vendredi 27 avril 2007 par Le Nouveau Réveil

Jean Blé Guirao s'apprête à quitter la tête de la jeunesse de l'UDPCI qu'il dirige depuis septembre 2002 où il a été installé par le général Guéi. Avant le Congrès qui doit le remplacer, il dit sa part de vérité sur l'actualité nationale, mais aussi et surtout sur le parcours douloureux de l'UDPCI. Dans l'interview qu'il a accordée à "Le Nouveau Réveil", le Dougloudou national fait de terribles révélations quant aux circonstances et auteurs de la mort de Balla Kéita, de Guéi Robert. Sans faux fuyant, le désormais Guikahué de l'UDPCI (comme il se plait à le dire) parle aussi, des jeunes du RHDP, des accords de Ouagadougou, des ex-barons de son parti qui sont allés se faire voir ailleurs. Un cocktail explosif comme il sait si bien le faire. Pouvez-vous nous faire un feedback sur l'implantation même de votre parti l'UDPCI au moment où vous vous apprêtez à quitter la tête de la jeunesse de ce parti ?
Je voudrais vous remercier pour vous dire que c'est beaucoup de sentiment qui m'anime au moment où je m'apprête à quitter la jeunesse de l'UDPCI. Nous avons été installé le 07 Septembre 2002 part le président Robert Guei au Centre Gloris à Yopougon. Nos interventions à la tête de la JUPDCI ont été le fruit de longs processus. Vous savez que lorsqu'il y a eu le coup d'Etat militaire en 1999, les anciens de la Fesci s'étaient regroupés au sein du MAFES (Mouvement des Anciens de la Fesci) dont j'étais le président. Pour Comprendre la transition militaire, nous avons décidé de faire le tour de tous les leaders des partis politiques. On a été reçu par le président du RDR, Dr Alassane Dramane Ouattara, par le secrétaire général du FPI d'alors qui est aujourd'hui M. Laurent Gbagbo, président de la république à son domicile, c'était en présence de Lida Kouassi Moïse. M. Fologo qui assurait l'intérim de la présidence du PDCI-RDA a refusé de nous recevoir. On a été reçu enfin par le général Guei Robert. Quand on a fait le tour, ce que nous avons fait comme constat c'est ce qui arrive aujourd'hui à la Côte d'Ivoire. On a dit que si la transition militaire était mal gérée, la Côte d'Ivoire ne va pas s'en sortir facilement. On avait conseillé, également que, comme les militaires sont arrivés, il fallait les aider à réécrire la constitution Ivoirienne. Et qu'en la matière, tous les experts Ivoiriens sans calculs politiciens, devraient pouvoir se mettre à leur service pour ce travail afin de nous amener à une sortie honorable de cette transition. Vous pensez donc que la transition militaire a été mal gérée ?
Oui, la transition militaire a été mal gérée. Tout simplement parce que tous ceux des civils que le président Guei a appelés à côte de lui pour l'aider n'ont pas jouer franc. Jeu. Ils étaient tous préoccupés à pousser des pions pour leur formation politique en vue de leur retour ou de leur avènement au pouvoir et donc aux affaires après la transition militaire que le général Guei avait circonscrite dans un délai court de huit mois maximum. Vous savez aussi que dans tous les pays du monde, quand les militaires prennent le pouvoir, la première des choses qu'ils font c'est de déchirer la constitution en vigueur. Ensuite, ils dissoudent, les partis politiques. Le président Guéi, n'a pas dissout les partis politiques. Mais mieux il a appelé les cadre de ces partis politiques a côté de lui pour l'aider à mener à bien la transition. Mais malheureusement, chacun de ces cadres des partis politiques est venu avec les mots d'ordre des partis politiques C'est ce qui n'a pas marché et qui a fait capoter la transition militaire.
