Je suis dégoûtée ! C'est une catastrophe. Mais on s'y attendait. Gwénaëlle S., la trentaine, fait partie de ceux qui, sans être militants socialistes, espéraient la victoire de Ségolène Royal. Evidemment, le résultat décevant de la candidate malheureuse a plongé de nombreuses personnes dans la tristesse. Au siège du PS, rue Solferino, une heure après l'annonce des résultats, plusieurs centaines de militants et sympathisants socialistes étaient restés sur place pour faire un triomphe à la présidente de la région Poitou-Charentes. La fête qui était prévue place de la Bastille n'aura donc plus lieu. Du côté des sympathisants et militants de l'Ump, l'heure était à la réjouissance. Plusieurs milliers d'entre eux étaient attendus place de la Concorde à Paris pour une grande fête à l'honneur de leur champion. Un concert a même eu lieu. Contrairement à l'élection de 2002, les rues de la capitale n'ont pas connu de liesse populaire, dès l'annonce des résultats. Au contraire, on redoutait une montée d'actes de vandalisme comme ce fut le cas la veille du scrutin où près d'une trentaine de véhicules avaient été incendiés dans certains arrondissements de Paris. Pour nombre d'observateurs, c'est un mandat difficile qui attend Nicolas Sarkozy en raison de son impopularité dans les banlieues et dans les couches issues de l'immigration. Comme pour enfoncer le clou aux inquiétudes des uns et des autres, le leader de l'extrême droite Jean Marie Le Pen a estimé que les électeurs auront le président qu'ils méritent . Pour sa part, Dominique Strauss-Kahn du PS a appelé à la rénovation d'une gauche qui sort une fois encore affaiblie des élections présidentielles. Bien que battue, Ségolène Royal, elle, n'entend pas baisser les bras. Dans une dizaine de jours, son staff entend organiser une grande fête de remerciement à l'intention de ses militants et ses sympathisants, à la Courneuve, en banlieue parisienne. Karim Wally Correspondant permanent à Paris