jeudi 3 mai 2007 par Le Front

Monsieur le représentant du Président de la République,
Monsieur le Représentant du Président du Burkina Faso, Facilitateur des négociations de Ouagadougou,
Monsieur le Président de la CEI,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Monsieur le Coordonnateur National du PNDDR,
Monsieur le Représentant de l'Union Africaine,
Monsieur le Représentant de la CEDEAO,
Monsieur le Représentant de l'Organisation Internationale de la Francophonie,
Monsieur le Chef de Mission de l'ONUCI,
Monsieur le Haut Représentant du Secrétaire Général de l'ONU chargé des élections,
Mesdames et Messieurs les représentants de la Banque Mondiale, du FMI, de l'Union Européenne, de la BAD,
Monsieur le Représentant résident du PNUD, coordonnateur du système des Nations Unies en Côte d'Ivoire,
Messieurs les Officiers Généraux, Chefs d'états-majors des FDS et des FAFN,
Messieurs les Officiers Généraux, commandant les Forces de l'ONUCI, de l'UNPOL, et de la Licorne,
Mesdames et Messieurs les Présidents, Secrétaires Généraux et représentants des structures administratives et techniques intervenant dans le programme de sortie de crise,
Honorables invités,
Mesdames et Messieurs,

Le séminaire gouvernemental qui nous réunit ce jour est la suite logique des différentes initiatives entreprises en vue de la mise en ?uvre concrète de l'Accord politique de Ouagadougou qui, comme vous le savez, est entré dans sa phase d'exécution depuis le 29 mars 2007.
Fruit d'un compromis entre les deux principaux ex-belligérants, cette paix des braves que consacre l'Accord de Ouagadougou a été possible grâce au dialogue direct qui leur a permis d'aplanir les points de divergence persistants entre eux.
A la suite du nouveau cadre institutionnel qui a été fixé, j'ai demandé que le gouvernement se mette immédiatement à la tâche. En effet, les chantiers sont nombreux. Et, nos compatriotes ne cachent plus leur impatience à voir le pays sortir enfin de la crise.
J'ai, pour ma part, eu l'opportunité de faire l'état des lieux et de prendre la mesure des actions déjà amorcées par mes prédécesseurs, en application des Accords précédents et des Résolutions 1633 et 1721 du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Notre action n'est donc pas sans précédent. Elle ne se construit pas à partir du néant.
Nous devons, cependant, mettre en adéquation le cadre, les stratégies, les structures d'intervention, les actions à mener, ainsi que le chronogramme de son exécution avec le nouvel Accord qui comporte bien des spécificités.
Il appartient, à cet égard, au gouvernement de se l'approprier et d'en dégager un plan d'action cohérent et réaliste pouvant accélérer le processus de sortie de crise.

C'est tout le sens du séminaire gouvernemental auquel vous êtes aujourd'hui conviés.

Comme j'ai déjà eu l'occasion de l'indiquer, j'entends que les différentes composantes du programme de sortie de crise soient abordées dans une approche participative et, autant que possible, consensuelle.

C'est dans ce sens que mon cabinet a, en prélude à ce séminaire, organisé, les 23 et 24 avril derniers, à Grand Bassam, des travaux préliminaires avec les représentants des départements ministériels et des structures administratives et techniques intervenant dans le programme de sortie de crise. Un projet de matrice d'actions a pu être élaboré au terme des réflexions d'ensemble menées au cours de ce pré-séminaire.

Je tiens ici à saluer et à féliciter tous ceux qui ont pris part à ce pré-séminaire et à souligner la part contributive particulièrement appréciée des représentants des deux délégations qui ont personnellement participé aux travaux de Grand Bassam en leur qualité de parties prenantes aux négociations de l'Accord de Ouagadougou.

Le projet de matrice d'actions qui vous est soumis s'articule autour des quatre principales composantes du programme de sortie de crise, à savoir :

? L'identification générale des populations et le processus électoral ;
? La question des forces de défense et de sécurité ;
? La restauration de l'autorité de l'Etat et le redéploiement de l'Administration ;
? La consolidation de la paix, de la cohésion sociale, de la sécurité et de la libre circulation des personnes et des biens.

Ce sont ces axes prioritaires, qui découlent de l'Accord de Ouagadougou, que j'ai, du reste, exposés à nos compatriotes lors de mon message à la Nation du 13 avril 2007. Partant, les mesures prévues par ledit Accord pour la résolution des problèmes soulevés, doivent être clairement identifiés : les actions à mettre en ?uvre, les structures et acteurs compétents à cet effet, les délais d'exécution et le coût estimatif de ces actions.

? Mesdames et Messieurs les Ministres,
? Honorables invités,
? Mesdames et Messieurs,

Pour parvenir à une paix durable et définitive, nous devons avoir à c?ur de trouver des solutions justes et adéquates aux motifs de la discorde. Nous devons également nous poser les bonnes questions et y donner les réponses susceptibles de rendre la paix irréversible.

