur politique ne peut que respecter son choix et féliciter les Français et celui qui a été choisi. Le Pdci félicite Nicolas Sarkozy qui vient d'être choisi à un taux important. C'est un espoir d'abord pour la France elle-même, car on ne peut se donner aux autres que quand on existe. Donc, elle nous donne la leçon qui est qu'il faut qu'on apprenne nous-mêmes à exister. Nicolas Sarkozy a adressé un mot à l'Afrique que nous devons pouvoir décoder et faire en sorte qu'en se respectant et dans la dignité, l'Afrique lie les relations de coopération et d'amitié non seulement avec la France, mais avec tous les autres pays.





3) Alassane Ouattara (Rdr): C'est une belle victoire méritée?

C'est une belle victoire méritée. Nous comptons sur Nicolas Sarkozy pour la modernisation des relations entre la France et les pays africains.





4) Salif N'Diaye (Udpci): La politique n'est pas une bataille de tranchées?

L'Udpci, parti libéral, ne peut que se réjouir que ce soit Nicolas Sarkozy, libéral lui-même, qui soit aujourd'hui président de la République. Mais, la France continuera son chemin en défendant ses intérêts. Il reviendra aux responsables de la politique en Côte d'Ivoire d'avoir toujours en tête de défendre les leurs. Avec cette élection, nous reconstruirons notre amitié de toujours avec la France. Une France qu'il ne faudrait pas vilipender du fait de sa coloration politique; une France qui, dans la crise que nous avons connue, a été à nos côtés et a fait ce que beaucoup n'auraient pas fait parce que ne connaissant pas l'Afrique d'une part et la Côte d'Ivoire d'autre part. C'est pourquoi nous nous réjouissons de savoir que les relations entre la Côte d'Ivoire et la France seront des relations non empreintes d'émotion voire d'idéologie. L'Udpci voudrait adresser ses respectueuses félicitations au président de la République de France et espère que les rapports sincères, fraternels, amicaux qui ne sont pas des tares reviendront parce que la France en a besoin, parce que la Côte d'Ivoire aussi en a besoin. La leçon de démocratie qui vient de nous être adressée devrait inspirer les uns et les autres pour comprendre que la politique n'est pas la bataille de tranchées. Essayons d'imiter ce qui s'est passé en France et que le peuple dise son choix.





5) Kouablan François (Pit) : Sarkozy n'était pas mon candidat, mais?

Il faut féliciter le nouveau président français, Nicolas Sarkozy qui a gagné avec un score intéressant. Ce n'était pas lui mon candidat. En tant que homme de gauche, je soutenais la candidate socialiste. Mais nous venons de vivre l'expression démocratique. Le peuple français vient de faire la démonstration de la maturité démocratique. La classe politique ivoirienne doit s'en inspirer compte tenu du fait que nous voulons tous ressembler à ces peuples qui ont une grande expérience démocratique. L'Afrique également doit s'en inspirer. Malheureusement ce que nous constatons chez nous, c'est qu'au soir des élections, il y a toujours des contestations, parce le jeu démocratique ne s'exprime pas comme il le faut. Par rapport aux problèmes de la Côte d'Ivoire et de l'Afrique, je pense que ce ne sont pas les autres qui viendront les résoudre à notre place, même s'il est vrai qu'aucun pays ne peut vivre isolé. Mais, il faut une bonne coopération avec les autres. Mais, il faut compter sur nous-mêmes. Le changement à la tête de l'Etat français doit pouvoir amener un changement au niveau de la vision que les uns et les autres ont de la coopération.





6) Anaky Kobena (Mfa) : Sarkozy va faire le ménage?

Nous aurons une continuité. Même si quelque part Sarkozy de par son âge et de par le fait qu'il n'est en rien héritier de certaine tradition, va faire beaucoup de ménage. L'homme me semble être très près de la chose économique. Je pense qu'il va privilégier l'efficacité dans ce domaine avec l'Afrique pour qu'elle puisse se bâtir elle-même des économies solides. Ce qui va donner une solution au problème de l'immigration des Africains vers la France qui est l'une des grandes préoccupations de Sarkozy. La victoire de Sarkozy nous montre à tous qu'en politique il faut beaucoup de courage. Avec Nicolas Sarkozy, je pense qu'il y aura une réelle volonté de repenser ou de revisiter les grands axes de la coopération et de laisser de côté tout ce qui fait penser à l'époque de la Françafrique avec le général de Gaulle et ses collaborateurs. Mais, il ne faut pas se faire d'illusions. Depuis la chute du Mur de Berlin, les préoccupations de la France aujourd'hui, c'est l'Europe, surtout les pays de l'ancien bloc soviétique qui se sont ouverts à l'économie libérale. C'est donc beaucoup moins au niveau de l'Afrique.





Propos recueillis par Kossou Jean-Marc

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