jeudi 3 mai 2007 par L'intelligent d'Abidjan

Le 14 avril dernier, Me NGoan Georges a été reconduit à l'unanimité pour quatre autres années à la tête de la fédération ivoirienne de tennis (FIT) par les 30 clubs affiliés. Dans cet entretien, il nous parle de son mandat, de la sélection nationale, des écoles fédérales, de la coupe Davis et de bien d'autres sujets.

Etes-vous personnellement satisfait de votre bilan à la tête de la Fédération ivoirienne de tennis ?
Oui, je suis totalement satisfait d'abord parce que j'ai été réélu à l'unanimité. Tous les clubs m'ont fait confiance et ont renouvelé mon mandat. Et puis, le programme d'activité que nous avions élaboré a été pratiquement exécuté malgré les difficultés que nous avions en Côte d'Ivoire. Je dois vous dire que l'une de nos grandes satisfactions, c'est qu'on a fait participer tous les présidents de clubs au Conseil d'administration de la fédération de sorte que toutes les décisions qui sont prises le sont ensemble. Tout le programme de relance du tennis a été fait de commun accord.

C'est une grande première ?
Oui, c'est une grande première puisque à l'époque la gestion du pouvoir était solitaire. Aujourd'hui, nous avons remanié les textes et les présidents de clubs sont membres du conseil d'administration.

Y a-t-il d'autres chantiers que vous avez réalisés ?
A côté de cet aspect purement institutionnel, nous avons aussi créé des écoles fédérales qui forment les enfants pour que demain la Côte d'Ivoire aient des joueurs compétitifs. Nous avons réhabilité des courts qui sont donc gérés en propre par la fédération et c'est sur ces courts que nous avons installé les écoles fédérales. Nous avons demandé aux clubs d'organiser des compétitions et chaque année, ils l'ont fait. Vous vous rappelez les compétitions organisées par le Sporting Club, Abengourou (l'hôtel Royaume), l'AUC, le Palm Club... Ce sont des clubs qui ont bien compris et ont participé effectivement à la vie fédérale. Il s'agit là de réels motifs de satisfaction et nous espérons que cela va continuer.

Pouvons-nous connaître les grands chantiers de votre nouveau mandat ?
D'abord la formation parce que sans formation, on ne peut rien faire. Nous allons continuer d'étendre les écoles fédérales à travers tout le pays. Donc nous lançons un message aux maires, aux présidents des conseils généraux de toutes les localités qui possèdent des installations de tennis pour que nous signions un contrat avec eux afin que nous réhabilitions ces courts pour permettre d'installer des écoles fédérales. La deuxième chose, c'est que nous allons continuer à former les entraîneurs. Je dois vous dire qu'après 4 ans de mandat, nous avons eu 4 entraîneurs de niveau 2, nous avons formé plus de 51 entraineurs de niveau 1. C'est une grande première. Nous allons continuer sur cette lancée et faire beaucoup de formation, de stages pour permettre à nos entraîneurs de se mettre à niveau parce que le tennis est un sport qui évolue très rapidement et c'est tout à fait normal que nous mettions nos entraîneurs à un certain niveau. Cette année, nous allons instituer ce que nous avons appelé l'inter club qui va commencer au plus tard à la fin du mois de mai. L'inter club va mettre en compétition les clubs de l'intérieur et ceux d'Abidjan et cela va nous occuper jusqu'à peut-être au mois de décembre. Voilà en gros les grandes lignes de ce que nous comptons faire durant ce nouveau mandat.

Mais, il faut dire que cela nécessite beaucoup d'argent
Evidemment. Mais, je pense qu'avec la parafiscalité, cela va nous aider quelque peu et nous allons compter toujours sur nos amis qui nous ont aidés lors du premier mandat. Avec la paix qui revient, on espère qu'il y aura encore plus de sponsors et que cela va faciliter notre travail.

On n'a pas trop senti ces dernières années l'équipe nationale. Que s'est-il passé ?
Notre seul problème, c'est que l'équipe nationale joue toujours à l'extérieur de sorte qu'on a l'impression qu'elle n'existe pas. Elle a participé aux Jeux Africains à Lagos et elle a été médaillée de bronze. Elle participe chaque année à la Coupe Davis. D'ailleurs au mois de mai, elle va en Tunisie. Dans ce pays, nous avions déjà participé à la Coupe d'Afrique des nations où nous avions été médaillés de bronze. Mais, le seul problème, c'est que les joueurs sont à l'extérieur et c'est de l'extérieur qu'ils rallient ces différents pays de sorte qu'on n'a pas l'impression que l'équipe nationale existe. Aujourd'hui, nous avons comme joueurs N'Goran Claude qui vit en France. Tous ces gens ne viennent même pas à Abidjan mais ils vont directement dans ces pays étrangers pour participer aux différentes compétitions.

