samedi 28 avril 2007 par Fraternité Matin

Mme Agnès Kraidy et M. Gallo Amos, Secrétaires généraux respectivement du Syndicat des agents de Fraternité Matin (SYNAFRATMAT), et du Syndicat libre des travailleurs de Fraternité Matin (SYLEFRATMAT), ont animé une conférence de presse hier, au sein de l'entreprise. Les deux secrétaires généraux ont, au nom de leurs syndicats respectifs, condamné les saisies effectuées sur les salaires du mois d'avril 2007, de 9 journalistes par le Directeur général, M. Jean-Baptiste Akrou.
Ces journalistes de la rédaction de Fraternité Matin, constitués en collectif des victimes, ont pris part à cette rencontre. Qualifiant le salaire de sacré, Mme Agnès Kraidy a affirmé que cette mesure est une violation suprême du code du travail et des lois en vigueur dans notre pays, et en totale opposition aux statuts et règlement intérieur qui régissent l'entreprise. Même son de cloche pour M. Amos Gallo qui, lui, a invité le Directeur général à respecter les règles qui régissent les droits des travailleurs. Tous les intervenants se sont offusqués du fait que le Directeur général ait mis à exécution, moins de deux semaines après, les mesures conservatoires qu'il avait notifiées dans une note interne en date du 12 avril. Qui annonçait la retenue sur salaire pour ceux qui traînent le pas, en commençant par la rédaction (). Cette note stipulait que cette première mesure prendrait effet à compter de fin avril et est à considérer comme un avertissement à tous ceux qui revendiquent des droits à longueur de journée, en oubliant royalement leur devoir. Le collectif des victimes a informé les journalistes présents que ces ponctions variaient de 5 à 15%, sur le salaire, selon les individus. Il s'est aussi indigné du fait que ces membres n'aient reçu aucun avertissement préalable de cette saisie, avant d'affirmer ne pas connaître jusqu'à présent, les critères sur lesquels ils ont été évalués. Aussi, entendent-ils utiliser toutes les voies légales afin que justice leur soit faite.
Hervé Koutouan

Liste des victimes

Michèle PEPE
Michel KOFFI
Cyprien TIESSE
Marc YEVOU
Remy COULIBALY
Emmanuel KOUASSI
Doua GOULY Sylvain
Mayane YAPO
Elisabeth GOLI

Déclarations du sylefratmat et...

Déroulement des faits :
- Le 12 avril 2007, nous avons lu sur les tableaux d'affichage, une note interne N°015-07 adressée à l'ensemble du personnel signée du DG par intérim, M. Jean-Baptiste Akrou. Dans laquelle le DG manifestait sa volonté ferme de prendre des mesures conservatoires qui consisteraient à la retenue sur salaire pour ceux qui traînent le pas, en commençant par la rédaction. Elle se généralisera par la suite aux travailleurs des autres départements faisant preuve de paresse notoire. Et d'ajouter que cette mesure prend effet à compter de fin avril 2007.
- Le 25 avril 2007, notre syndicat, le SYLEFRAT MAT (Syndicat libre des travailleurs) a reçu le courrier réf.001/C-CVSSJBA/04-07 dans lequel nos camarades constitués en collectif des victimes des saisies sur salaire effectuées par JB Akrou , nous informent avoir été victimes, sans avertissement préalable, d'une saisie sur salaire effectuée sur leur paie du mois d'avril 2007.
Démarches effectuées
Dès réception de cette note et après avoir constaté la gravité de cette affaire relayée dans des journaux, les deux syndicats de Fraternité Matin ont convenu de rencontrer le Directeur général pour s'enquérir auprès de lui de cette décision de saisie sur salaire. Lors de cette rencontre, les deux syndicats ont dénoncé l'illégalité de cette mesure qui touchait nos camarades. Le DG, pour sa part, a manifesté le désir de revenir sur sa position, c'est- à- dire remettre en l'état la ponction effectuée sur le salaire de nos camarades.

Ce que nous voulons dire au DG
Il faut qu'il respecte les règles qui régissent les droits des travailleurs.
Parce que les syndicats ne resteront pas les bras croisés quand un travailleur subit une injustice.
Fait à Abidjan, le 27 avril 2007
Pour le SYLE FRATMAT
AMOS GALLO

...du Synafratmat

Lundi 24 avril 2007. Nous recevons nos bulletins de salaire. Pressés, nous voulons savoir si le Directeur général a effectivement mis à exécution sa décision prise le 12 avril dernier et qui nous disait qu'il allait prendre des mesures conservatoires: La retenue sur salaire pour ceux qui traînent le pas, en commençant par la rédaction. Elle se généralisera par la suite aux travailleurs des autres départements faisant preuve de paresse notoire Et il continue: Cette première mesure, qui prend effet à compter de fin avril, est à considérer comme un avertissement à tous ceux qui revendiquent des droits à longueur de journée, en oubliant royalement leurs devoirs.
Quelques-uns d'entre nous eurent effectivement la surprise de leur vie : sur leur bulletin de salaire, un nouveau chapitre : saisie sur salaire. Il a osé ! Monsieur le Directeur général par intérim a osé franchir le rubicon! Il a osé piétiner les lois élémentaires que connaît tout patron qui se respecte. Il a osé violer les lois primaires du travail ! Il s'est permis l'interdit : saisir une partie du salaire des travailleurs. Il a osé nous faire comprendre qu'il n'a que du mépris pour la loi, les textes et le règlement intérieur de son pays et de l'entreprise qu'il dirige. Il a osé nous étaler toute son ignorance et nous dire qu'il ne sait pas que le salaire est sacré et qu'il représente la Constitution du travailleur. Mais nous avons trop de soucis en tant que travailleurs pour avoir à supporter un ignorant. Notre entreprise, dans sa posture de fragilité permanente, ne nous autorise pas à supporter que notre destin de travailleurs soit confié à un homme qui ne sait même pas que Fraternité Matin est une entreprise et qu'une entreprise, ça se gère, avec des règles, des lois.
Oui, Monsieur le Directeur général par intérim de Fraternité Main, vous vous êtes octroyé des droits que vous n'avez pas, et que vous n'aurez jamais. Pas parce que c'est vous, mais parce que notre pays nous le dit. Vous avez tous les droits, mais seulement les droits légaux. Vous avez donc des droits, mais aussi et surtout des devoirs qui vous obligent à vous soumettre aux lois, statuts et règlements de l'entreprise que vous avez le devoir de diriger; mais aussi et surtout aux lois en vigueur dans notre pays.Vous avez des droits, mais pas celui de spolier les travailleurs. Vous avez le droit de sanctionner, mais dans la légalité, les travailleurs qui ne travaillent pas ? selon vos critères, puisque vous ne nous les avez pas définis Vous n'avez pas le droit de violer les lois de notre pays, ni de piétiner les statuts et le règlement intérieur de notre entreprise, parce que ce sont ces lois et statuts qui nous fondent à être des travailleurs et vous, un directeur général, même intérimaire. Vous n'avez pas le droit de voler l'Etat de Côte d'Ivoire ? parce que nul ne sait dans quel chapitre vous avez reversé l'argent que vous avez prélévé aux travailleurs de Fraternité Matin.
Ce qui n'est plus surprenant avec notre Directeur général par intérim, c'est qu'il a l'art de toujours nous surprendre. Cet acte qu'il vient de poser est un acte de trop. Après la succession d'actes illégaux qu'il a déjà posés, en pensant certainement être dans son droit.

Pour le Synafratmat
La Secrétaire générale
Agnès Kraidy

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