samedi 5 mai 2007 par Fraternité Matin

Les ménages ivoiriens, en grande majorité dans la ville d'Abidjan, souffrent beaucoup des pénuries à répétition du gaz butane. Et en désespoir de cause, sont parfois à regretter le bois de chauffe et le charbon. La Petroci qui, dans le souci de diversification de ses activités mais aussi pour lutter contre le recul inquiétant et préoccupant de la forêt ivoirienne (16 millions d'hectares en 1960), a ouvert en 1993 le chantier de la butanisation, a réussi à changer progressivement les habitudes des Ivoiriens. Avec en 1960, 71% du bilan énergétique reposant sur le charbon et le bois dans les ménages, on a pu, grâce à une campagne d'information et de sensibilisation passer en 1993 de 22000 tonnes de gaz butane, soit 2,5 kilo de gaz consommé par an et par Ivoirien, à 90.000 tonnes consommés à ce jour par les Ivoiriens. Soit 90% pour la seule ville d'Abidjan et à peine 1% pour l'intérieur du pays. les 90.000 tonnes, qui sont une avancée notable par rapport à 1993, sont largement en deçà des besoins de consommation exprimés par les ménages ivoiriens.
Pour Amadou Traoré, coordinateur gaz butane de Petroci et qui a animé conjointement jeudi, avec M. Kassoum Fadika, directeur général de cette entreprise, une conférence de presse à l'hôtel Ibis du Plateau, le développement des infrastructures n'a pas suivi la croissance des besoins que créait l'utilisation du gaz butane, qui sert aujourd'hui à la fois pour la cuisine et l'automobile. Il a indiqué que 15000 tonnes sont nécessaires pour la consommation des Ivoiriens, mais les sphères de stockage ne peuvent qu'accueillir 2000 tonnes pour une durée de 60 jours. Le stockage du gaz n'est pas aisé.
Par ailleurs, le pétrole ivoirien est moins riche en gaz butane qu'en gaz naturel. Il n'a pas manqué de relever comme son directeur général que Petroci ne produit ni n'importe du gaz butane. Elle est en revanche un opérateur comme Oryx, Tamoil, Total et Gestoci. La Sir, qui produit et importe du gaz butane, se voit parfois dans l'obligation d'en utiliser pour faire fonctionner ses raffineries. Face à cette situation très gênante pour les ménages ivoiriens, la Petroci, cette société citoyenne, a exploré des voies. Elle a décaissé 2 milliards pour acheter environ 100.0000 de bouteilles, sans oublier qu'elle a investi 1 milliard pour la construction d'une usine de fabrication de bouteille dont le premier échantillon pourrait être sur le marché fin mai. Elle a aussi investi 2 milliards pour la requalification des bouteilles (les bouteilles hors normes sont mises aux normes internationales). Puis 2 autres milliards pour deux sphères de stockage dont la qualité et le niveau de sécurité ont été certifiés par des experts de la SIR. Les responsables de Petroci ont promis de créer trois gros centres de livraison du gaz : Abengourou pour l'est, Yamoussoukro pour le centre et Korhogo pour le nord. Le gaz sera transporté et mis en bouteille sur place pour qu'il soit vendu au même prix qu'Abidjan.

Franck A. Zagbayou

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