lundi 7 mai 2007 par L'intelligent d'Abidjan

Reconduit pour un nouveau mandat de 3 ans à la tête de la Société Ivoirienne d'Anesthésie et de Réanimation (Siar), Docteur Amessan Gnaba nous a accordé un entretien dans lequel il a indiqué que sa spécialité n'est pas bien connue des populations.
Quel était le sens du congrès que votre structure a tenu du 22 au 23 avril dernier ?
Le congrès d'une société savante comme la nôtre est et a toujours été une opportunité de formation continue. L'objectif étant qu'au sortir, nos membres aient de nouvelles connaissances, qu'ils puissent acquérir de nouvelles techniques et avoir par la suite de nouveaux comportements pour que des aspects qui nous échappaient soient véritablement cernés et maîtrisés. Par exemple, pendant l'anesthésie, il peut avoir certaines complications tels que les nausées et les vomissements, les complications respiratoires. Certains produits peuvent entraîner des blocages dans la respiration chez le patient. Il peut arriver qu'on ne puisse même plus le ventiler. Ce congrès d'échanges avec des confrères venus de la sous-région, du Maghreb et de l'Europe a permis à nos membres d'être instruits que chez certains malades, il faut éviter de faire une anesthésie trop légère. Chez les asmathiques, il faut que l'anesthésie générale soit profonde pour éviter des réactions désagréables. Au niveau du symposium, les participants ont été instruits des nouvelles techniques pour faire une économie de sang afin de ne pas avoir à faire une transfusion car il est avéré aujourd'hui que le sang de l'un peut entraîner des complications chez celui qui le reçoit. Quels sont les travaux qui ont meublé les assises de ce congrès et comment se sont-ils déroulés ?
Il y'a eu 18 conférences, 60 communications et 2 symposium. Les travaux se passaient en même temps dans les deux salles que nous avions occupées. Ces activités nous ont permis de relever un pan des dysfonctionnements de notre système sanitaire et particulièrement des services d'anesthésie, de réanimation ainsi que les urgences. Ces dysfonctionnements, nous les avons posés et je me réjouis de l'attention que le ministre Rémi Allah Koudio porte à notre spécialité qui est mal connue. Pourquoi affirmez-vous que votre spécialité est mal connue ?
C'est tout simple. Les populations pensent que l'anesthésiste, c'est celui qui fait dormir. Non, c'est un terme impropre. Faire dormir un malade, c'est une partie de l'anesthésie. Le sommeil ne supprime pas la douleur et c'est la douleur que nous supprimons pour que le chirurgien puisse faire l'opération en de façon confortable. Quant à la réanimation, c'est un ensemble de soins que nous faisons pour rétablir les fonctions vitales qui sont menacées et cela appelle de notre part une surveillance soutenue et continue. Par ailleurs, en plus de notre spécialisation en tant qu'anesthésistes et réanimateurs, nous avons des bonnes notions de toutes les autres spécialités qui, de la nôtre, sont interdépendantes. Et nous avons une double formation. Nous sommes en même temps anesthésistes réanimateurs et médecins urgentistes. Seulement, ce que nous déplorerons, c'est qu'il n'y a pas le minimum de sécurité au bloc opératoire pour faire une anesthésie correcte. Le personnel qualifié et compétent, nous l'avons mais il est mal utilisé. La logistique, les moyens matériels et techniques, nous ne les avons en quantité et en qualité pour assurer convenablement notre mission. Vu l'intérêt particulier du ministre de la santé, nous avons foi que les services d'urgence, d'anesthésie et de réanimation bénéficieront de conditions idéales pour améliorer les conditions d'accueil de nos patients.
Entretien réalisé par M.T.T

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