jeudi 3 mai 2007 par Fraternité Matin

Ségolène Royal, candidate socialiste et Nicolas Sarkozy, celui de droite se sont affrontés, hier, dans un débat télévisé. Où la candidate socialiste a joué son va-tout. A l'idée d'inverser, le 6 mai prochain, la tendance face au candidat de droite, favori à l'Elysée, selon les sondages.
Pendant 2h40, chaque candidat a relevé les impairs de son adversaire. Ségolène Royal a ainsi attaqué Nicolas Sarkozy sur son bilan de ministre de l'Intérieur. Quand le candidat de droite a dénoncé le programme économique de sa rivale socialiste.
Le débat a été, par moments, houleux, devant quelque 20 millions de téléspectateurs, selon l'AFP.
Le face-à-face d'hier constituait l'apogée d'une campagne électorale passionnante pour la France. Nicolas Sarkozy, vu comme un candidat
arrogant et nerveux? par ses adversaires au cours de cette campagne, est apparu calme devant Ségolène Royal qui l'a interrompu à plusieurs reprises.
Dénonçant les agressions qui ont augmenté?" en 5 ans, quand Sarkozy était ministre de l'intérieur, Ségolène Royal l'a attaqué sur le thème de la sécurité et de la délinquance.
Prenant comme prétexte le viol d'une policière dans une banlieue de Paris, la candidate socialiste a proposé notamment que les femmes agents de police soient raccompagnées chez elles après le service de nuit.
Cette proposition, Nicolas Sarkozy l'a rejetée. Pour lui, il faut réprimer les délinquants?. Avant de tirer à boulets rouges sur les socialistes qui ont introduit en 2000 la semaine de travail de 35 heures. Une catastrophe généralisée pour l'écono-mie?, selon le candidat de droite.
Nulle part ailleurs dans le monde on ne fait cela?, a-t-il dit.
Aujourd'hui, les deux candidats devront reprendre leurs déplacements pour glaner encore et encore d'autres voix pour dimanche prochain. Ce jour, Ségolène Royal tient un meeting à Lille, au nord de la France, quand Sarkozy sera à Montpellier, dans le sud-ouest.

Ernest Aka Simon

Un duel entre courtoisie et virulence

A l'approche du second tour de l'élection présidentielle, Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal ont croisé le fer lors d'un débat télévisé dont la courtoisie affichée a été lézardée d'éclairs de virulence à l'initiative d'une candidate socialiste très pugnace.
Par instants d'un aplomb bravache face à un Nicolas Sarkozy quelque peu décontenancé, Ségolène Royal, qui accuse cinq points de retard sur son adversaire, a joué son va-tout pour la victoire durant plus de deux heures. Jusqu'à provoquer le président de l'UMP en fin de débat sur le problème des enfants handicapés, l'accusant d'?immoralité? et de mensonge?.
Favori des sondages avec 51% à 53% des intentions de vote, le président de l'UMP, grand gagnant du premier tour avec 31,18% des voix, s'est efforcé de lui opposer pondération, sang-froid et pragmatisme?, en contrepoint de l'image de brutalité? que veulent lui accoler les socialistes.
Nicolas Sarkozy a renvoyé à Ségolène Royal l'accusation, lui demandant de se calmer? lors du vif échange sur le handicap.
Pour être président de la République, il faut être calme?, lui a-t-il dit. Vous sortez de vos gonds avec beaucoup de facilité?. Je ne m'énerve pas, je me révolte?, lui a répondu la candidate socialiste. Qu'est-ce que ça doit être quand vous êtes énervée!?, raille-t-il alors. Pichenette?, relativise l'intéressée.
Vêtue d'un strict tailleur noir et d'un chemisier blanc, Ségolène Royal, le regard déterminé, a opté d'emblée pour l'offensive et attaqué Nicolas Sarkozy sur le bilan du gouvernement sortant, filant le registre de l'homme du passif? éprouvé en 1981 par François Mitterrand face à Valéry Giscard d'Estaing. La morale politique demande que les responsables politiques rendent des comptes?, a-t-elle répété.

"UNE SERIE D'ERREURS, CELA PEUT ARRIVER..."

Les deux finalistes se sont affrontés vivement sur les 35 heures, une catastrophe généralisée pour l'économie française?, qui ont mis à bas l'hôpital public?, selon Nicolas Sarkozy.
Si vous pensez que les 35 heures ont fait tant de dégâts, pourquoi vous ne les avez pas supprimées??, interroge quelques joutes plus tard la candidate socialiste.
Soucieux de garder son calme sous les piques de son adversaire, Nicolas Sarkozy a tenté de pousser la candidate socialiste dans ses retranchements à l'aune de la compétence sur l'ensemble des dossiers économiques abordés durant le débat : temps de travail, retraites, fiscalité...
Qu'est-ce que vous changez sur les 35 heures, on n'y comprend rien?, lance-t-il. Vous avez une capacité à surfer d'un sujet à l'autre avec quelques généralités?, insiste-t-il. C'est d'une précision bouleversante?, ironise-t-il à propos des régimes de retraite.
Ségolène Royal a dit vouloir consacrer tout ce qui sera au-dessus de 2,5% de croissance? au désendettement et s'est engagée à réformer les régimes spéciaux de retraite.
Moi je serai la présidente de ce qui marche, sans oeillères, en regardant tout ce qui peut fonctionner et c'est comme ça, je crois, que je redébloquerai la machine économique?, a affirmé Ségolène Royal avec aplomb. Ce n'est pas ma conception du pouvoir que de décider de façon péremptoire et unilatérale comment nous allons régler les problèmes?.
La candidate socialiste s'est employée à jouer sur les nerfs de Nicolas Sarkozy, le poussant parfois au lapsus, comme lors d'une confrontation sur le nucléaire. Le candidat de l'UMP a parlé de réacteur de quatrième génération? pour l'EPR, au lieu de troisième génération?, et s'est trompé sur la part du nucléaire dans la production de l'électricité - tout comme son adversaire.
Vous venez de dire une série d'erreurs, cela peut arriver, mais il faudra que vous révisiez un peu votre sujet?, lui a-t-elle lancé. Vous n'avez pas besoin d'être méprisante pour être brillante?, répliquera Nicolas Sarkozy plus tard.

source Reuters

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