samedi 5 mai 2007 par Notre Voie

C'est une grande premièreHier. Depuis le déclenchement de la crise en 2002, des populations confinées derrière le rideau de fer ont pu faire mouvement par délégations pour échanger avec le président Laurent Gbagbo au Palais présidentiel. L'atmosphère était dégagée ; il y avait la convivialité et la symbiose entre le peuple sénoufo et le président de la République.
Comme il sait le faire, hier, Laurent Gbagbo donnait çà et là des accolades ; il administrait des tapes amicales aux personnes qui ne lui sont pas étrangères, mais qu'il a perdu de vue du fait de la guerre. Il était ému et heureux de revoir des personnes auxquelles il est lié par des souvenirs qu'il n'oubliera pas. Ainsi évoque-t-il des noms : Tuo Kafalo, feu Mapiéchon, feu Coulibaly N'Gadon, ses illustres compagnons de lutte.
Passé ce rappel, le président de la République qui connaît le Nord pù il a été baptisé Soro Zié, à l'époque de ses périples d'opposant, a rassuré ses visiteurs. On ne peut pas être président de la Côte d'Ivoire et couper le pays sénoufo. Ce n'est pas possible?, a-t-il laissé entendre. Pour lui, si le Nord est coupé du Sud, le Nord sera malade et le Sud sera malade.
Moi je connais le pays sénoufo. Quand tu parcours la terre des hommes, tu commences à aimer cette terre. Ne croyez pas que vous êtes seuls. Cette guerre a été une guerre de mensonge et le mensonges était plus compliqué que les balles?. Et le Président de conclure que la guerre est finie, le temps du mensonge est fini.
Sur le chapitre de la guerre qui tire à sa fin, comme il l'a souligné, Laurent Gbagbo a déclaré qu'il a pardonné. En outre, il a félicité le Premier ministre Guillaume Soro pour avoir donné la chance à la paix en acceptant, selon lui, la discussion qu'il lui a proposée. Je connais Guillaume Soro ; lui aussi me connaît. Je le remercie parce qu'il a dit oui à la discussion. Remerciez Soro. Aidez-le ! Moi, je vais l'aider. Vous devez nous aider nous deux?, a-t-il plaidé.
Il a fait savoir qu'il a envoyé le Premier ministre à Tunis pour aborder la question du retour de la Banque africaine de développement (BAD) à Abidjan.
Le président de la République a annoncé aux populations de Korhogo qu'il recevait que, dès le retour de Guillaume Soro, ils iront ensemble à Korhogo pour essayer de trouver des solutions à la crise qui mine la filière coton, sujet qui était au centre des préoccupations des populations hôtes qui tirent de la culture du coton leur principale richesse. Laurent Gbagbo a annoncé une réunion qui se tiendra à Korhogo pour, dit-il, sauver cette filière. Car pour lui, la culture du coton n'est pas et ne doit être considérée comme une préoccupation des seuls peuples du Nord. Mais une question nationale en ce sens que, pour lui, le coton, non seulement est aussi cultivé au Sud, mais il est source de devises pour l'Etat de Côte d'Ivoire. La faillite des entreprises cotonnières, la fuite de ce produit vers les pays voisins, l'achat à vil prix du coton et les dettes contractées vis-à-vis des producteurs par les acheteurs et les sociétés d'égrenage doivent être traités comme il se doit, à en croire le président Gbagbo. En effet, cette rencontre, qui est une ?uvre de la Coordination des mouvements des Ivoiriens du Nord de la Côte d'Ivoire (COMINCI) présidée par M. Koné Katinan Justin, a été l'occasion au dire de celui-ci, de briser le mur de méfiance en libérant les populations du Nord afin de faciliter la paix.
Au nom de cette coordination, en plus du président Katina, des cadres, dont Silué Sassongo Jacques, ont mis la main à la pâte pour réussir le déplacement des populations venues des villages, des sous-préfectures du département de Korhogo.
Les populations sont venues avec la danse Boloï du village touristique de Waragnéré.
Parlant au nom desdites populations, M. Coulibaly Oumar a exprimé sa gratitude au Premier ministre Guillaume Soro, qui a pesé de tout son poids pour faciliter le déplacement massif des populations de Korhogo à Abidjan.
Pour Coulibaly Oumar, ces populations du FPI, du RDR, du PDCI se sont débarrassées de leurs étiquettes politiques respectives pour échanger avec le président Laurent Gbagbo. Celui qui n'a pas menti pendant cette guerre n'aura plus l'occasion de mentir. Tout a été dit. Mais Dieu est en train de faire éclater la vérité?, a déclaré le porte-parole qui a rendu hommage au président Gbagbo à qui il a fait le point de la situation de la filière coton. Selon Coulibaly Oumar, la compagnie cotonnière LCCI, qui a mis la clé sous le paillasson, doit aux producteurs 7 milliards 44 millions FCFA, 2 milliards de salaires impayés faisant des travailleurs et d'un million 500 mille personnes des misérables. Il a indiqué que le Groupe Aiglon, détenteur de LCCI, et le cabinet français Mazar ont abusé des producteurs de coton de près de 93 milliards de FCFA. L'intervenant a donc sollicité le président Laurent Gbagbo pour les sortir de ce calvaire à l'heure de la reconstruction du pays qui s'amorce à la faveur de l'accord de Ouaga.

Benjamin Koré
benjaminkore@yahoo.fr

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