En définitive, le gouvernement devra, à la lumière des réalités du terrain et au regard des difficultés passées, penser des stratégies et des modes opératoires avec les moyens les plus adaptés pour permettre une bonne identification des ivoiriens, pour redéployer l'Administration sur l'ensemble du territoire national, pour mener à bien la restructuration et la refondation des forces de défense et de sécurité, pour favoriser la réinstallation et la sédentarisation des populations et pour ressouder le tissu social fortement déchiré.

J'insiste particulièrement sur la nécessité d'une approche participative et globale du programme de sortie de crise, même si celui-ci est décliné en projets spécifiques dont la mise en ?uvre relève d'acteurs distincts. Il existe, en effet, une interrelation telle entre la conduite de ces différents projets que le moindre blocage peut occasionner le ralentissement, voire le gel de l'ensemble du programme.

Ainsi, les consultations électorales devront se dérouler dans un cadre de sécurité améliorée sur l'ensemble du territoire national. Une sécurité améliorée peut également, à n'en point douter, contribuer de façon significative à la libre circulation des personnes et des biens. Pour que les citoyens se rendent aux urnes en toute quiétude, ils doivent se sentir sous le bouclier de forces de sécurité en qui ils ont confiance. Les administrateurs territoriaux et les agents de l'Etat eux-mêmes ont besoin d'être protégés dans l'exercice de leurs fonctions.

De même, des élections justes et transparentes passent nécessairement par une détermination équitable du corps électoral. Cela impose une identification irréprochable des habitants du pays et de leurs différents statuts.

Par ailleurs, toutes les actions à mettre en ?uvre ne peuvent se révéler efficaces que dans un environnement de confiance restaurée et de cohésion sociale retrouvée. Le gouvernement doit donc élaborer des instruments de consolidation de la paix et de la cohésion sociale, conditions indispensables à l'adhésion des populations au processus.

Ces exemples, loin d'être exhaustifs, démontrent que la tâche à laquelle nous devons nous atteler est immense et complexe.

Le plan d'actions que nous allons adopter au cours des présentes assises ne doit pas être seulement une profession de foi politique. Si la volonté politique est le point de départ de son application, elle n'est pas suffisante. Il nous faut en examiner, de façon rigoureuse et réaliste, les possibilités de financement sur fonds propres et la part à mobiliser auprès de nos partenaires internationaux, car des moyens de financement appropriés sont tout aussi importants que la volonté politique pour en assurer la réussite. Nous devons donc rechercher et atteindre une parfaite adéquation des financements disponibles aux actions que nous allons entreprendre.
C'est pour moi, le lieu de saluer la présence, dans cette salle, à la fois en nombre et en qualité, des représentants de nos partenaires au développement, notamment la Banque Mondiale, le Fonds Monétaire International, l'Union Européenne, le Programme des Nations Unies pour le Développement, l'ensemble du système des Nations Unies, ainsi que la Banque Africaine de Développement, que nous avons tenu à associer à ce séminaire. Je remercie également tous nos partenaires bilatéraux que nous allons davantage solliciter. Je réitère à tous, les remerciements de la Côte d'Ivoire pour les efforts qu'ils ont déjà consentis dans cette crise et leur lance un appel solennel à nous apporter le soutien encore attendu d'eux pour une sortie de crise réussie. Au demeurant, les signaux qu'ils nous ont déjà adressés nous sont d'un grand réconfort et augurent d'une bonne collaboration au processus post-Ouagadougou.



Mesdames et Messieurs,
L'importance, la complexité des enjeux de l'heure et les délais auxquels nous sommes astreints imposeront certainement que nous fonctionnions souvent dans l'urgence et que nous soyions sur plusieurs fronts ??brûlants'' à la fois. Il s'agit-là d'une d'une contrainte spécifique de tout gouvernement de mission. Nous devrons nous y adapter et imprimer ce rythme à nos actions.
Nous devrons également demeurer ouverts et prêts, au besoin, à apporter les correctifs et améliorations que pourraient commander l'évolution du processus, à l'épreuve du terrain.

Je n'ignore pas la complexité de la mission qui nous est assignée. Mais, je sais que notre désir de paix et de réconciliation à tous est si grand qu'il l'emportera sur les embûches, les incompréhensions et les inquiétudes éventuelles. J'ai foi que nous allons affronter la difficulté sans craindre l'effort constant et que nous allons poursuivre, malgré tout, notre marche inexorable vers la paix définitive. Si nous faisons cela, alors nous réussirons même l'impossible.

C'est avec cette conviction que je déclare ouvert le séminaire gouvernemental sur l'Accord politique de Ouagadougou.

Plein succès à nos travaux.

Je vous remercie

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