Depuis quelque temps, les Forces nouvelles sont l'objet d'attaques en règle de la part de certains Ivoiriens. Alors que toute la Côte d'Ivoire a applaudi et salué l'accord de Ouagadougou qui constitue, mieux que n'importe quel compromis politique, l'unique chance de sortie de crise en Eburnie, des politiciens tapis dans l'ombre continuent l'instrumentalisation, pour brocarder Guillaume Soro et ses collaborateurs.
Pourtant, une incursion dans l'histoire récente du pays montre bien que c'est l'ex-rébellion qui a sauvé le G7 d'un éventuel naufrage. L'on n'ignore pas, en effet, qu'en proposant le dialogue direct aux Forces nouvelles, les tenants du pouvoir avaient à c?ur de régler leurs vieux comptes avec ceux que le chef de l'Etat a toujours qualifié d'opposants de salon . Il aurait donc seulement suffi que les Forces nouvelles FN eussent accepté les propositions du clan présidentiel, pour que l'opposition sombrât dans le précipice. Mais, toujours guidés par l'esprit de paix et de réconciliation nationale, Guillaume Soro et les siens ont jugé utile d'aviser d'abord leurs alliés, avant de parapher n'importe quel document à Ouagadougou. Et même bien avant cet intermède, ce fut encore le SG de l'ex-rébellion, qui depuis Bouaké lançât l'appel à l'union et à la cohésion du G7 , lors de son adresse à la nation le 1er janvier 2007. En sus, avant d'effectuer le déplacement de Ouagadougou, pour la première fois d'ailleurs après les négociations, M.Soro a pris soin de consulter d'abord le Rhdp au domicile du président Bédié à Cocody. Sans oublier que, lors du choix du président de la commission électorale indépendante (CEI), les Forces nouvelles avaient encore fait beaucoup de concessions, en taisant leurs ambitions au profit de Beugré Mambé du Pdci. Egalement, au nom de la préservation du climat de paix et de quiétude au sein du G7 , les Forces nouvelles, par l'entremise de leur secrétaire général, ont farouchement négocié pour que le Pdci, le Rdr, l'Udpci, et le Mfa aient le même nombre de portefeuilles ministériels que sous le gouvernement Banny. Malheureusement, toutes ces actions de haute portée des FN semblent aujourd'hui jetées aux orties. Et, au nom d'une amnésie maladive, les opposants de salon ont ignoré ces faits et décidé d'en découdre avec Konaté Sidiki et les siens. Pourtant, l'histoire est vivante, et les faits suffisamment têtus, pour que l'on comprenne que s'il y a aujourd'hui un G7 ou Rhdp qui a le courage de donner de la voix, c'est assurément à cause des actes posés auparavant par les Forces nouvelles. Ne pas le reconnaître et se comporter comme certains le font actuellement, alors même qu'ils s'étaient tous terrés hier, est simplement regrettable. Qui a dit que la politique exclut tout angélisme ?
JJ