lundi 7 mai 2007 par Le Patriote

Cérémonie de réconciliation à Danguira (Alépé)
Après deux ans de crise, les populations autochtones et allogènes de Danguira, dans le département d'Alépé, ont décidé de se pardonner mutuellement et réapprendre à vivre ensemble, dans le respect des différences.

Il y avait du monde, le samedi 5 mai dernier, à la place publique de Danguira. Une sous-préfecture située dans le département d'Alépé. Hommes, femmes et enfants, tous sont sortis nombreux pour prendre part à la cérémonie de réconciliation entre les populations autochtones Attié et allogènes Lobi, venus de la région du Zanzan, Maliens et Burkinabés. Cette manifestation fait suite aux affrontements de juin 2005, qui ont opposé ces groupes ethniques. Des affrontements liés à un problème de cohabitation et qui ont occasionné l'expulsion des allogènes de Danguira et de ses campements. Après deux ans de crise, les différents peuples ont décidé de se pardonner mutuellement et réapprendre à vivre ensemble, dans le respect des différences.
Dans son allocution, le chef central de la Sous-préfecture de Danguira, Nanan Adou Paul, a salué cette initiative activée par le ministère de la Réconciliation nationale et des Relations avec les Institutions, en collaboration avec les cadres de la région. La paix étant le socle de tout développement, nous ne pouvons donc qu'accepter le pardon de nos frères étrangers, a-t-il indiqué. Avant de souligner qu'il prendra toutes les dispositions pour que la paix et la cohésion pacifique à Danguira soient une réalité et qu'elles soient consolidées. Au nom des populations autochtones, le porte-parole des femmes, Adoupo Véronique et celui des jeunes, Achi Achi Jules, ont affirmé leur adhésion totale au retour des allogènes Abron, Lobi, Maliens et Burkinabés dans la localité. Ils ont cependant exhorté les allogènes à respecter strictement leurs us et coutumes. Quant au porte-parole des communautés allogènes, Kouma Koffi Moroufoué, il s'est réjoui de cette cérémonie qui marque, selon lui, le début d'une nouvel ère de vivre ensemble dans la région.
Le ministre de la Réconciliation nationale et des Relations avec les institutions, Sébastien Dano Djédjé a exprimé toute sa joie de voir enfin la paix régner dans la localité. Choisir la paix, c'est accepter de donner un sens à l'avenir. Et les populations de Danguira, autochtones et allogènes l'ont compris, s'est-il félicité. Avant d'appeler les populations de Danguira à persévérer dans cette voie. Vous avez décidé de pardonner. Vous devez également tout oublier, pour que la paix soit durable, a exhorté le ministre Sébastien Dano Djédjé.
Afin de mieux préserver cette retrouvaille et préserver la paix dans la région, les différentes parties ont signé un Pacte de cohabitation pacifique. Ce pacte de cohésion sociale sera régulièrement suivi par un comité d'évaluation, présidé par le Sous-préfet de Danguira, Mme Glao Ychehé Bertine.
Cette cérémonie a enregistré la présence d'une forte délégation venue de la région du Zanzan, conduite par le président du Conseil général de Bondoukou, Sékré Richard et le chef Nanan Bibi 2. Ont pris par à cette cérémonie, l'ambassadeur du Burkina Faso en Côte d'Ivoire, Emile Ilboudo et des personnalités du Consulat malien.

Diawara Samou (Envoyé spécial)

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