samedi 28 avril 2007 par Nord-Sud

En présidant la cérémonie d'hommage des Femmes de Côte d'Ivoire à Laurent Dona Fologo, le chef de l'Etat avait à c?ur de taire définitivement les supputations autour du choix de son Premier ministre et de régler au passage ses comptes avec les syndicalistes qui du fait des revendications paralysent plusieurs secteurs d'activités.

L'occasion était belle. Le chef de l'Etat n'a pas voulu la manquer. Sous aucun prétexte. Hier, à l'hôtel ivoire, Laurent Gbagbo a saisi l'opportunité de la cérémonie d'hommage des Femmes de Côte d'Ivoire à Laurent Dona Fologo pour son sens ??aigu'' pour la République pour faire des précisions de taille quant à la nomination de Guillaume Soro au poste de Premier ministre.

Je vais répondre à ceux qui disent que Laurent Gbagbo a choisi Soro Guillaume. Et, qu'on peut prendre les armes pour être Premier ministre. Le Président ne donne pas le poste de Premier ministre comme un trophée, une récompense, un cadeau. Quand il nomme un Premier ministre, c'est une indication qu'il donne pour savoir où il veut aller. Lorsque j'ai nommé Affi Nguessan comme Premier ministre, j'entendais imprimer une politique de développement à la Côte d'Ivoire, indique-t-il.

A en croire le chef de l'Etat, aujourd'hui plus que jamais, la Côte d'Ivoire a besoin de paix, c'est pourquoi il s'est imposé à lui la nomination d'un Premier ministre qui allait donner cette paix-là aux Ivoiriens.

J'ai donc choisi la seule personne (Soro Guillaume) qui allait nous donner la paix parce que c'est lui seul qui a revendiqué la responsabilité de la guerre. Je donne donc ce poste de Premier ministre à celui qui peut me donner la paix. Nous voyons les autres mais ils n'ont pas eu ce courage que lui a eu de revendiquer la guerre, explique Laurent Gbagbo pour justifier la nomination de son Premier ministre.

Ce contentieux vidé, Laurent Gbagbo s'est vertement pris aux syndicalistes qui font la grève en ces temps-ci en traitant leurs mouvements de ??déraisonnés''.

La mise en garde aux syndicalistes

Nous voulons construire une Côte d'Ivoire libre, une Côte d'Ivoire de liberté. Mais en même temps, la liberté est un instrument qu'il faut savoir manier. Je vois des grévistes partout, ils sont déraisonnables. Syndicaliste moi-même, je n'empêche pas les syndicats de travailler, mais je trouve que cela est déraisonnable. Tu ne peux pas penser à toi seul au détriment de la patrie. Je les laisse faire, ils sont libres mais je suis libre aussi de défendre la Côte d'Ivoire, de défendre ses intérêts, menace sec, Laurent Gbagbo.

Revenant à l'ordre du jour, le chef de l'Etat a salué le choix de Laurent Dona Fologo par les Femmes de Côte d'Ivoire parce que, souligne-t-il, il le mérite.

En temps de crise, la résistance et le patriotisme sont des choses normales. Nous avons raison de défendre notre pays. Nous avons en commun la patrie et nous n'avons pas le droit de l'esquinter ou de laisser quelqu'un l'esquinter. Je suis fier de voir des Ivoiriens rendre hommage à ceux qui luttent pour la patrie. Il y a des causes qui rassemblent au-delà des clivages partisans qui font que les partis ne sont plus rien tellement elles sont grandes, a déclaré le chef de l'Etat.

Sur ces entrefaites et dans une incursion dans le champ du Pdci-Rda, Laurent Gbagbo, sans ambages dira: Ouattara Gnonzié, s'ils veulent t'exclure, c'est que c'est toi qui a raison.

Hier, le président du Conseil économique et social qui a reçu les honneurs de toutes les femmes issues de toutes les régions de la Côte d'Ivoire n'a pas boudé son plaisir. Profitant de l'occasion de cette cérémonie, il a rassuré le chef de l'Etat de son soutien sans faille en clamant qu'il n'est pas un de ses collaborateurs qu'il faut craindre.

Et que depuis le 20 septembre 2002 au moment où le chef de l'Etat se trouvait en Italie, il avait déjà lancé l'appel au sursaut national pour faire échec à la déstabilisation de la Côte d'Ivoire par les assaillants. Aujourd'hui, il dit s'associer pleinement à la volonté du chef de l'Etat à aller à la paix.

Nous soutenons l'accord de Ouagadougou. Nous vous soutenons. On ne peut pas être plus royaliste que le roi. Si Laurent Gbagbo est allé chercher la paix en tendant la main à Soro, je ne vois pas qui d'autre doit tendre la main contraire. Tous, nous sommes derrière vous pour la paix. A ce niveau, n'ayez aucune crainte, rassure le père du ??sursaut national''.

Pour Fologo, ce qui arrive en ce moment à la Côte d'Ivoire relève du miracle. A preuve, pour lui, le départ de Gbagbo en terre burkinabé pour la signature le 4 mars de l'accord de Ouagadougou et le discours à la nation du Premier ministre sont, entre autres, les signes de ce miracle.

Depuis la signature de l'accord de Ouaga les événements se précipitent. La Côte d'Ivoire a pris le chemin de la paix. Nous souhaitons que ceux qui ont accepté la main tendue soient sincères, explique Fologo avant d'appeler à la vigilance parce que, selon lui, le combat n'est pas terminé.

Fologo a reçu des Femmes de Côte d'Ivoire un tableau et un boubou blanc, symboles de la paix retrouvée.

K. Marras. D

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