vendredi 4 mai 2007 par Fraternité Matin

Plus de vingt quatre-villages ont subi cette année des dégâts causés par les feux de brousse.

Les feux de brousse n'ont épargné aucune localité du Zanzan cette année. Ce qui alourdit le bilan des dégâts enregistrés entre 2002 et 2007. Selon le lieutenant-colonel Oka Yao, Directeur régional des Eaux et Forêts du Zanzan, "les feux de brousse se sont produits dans 40 villages et ont fait 20 morts, 800 ha de plantation forestière et 3 700 ha d'anacardiers brûlés au cours des 5 années écoulées dans le Zanzan".
Cette année, de février en mars, des parties des localités Songori, Bouatia et de Sanguéhi ont brûlé. Il a été enregistré un mort à Soko. En outre, le feu a fait des ravages dans 24 autres villages du département de Bondoukou. Plus de 1000 tubercules d'ignames, 552 ha d'anacardiers, 9,5 ha de tecks, 7,7 ha de cacaoyers, 5,5 ha de bananiers sont également partis en fumée.
Ce triste bilan a amené le cantonnement des Eaux et Forêts de Bondoukou, dirigé par le capitaine Zio Maka Madeleine à changer de stratégie de sensibilisation cette année. Le cantonnement vient de faire appel à des spécialistes en matière de prévention et de lutte contre les feux de brousse qui, pendant trois jours, ont échangé leur savoir-faire avec 105 délégués villageois représentant 65 comités départementaux de lutte contre les feux de brousse. Pour le capitaine Zio Maka, " il s'agissait de renforcer les capacités opérationnelles de ces comités villageois, parce que les résultats n'ont pas été à la hauteur des efforts fournis en matière de sensibilisation ".
Ces comités villageois ont produit, au terme des travaux, un règlement intérieur en matière de protection de la forêt et de lutte contre les feux. C'est ainsi qu'il est désormais interdit, entre décembre et mars, de transporter et d'allumer le feu au champ, de pratiquer la chasse par le feu, d'installer des fours, d'extraire du miel avec du feu, etc.
Dans le document remis aux autorités, les membres des comités de lutte contre les feux de brousse ont décidé que " les contrevenants à ces dépositions se verront infliger des amendes comprises entre dix mille et cent mille francs. Plus précisément, cent mille francs par hectare de plantation détruit par le feu".
Toutefois, pour encourager les comités à faire mieux, sept d'entre eux qui ont fait un travail remarquable l'année dernière ont été récompensés. Dans l'ordre du mérite, il s'agit des comités de Bohi, Pinda- Boroko, Doumassi, Tanadji, Ouélékéhi, Krébio Kessé et Dinguira. Les leaders de ces comités ont reçu du capitaine Maka, des vélos, des brouettes, des bottes, des pelles, des machettes etc. Dans le même registre, le coordonnateur des 65 comités départementaux de Bondoukou, M. Ali Ouattara, a reçu un prix spécial.
Soulignons qu'une douzaine de personnes, coupables d'incendie de plantation, ont été interpellées cette année et traduites devant la justice.

Kader Sébastian
Correspondant régional


? Des cadres s'unissent contre la déforestation

L'exploitation forestière au-dessus du 8ème parallèle dans la région du Zanzan préoccupe les cadres regroupés en un collectif pour la défense et la sauvegarde de l'écosystème. A travers une déclaration dont nous avons reçu copie, ce collectif appelle les populations à se mobiliser contre cette exploitation, à refuser de contribuer à la désertification de la région du Zanzan.
Le président du collectif, M. Babacauh Koffi Dongo demande aux autorités d'agir avec célérité pour mettre un terme à la catastrophe écologique en gestation. Des abattages d'arbres susceptibles de créer des conflits au niveau des villages. Le collectif affirme avoir saisi par courrier les autorités administratives locales et le ministre de l'Environnement, des Eaux et Forêts sur cette situation.
Nous sommes saisis par certains villages de la mission en cours dans le département de Bondoukou, qu'une équipe d'agents des Eaux et Forêts parcourt les villages pour sonder l'opinion à partir de l'échantillon constitué par les chefs dont on veut recueillir l'avis sur l'exploitation forestière en cours au-dessus du 8ème parallèle dans le Zanzan ?, précise M. Babacauh Koffi. Qui s'interroge sur la crédibilité d'un tel sondage d'autant que la déforestation à des conséquences néfastes. Les populations peuvent-elles donner un avis crédible sur ce sujet ? Elles qui ignorent tout de la législation forestière et des conséquences sur le climat (désertification) de cet abattage irraisonné?.

C. Dallet

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