Près de 600 conteneurs renfermant les déchets toxiques du "Probo Koala" sont toujours bloqués au Havre (Seine-Maritime). Ce cargo avait en août dernier illicitement déchargé une partie de sa cargaison dans les décharges et terrains vagues d'Abidjan (Côte d'Ivoire) causant la mort d'une dizaine de personnes. Alors que le 20 mars dernier, un premier convoi ferroviaire de quinze conteneurs avait quitté le site spécialisé situé sur le port du Havre pour rejoindre l'usine Trédi de Salaise-sur-Sanne (Isère) où tous ces déchets toxiques doivent être incinérés, les quelque 600 autres attendent toujours."Les quinze premiers avaient été envoyés pour des essais techniques d'incinération ", explique Thierry Picard, le directeur de ce site de stockage, seule entreprise française à pouvoir recevoir ce type de matière dangereuse. "Depuis nous attendons le feu vert de l'usine Trédi qui est toujours à l'arrêt". De son côté, l'usine Trédi a expliqué vendredi, par la voix d'un de ses porte-parole que "de nouveaux travaux avaient récemment été effectués dans l'usine et qu'elle devrait redémarrer d'ici quinze jours". Le traitement des déchets devrait quant à lui durer une quinzaine de mois. Ces déchets toxiques entreposés au Havre avaient été illicitement déchargés du cargo "Probo Koala" en août dernier. Ils s'étaient répandus dans une quinzaine de décharges et terrains vagues d'Abidjan et avaient causé la mort d'une dizaine de personnes qui avaient respiré ces terres et liquides souillées par des produits pétroliers mais aussi par du xylène, du toluène et du benzène. L'acheminement de ces déchets toxiques, liquides et secs, avait été effectué par cinq convois maritimes de novembre à décembre dernier, depuis Abidjan jusqu'au port du Havre. Depuis, les conteneurs renfermant ces déchets dont le poids est estimé à 12.000 tonnes, sont stockés sur un site spécialisé situé sur la zone portuaire du Havre.Quinze conteneurs (10 renfermant du liquide et 5 contenant du produit sec) ont quitté par voie ferroviaire le site havrais le 20 mars dernier, à destination de l'usine Trédi située à Salaise-sur-Sanne.
AP