mercredi 2 mai 2007 par L'intelligent d'Abidjan

Plus d'un an après, l'acte horrible dont il a été victime, le petit Kouakou Roxal n'a pas retrouvé la vue. Ses bourreaux courent toujours. Retour en arrière, un an avant.

Ces faits se déroulent en Côte d'Ivoire (Afrique de l'Ouest), à Abidjan, précisément dans la commune de Marcory, au quartier Anoumabo.
Ce lundi 17 avril 2006, il est juste un peu plus de 7 heures du matin lorsque le nommé Ouédraogo S., commerçant de son état, se préparant à aller vaquer à ses occupations quotidiennes, découvre dans sa cour au réveil, un petit garçon en pleurs. C'est avec horreur que Ouédraogo constate que le petit garçon n'a pas d'yeux. Ceux-ci ont été arrachés de leur cavité. Et cela devrait certainement remonter à très peu de temps, en témoignent les quelques gouttes de sang frais dégoulinant des globes oculaires désormais vides. Le commerçant en est choqué. Il s'interroge sur ce qui a bien pu arriver au pauvre môme qui semblait totalement méconnaître le milieu dans lequel il se trouvait.
Après avoir canalisé ses émotions, le commerçant supportant difficilement l'état de l'enfant, court à perdre haleine au Commissariat le plus proche, celui du 26ème arrondissement, du lieu de son domicile. Il informe les policiers de la difficile situation qui prévaut à son domicile. L'autorité policière trouvée sur place se rend immédiatement sur les lieux pour s'enquérir des faits.
Dans la douleur, le petit garçon explique aux policiers son infortune. Dans un premier temps, il décline son identité, ce qui permet tout de suite de savoir qu'il répond au nom de Kouakou Roxal, il serait âgé de 8 ans et élève en classe de CE1 (Cours Elémentaires 1ère année) à l'école primaire publique de "Petit Bassam", son quartier de résidence, un quartier précaire proche d'une plage de la commune de Port Bouët, à Abidjan, c'est-à-dire à une dizaine de kilomètres du lieu où il a été retrouvé. .
A l'en croire, ses géniteurs dont il n'a pu donner les contacts et les activités professionnelles, répondent cependant aux noms de Kouakou Konan Francis et de Kouakou Marie Hortense.
Ces précisions ainsi faites, le pauvre petit explique son martyr.
En effet, selon ses dires, le dimanche 16 avril 2006, il serait très tôt sorti du domicile familial pour jouer lorsqu'un individu l'aurait approché pour lui demander de le suivre en bordure de mer.
Naïvement, il aurait donc suivi l'inconnu qui une fois sur place, rejoint par d'autres quidams, l'aurait empoigné de force avant de le terrasser. Il est bien trop tard lorsqu'il comprend qu'il est en danger.
Les ravisseurs, pour l'empêcher de crier, lui auraient serré la gorge. Ayant perdu connaissance, c'est probablement à ce moment que l'acte criminel aurait été commis.
Poursuivant sa déclaration, le petit écolier note qu'il a complètement perdu la vue dès cet instant. Il se rappelle seulement que ses agresseurs l'auraient embarqué dans un véhicule pour une destination inconnue. Destination qui s'avère être le quartier "Anoumabo" de Marcory, où il a été abandonné avant d'être recueilli par le commerçant Ouédraogo.
A la suite des explications de l'enfant, le Commissaire de Police Koroh Essoh Pierre, lui aussi très choqué, ordonne à ses hommes de faire évacuer le petit Roxal. aux urgences du Chu de Treichville, le centre hospitalier le plus proche du lieu de la macabre découverte.
Dans cet hôpital, l'enfant est reçu par le Docteur Abdaljah du service d'ophtalmologie. Le diagnostic effectué est terrible. Selon les termes médicaux, le petit Roxal souffre de sérieux délabrements multiples de la région palpébrale avec nécroses hémorragiques
débouchant sur une absence des globes oculaires.
En clair, l'enfant restera aveugle tout le reste de sa vie. Telle est la cruelle sanction infligée à ce gosse qui n'a que 8 ans.
Le mobile de l'acte est jusqu'alors non encore élucidé, bien qu'une enquête des forces de l'ordre soit en cours. Mais déjà, de nombreuses voix s'élèvent pour indiquer que l'acte posé par ces cyniques individus pourraient bien relever d'un crime rituel comme on en rencontre souvent en Afrique.
Sa vie gâchée à présent par la faute d'individus sans c?ur, il ne lui reste plus que le secours et la charité de bonnes volontés, des âmes de bienfaisance pour lui redonner goût à la vie.
N.K.

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