lundi 7 mai 2007 par Le Patriote

Bientôt les remboursements ? En tout cas, c'est l'espoir qu'entretient le Collectif des professionnels du E-business en Côte d' Ivoire (CPEBCI). M. Hugues Valery Mel, président du CPEBCI, que nous avons rencontré a décrit la situation des entreprises du E-business et fait des propositions concrètes pour mettre fin à la crise qui secoue ce milieu. Définissant le E-business comme l'ensemble des activités économiques qui dans leurs exploitations s'appuient sur des réseaux de télécommunications électroniques en général et sur le réseau Internet en particulier. Mais comment en est-on arrivé à cette crise ? Selon M. Mel, tout le monde n'est pas expert en spéculation boursière. Il explique qu'un autre type d'opérateurs va apparaître, proposant de faire pour tout internaute qui le désire, tout le travail de dealer en bourse ; ces opérateurs proposent les programmes d'investissement à haut rendement encore connus sous l'appellation de HYIP (Hight yield investment program). C'est justement à ces derniers que la majorité des entreprises de E-business de Côte d'Ivoire s'est adressée. Malheureusement, les sites Internet des principaux HYIP ont fermé l'un après l'autre alors que de nombreux promoteurs y avaient placé des capitaux. Contrairement aux courtiers en bourse, les HYIP ne laissent pas d'adresses physiques fiables, ce qui rend difficile voire impossible tout recours en cas de disparition, a précisé M. Mel. Il a en outre déploré le communiqué du conseil des ministres en date de juin 2006, décidant de l'arrêt des activités de E-business en ce qui concerne le volet placements d'argent en ligne. Cette décision elle-même ne pose aucun problème de fond, mais c'est la précipitation et l'absence de concertation non seulement avec les promoteurs mais aussi avec les souscripteurs qui pourraient être mis en cause, surtout qu'il s'agit d'une activité qui concerne un grand nombre de personnes , a dit M. Mel. Soulignant qu'en avril 2006, de nombreux promoteurs, conscients des lourdes pertes avaient mis en place des plans de redressement et certains avaient même prévu l'abandon de l'activité au plus tard en décembre 2006. Mais le communiqué a créé un vent de panique chez les souscripteurs qui ont cherché à entrer en possession de leurs capitaux et éventuellement de leurs gains par tous les moyens. Amenant ainsi les promoteurs à vivre cachés et les entreprises à fermer.

Les propositions du CPEBCI

Toute chose qui a occasionné des discussions avec l'ex-premier ministre. Mais pour aller plus vite, le CPEBCI a décidé de faire des propositions pour éviter que les entreprises ne ferment (en tout cas celles qui sont légalement constituées) et qu'elles se réorientent vers d'autres activités, tout en remboursant les capitaux des souscripteurs. Il s'agit d'abord de créer une commission nationale chargée du remboursement (CNCR). Elle veillera au remboursement des souscripteurs, engagera et suivra les recours nécessaires pour récupérer les capitaux des entreprises à l'étranger, veillera à la sécurité des entreprises et leurs personnels, etc. Cette commission sera composée d'un représentant du président de la République, d'un représentant de l'assemblée nationale, de représentants des ministres de la Justice, de la Sécurité, des Droits de l'homme, de l'Economie et des Finances, ainsi que de représentants des souscripteurs et de cabinets de placements. Ensuite, il s'agira de réorienter des entreprises de E-Business vers de nouvelles activités. Avec en prime la mise en place de programmes d'assistances pour qu'elles puissent non seulement être viables mais aussi compétitives en vue d'attaquer le marché sous-régional. Le CPEBCI se propose de mettre en place un fonds commun de garantie pour soutenir le programme de réorientation de ses membres. Enfin le CPEBCI propose une réglementation en matière de virement bancaire international pour l'entreprise de E-business. A ce niveau, le collectif entend mettre l'accent sur l'instauration d'un système de quota. Ainsi, pour les entreprises qui veulent être clientes de courtiers en bourse, de nouveaux textes leurs fixeront des quotas maximum à sortir du pays et de montants minimum et maximum à faire entrer dans le pays de sorte que le développement des activités des structures de E-business ne soit pas l'occasion de faire du blanchiment d'argent ou tout autre acte de nature à mettre en danger l'économie de la Côte d'Ivoire. Clamant son innocence et réfutant l'appellation d'escroc, le CPEBCI estime avoir été victime d'une entreprise mal maîtrisée, voire d'une escroquerie gigantesque et internationale. Nous sollicitons une aide et l'implication des plus hautes autorités de ce pays pour apaiser les souscripteurs. Nous avons besoin de sécurité pour permettre aux promoteurs qui se cachent de revenir travailler pour rembourser les capitaux des souscripteurs. Nous sollicitons des finances qui contribueront au fond commun de garantie du CPEBCI qui est en cours de constitution pour le rendre plus fort et donc plus enclin à accélérer les remboursements, a révélé M. Mel. Pour le recours du dédommagement des promoteurs, le CPEBCI entend intenter tous les recours possibles contre toutes les personnes physiques et morales qui l'ont escroqué dans le cadre des HYIP, notamment en demandant l'aide du FBI (Federal Bureau of Investigation) des USA qui semble être très avancé sur cette question. Nous exprimons notre compassion et nos sincères regrets à tous nos compatriotes souscripteurs qui n'ont jamais reçu de gains. Nous leur demandons pardon et remercions tous ceux qui ont perçu des gains et qui nous appellent pour nous soutenir dans notre désarroi, a conclu M. Mel.

Jean Eric ADINGRA

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