lundi 7 mai 2007 par Le Patriote

L'acte n'a pas suivi la parole. Ou plutôt la signature n'a pas été suivie d'effets. En tout cas pas pour tous ceux qui ont eu maille à partir avec la justice dans le cadre du supposé complot pour atteinte à la sûreté de l'Etat éventé par les Forces de défense et de sécurité en décembre dernier.Dans le prolongement de l'accord politique de Ouagadougou le chef de l'Etat Laurent Gbagbo a signé le 12 avril dernier une loi d'amnistie afin de créer les conditions d'un apaisement généralisé.Toutefois,la signature de cette loi d'amnistie n'a pas encore fait souffler le vent de la liberté sur toutes les personnes emprisonnées dans le cadre de la tentative de coup d'Etat annoncée par le porte parole des FDS le mardi 12 décembre 2006. Plusieurs militaires et civils croupissent encore dans les geôles de la Maison d'Arrêt Militaire d'Abidjan (MAMA) et de la Maison d'Arrêt et de Correction d'Abidjan (MACA) alors que la loi d'amnistie signée par Laurent Gbagbo il y a un mois, ordonne leur remise en liberté. Aux termes de l'article 1 du texte signé par le chef de l'Etat, sont amnistiés de plein droit, quels que soient leurs auteurs, coauteurs, complices militaires ou civils et quelle que soit leur nature ou les peines qu'elles ont entraînées ou sont susceptibles d'entraîner, les infractions contre la sûreté de l'Etat et la défense nationale ainsi que les infractions connexes commises par les nationaux ivoiriens se trouvant sur le territoire national ou en exil entre le 17 septembre 2000 et la date de signature de la présente ordonnance . C'est en raison de cette amnistie que le colonel Yao Yao Jules ex porte parole des FDS en rupture de ban avec le régime depuis juillet 2005 est sorti de la clandestinité pour rejoindre la république le vendredi 21 avril dernier, après 648 jours soit vingt et un mois d'exil.
C'est encore en raison de cette ordonnance que Adama Bictogo, secrétaire national du RDR chargé des relations avec les partis politiques et conseiller de l'ex-Premier ministre Charles Konan Banny a mis fin à sept mois d'exil pour regagner son pays le mercredi 19 avril. A l'époque, Adama Bictogo avait été cité comme étant le cerveau du coup d'Etat en préparation. Les sergents de Police Yao Kouamé Jimmy, Blé Kraka Hurbain, Mbra Konan et d'autres personnes accusées comme étant leurs complices civils et militaires dans cette affaire sont toujours détenus à la MAMA pour certains et à la MACA pour d'autres. Le mardi 12 décembre 2006, le porte parole des FDS, le Colonel Babri Gohourou Hilaire apparaissait sur le plateau du journal télévisé de 13 heures pour lire un communiqué faisant étant d'un putsch déjoué par l'armée. Depuis plusieurs semaines, des officiers, sous officiers et militaires du rang FDS ont été approchés par des civils et des militaires en vue d'un coup d'Etat prévu pour se dérouler entre le mardi 12 et le dimanche 17 décembre 2006 avec la participation d'une force militaire présente en Côte d'Ivoire. Ce déroulement inclut des assassinats d'autorités politiques et de chefs militaires notamment le Président de la République et le chef d'Etat Major des armées. Le cerveau de l'opération est une personnalité politique exfiltrée d'Abidjan par ses partisans par voie lagunaire , déclarait le colonel Babri Gohourou Hilaire. L'ordonnance d'amnistie signée par Laurent Gbagbo le jeudi 12 avril dernier n'a pas produit ses effets sur tous ceux qui doivent en bénéficier.Leurs familles sont toujours dans l'attente.Elles craignent que le pire ne leur soit arrivé.
Ferdinand Yao

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