lundi 30 avril 2007 par Le Patriote

Quand des sonorités d'une autre dimension vrillent du saxophone et se mèlent à la sublime et dynamique voix des jeunes filles de Koly (Maaté et Awa), le tout envelopppé par la candeur de la diva Aïcha Koné. La salle du Palais du Congrès de l'Hôtel Ivoire vibre et balance. Pour les nostalgiques, l'émotion étreint et prend au tripe. Soirée magique, moment endiablé, tels sont les adjectifs qui sied à ce beau concert orchestré de main de maître par Souleymane Koly. Il est 18h45. Une foule de fans envahit l'esplanade de l'hôtel Ivoire. La salle quelque peu clairsemée se remplit aussi tôt. 19h15. Levée de rideau. Maaté et Awa, dans un rythme endiablé, dont elles seules ont le secret, jouant au djémbé dans une chorégraphie agréablement rythmée arrachent des cris nourris et des éclats de joie aux nombreux spectateurs du palais des Congrès de l'Ivoire. Ainsi, la première phase de cette soirée inoubliable prenait ainsi son envol. Les Go éclatent d'entrée leur pot pourri à succès Donnons-nous la main, militons pour la paix, une façon d'épouser l'heure du dialogue direct. Dans un mouvement de flow, que distillent les décibels, Maaté invite le public à se donner la main pour la paix. Ensemble, elles font un clin d'oeil à la femme. La femme c'est la vie, la femme c'est l'amour. Suivront aussi, Dans ce bal de fou, chacun va son chemin. Et quand les notes de Bara tombent, le public est intenable. Les cris et les pas de danse se disputent les allées et les couloirs de la salle. Comme un félin, superbement habillée, la diva de la musique ivoirienne harpente les escaliers et vient soutenir ses filles. Quelques instants aprés, la scène se vide. Les GO et Aïcha vont chercher l'hôte du jour. Acte deux d'une soirée. Le son qui jaillit du saxo transperce la salle. Le signal est donné. Celui que Robert Brazza appeiie affectueusementl'homme qui traverse le temps; Manu offre du nectar que distille impécacablement son saxophone ; Dans un duo avec Aicha,celui qui a aujourd'hui un demi siècle de carrière musicale chantent Ayéhééé Africa ôho Africa... liberté. Les bras se détachent du corps et dans un mouvement d'ensemble, font des vagues dans la salle. Manu prend le micro et traduit toute sa joie d'être en Côte d'Ivoire, avant de jouer en à capela, une façon de rendre hommage à Louga. Il interprète Couglizia de François Louga. La salle lui arrache les paroles et fait sienne. L'ambiance est forte. Suit alors la surprise que les Go réservaient à leur parrain. Un superbe gâteau pour fêter les 50 ans de carrière de Manu Dibango. Moment solennel, Aïcha frédonne en Sénoufo, les notes de jouyeux anniversaire. Manu prend dans ses bras, la diva et ses filleules et invite Koly sur la scène pour dire merci aux Ivoiriens pour cette soirée inoubliable. Moment de joie partagée et d'intenses souvenirs. Manu a étanché ma soif, la soirée a été mieux qu'agréable, a dit en silence un spectateur tout ennivré. Rappelons que Manu retrouvait la Côte d'Ivoire après 30 ans. Alors qu'il avait passé quatre années de sa vie à Abidjan en traçant les sillons de la musique ivoirienne à la tête de l'orchestre de la RTI d'où germeront des célébrités ivoiriennes comme Aïcha Koné. C'est avec lui que j'ai fait mes premières armes, je lui doit une fière chandelle, a requis Aïcha Koné, le visage émacié et gai.

Moussa Kéita

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