vendredi 4 mai 2007 par Le Nouveau Réveil

Michel Barnier, lors d'une interview accordée à notre confrère RFI, a confié que des élections libres et transparentes doivent se tenir en Côte d'Ivoire. Aussi, pense-t-il que le retrait des troupes françaises en Côte d'Ivoire est envisageable si la paix s'installe.


Toutes interventions militaires françaises en Afrique seront soumises à un accord préalable du parlement.
Nicolas Sarkozy n'a pas attendu Mme Royal pour dire que ce sera sans doute au sein de ce qu'on appelle le domaine civilisé et que le parlement devrait être davantage associé et respecté. Donc l'idée que, quand il y a une décision importante à prendre en Afrique comme ailleurs dans le monde, le parlement soit informé, associé, consulté, c'est une idée qui ne me choque pas. Nous avons une présence militaire dans cinq pays africains. Et probablement, Nicolas Sarkozy examinera la situation de chacune de ces bases. De Djibouti au Gabon en passant par le Tchad, la Côte d'Ivoire ou le Sénégal avec une attention particulière. Et peut-être que dans les années qui viennent, progressivement, certaines de ces bases ne correspondant plus, et sans utilité pourraient être fermées. Je pense que la question de ces bases mérite d'être posée.

Vous parlez de la Côte d'Ivoire, Michel Barnier, c'est un pays où la France a pris des coups ces dernières années. Est-ce que l'ancienne puissance coloniale n'aurait pas mieux fait de laisser d'autres pays européens monter en première ligne ?
Je pense que les anciennes puissances coloniales ici ou là ne sont pas forcément les mieux placées. Mais pour être juste, nous, nous ne sommes présents en Côte d'Ivoire que dans le cadre des Nations unies. Et dès l'instant que la stabilité revient, comme on en a le sentiment même si la situation est fragile, il faudra de toutes façons, des élections libres et honnêtes. Et les troupes françaises n'ont pas la vocation de rester éternellement. Je pense que le moment de leur retrait se présentera.

Sur le plan militaire, la France intervient également au Tchad et en Centrafrique. Segolène Royal dit qu'elle est contre. Et vous ?
Les soldats français ont un rôle important et difficile, utile dans le cadre d'accord de coopération avec ces pays. Et à ma connaissance, il se déroule dans le cadre des accords de coopération.

A l'origine de tout cela, il y a la crise du Darfour, où Ségolène Royal propose d'augmenter les pressions sur la Chine, principale alliée du Soudan. Elle suggère même un boycott des jeux olympiques de Pékin, l'année prochaine.
Je voudrais rappeler que c'est une question que je connais un peu puisque je suis l'un des rares hommes politiques européens à avoir organisé des Jeux olympiques. Et je sais la force des Jeux olympiques, pour l'ouverture d'un pays. Donc, ne privons pas le peuple chinois de cette ouverture-là. Ce sera un grand risque de re-fermeture de la Chine.

Donc il faut y aller, même si la Chine continue de soutenir le régime de Khartoum.
Il faut faire pression sur tous ceux qui peuvent être utiles pour obliger le régime de Khartoum à une attitude plus responsable. Parce que dans cette partie, il ne faut pas prendre en otage le peuple chinois, le pivot des Jeux olympiques.
Propos recueillis par POY sur RFI

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