Dans quelle zone se trouve au juste la Côte d'Ivoire au niveau de la Coupe Davis ?
La Côte d'Ivoire se trouve dans la zone 3. Elle a régressé. Elle était en zone 2 à mon arrivée et elle est redescendu en zone 3.

Cela est du à quoi ?
Aujourd'hui en coupe Davis, il faut être classé dans les 250e mondial pour pouvoir accéder en zone 2. En zone 3, il y a le Nigeria, l'Afrique du Sud, la Tunisie qui sont de grandes nations du tennis. Ils se retrouvent tous aujourd'hui en zone 3. Donc c'est pour vous dire que pour accéder en zone 2, il faut avoir des joueurs au niveau du 200e rang.

Pourquoi n'avez-vous pas assuré la relève ?
La relève, c'est ce que moi j'ai commencé à faire quand je suis arrivé. Elle aurait dû être faite avant. A mon arrivée, je n'ai trouvé personne. Même pas de juniors. Je vous dis que quand je suis arrivé, on devait envoyer des juniors en Coupe d'Afrique des juniors mais on en a pas trouvés. C'est en ce moment qu'on s'est rendu compte qu'il fallait mettre en place une politique de relève. Et c'est ce que nous sommes en train de faire. La preuve, nous avons eu deux jeunes formés dans les écoles fédérales et qui ont été retenus par la Fédération internationale pour participer au championnat junior. Ils ont 14 ans. Il s'agit de Kabanero Eric et Kabanero Erica.

Un collectif de tennismen a décrié votre gestion. Après votre réélection, êtes-vous prêts à tendre la main à ces dissidents ?
Quand vous parlez de dissidence, c'est quand on est de la même famille et un différend arrive à vous séparer. Mais, à partir du moment où on n'est même pas de la même famille, ou on n'appartient pas tous à la même famille du tennis, on ne peut parler de dissidence. Ce sont des gens qui ne sont ni licenciés à la Fédération ivoirienne de tennis, ni membres d'un club. A partir de ce moment, moi je ne les appelle pas des dissidents. La première des choses à faire, quand on veut décrier une fédération, c'est d'y entrer et on essaie de critiquer mais lorsqu'on ne remplit même pas les conditions de rentrer dans cette fédération-là, moi je ne leur réponds pas, je ne m'intéresse pas à leurs propos. Je ne leur ai donc pas répondu parce que précisément, ils ne font pas partie de la famille du tennis.

Est-ce que vous allez leur tendre la main pour remplir les formalités pour être à la fédération ?
La fédération est là, plus on a des licenciés, plus au niveau de la parafiscalité, ça va et ça nous intéresse. L'essentiel pour moi, c'est être en règle et pouvoir par la suite critiquer. Mais, à partir du moment où on se met hors la loi, c'est très difficile. Ceci étant, la fédération est ouverte. Tous ceux qui le désirent peuvent s'inscrire à la fédération, avoir leurs licences à 5000f par an. Tous ceux qui veulent adhérer à un club, il y en a plusieurs et ils peuvent y adhérer. A ce niveau, nous n'avons pas de difficultés, nous sommes ouverts. Notre vocation, c'est d'avoir beaucoup de participants, beaucoup de personnes autour du tennis ivoirien, d'avoir beaucoup plus de joueurs et des joueurs de haut niveau. Donc nous ne faisons pas d'exclusion et nous demandons à tous ceux-là de se mettre seulement en règle et la critique saine peut s'ouvrir.

Est-ce que notre pays est prêt à prendre part aux compétitions internationales ?
Oui, on est prêt. Je vous disais tantôt que nous allons participer à la coupe David qui est la compétition internationale la plus prestigieuse dans le mois de mai. Ensuite, nous allons participer aux Jeux Africains à Alger. Nous sommes prêts. Je ne dis pas que nous allons forcement glaner des médailles parce qu'il y a une réalité qui est là, nos joueurs sont vieillissants. Et le tennis à ce niveau-là ne pardonne pas. D'ailleurs, nous préparons la relève pour que tous ces jeunes que nous formons constituent l'ossature de l'équipe nationale et je suis convaincu que d'ici 4 ans, nous allons avoir de grands joueurs.
Entretien réalisé par Adou Mel
Coll : M.T.T

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