Il y avait en gros à côté du général Guei le RDR et le FPI que le président Guei avait appelés. Le président Guei n'avait pas appelé à ses côtés seulement le RDR et le FPI. Il avait appelé tous les Ivoiriens. Et il y avait même les cadres du PDCI-RDA qui étaient à ses côtés quoi que le président Bédié était en exil. Ils ont commencé à faire de petits calculs. On les connaît. Ils sont encore vivants et je les connais. Ils savent de quoi je parle. Quant au FPI, il y avait à côté du général Guei Lida Kouassi en tant que conseiller du général, Mamadou Koulibaly, ministre de l'Economie et des finances Et au niveau du RDR, il y avait des cadres aux côtés du Général Guéï puis à un moment donné que le FPI, dans ses pratiques, a poussé à être dans de mauvais termes avec le Président Guéï. Et c'est dès que le président Guéi s'est senti isolé par le fait du FPI, que ce parti l'a battu.On retient, que c'est la plupart des cadres du PDCI qui étaient avec le Président Guéï qui se retrouvent aujourd'hui à l'UDPCI. Comment cela peut s'expliquer ?
Je vais vous faire la révélation suivante. L'UDPCI est née de par la volonté du Président Guéï mais a été meublée par trois catégories de personnes. La première catégorie est constituée par ceux dont vous parlez. C'est-à-dire les cadres du PDCI. Ce sont des cadres du PDCI, originaires de la même région que celle du Général Guéï. Le président Guéï ayant le pouvoir d'Etat, c'est de façon naturelle qu'ils ont rejoint leur frère pour le soutenir. Et puis il y a le deuxième groupe de gens, d'opportunistes à souhait, malhonnêtes qui véritablement croient qu'ils sont toujours au pouvoir. C'est-à-dire qu'eux, ils ne doivent pas être loin du pouvoir. Vous avez n'importe quoi ou n'importe qui à la tête du pouvoir d'Etat, ces personnes-là qui pensent qu'elles sont les défenseurs de la République sont toujours là. Ce groupe est constitué des Gui Dibo, des Oulaï Siabas, des Kaé Eric des Boni Claverie C'est-à-dire qu'eux depuis 1960, ils sont toujours dans l'entourage du pouvoir, de tous les pouvoirs. Si demain, Gbagbo quitte le pouvoir, ils trouveront toujours des arguments les plus fallacieux pour convaincre celui qui sera là pour lui dire qu'ils sont là pour le défendre et défendre toutes les Institutions de la République.
La troisième catégorie enfin, c'est nous les jeunes. Vous savez très bien que je suis sorti de l'école de la FESCI. Donc apparemment, rien ne nous liait au Président Guéï. Mais notre frange sincère aidée par les cadres sincères de la première catégorie, nous sommes toujours prêts à écarter de l'UDPCI ceux de la deuxième frange constituée des Akoto, Boni Claverie Danielle etc qui veulent inféoder l'UDPCI au FPI. Les Kahé Eric, Boni Claverie partis de l'UDPCI, le parti se porte mieux aujourd'hui. Car on a constaté que c'est eux le mal de notre parti.
Pour être plus précis, je vais vous donner ici le nom de ces cadres membres de l'UDPCI qui sont partis du parti pour créer leur parti pour le compte du FPI leur véritable parti politique. Il s'agit de : Ani Hillaire Digbeu, Doffou Kéchi, Boni Claverie, Oulé Tia, Tia Kamin. Que reste-t-il de l'UDPCI après tous ces départs ?
Pour vous, qui n'êtes pas à l'intérieur de l'UDPCI, vous pouvez conclure à une saignée à l'UDPCI. Mais quand vous entrez véritablement dans la maison UDPCI comme vous le faites si bien à "Le Nouveau Réveil" qui nous suivez, vous constaterez que derrière tous ceux qui sont partis il n'y a rien du tout. Ce sont des feuilles mortes qui n'ont rien derrière eux. Dès qu'ils sont partis du parti, l'UDPCI a retrouvé toutes ses marques et se retrouve mieux que quand ils étaient là. Akoto Yao, Boni Claverie etc ces gens là ont profité du parti sans rien cotiser dans ce parti. Ani Hilaire Digbeu qui est au conseil économique et social grâce à l'UDPCI a oublié l'UDPCI et ne paye pas ses cotisations dans notre parti.
Leur départ fait mieux respirer notre parti. Ils constituaient la gangrène à l'UDPCI. Je peux vous rassurer que l'UDPCI avec Mabri Toikeusse va bien aujourd'hui et va même mieux qu'au moment où le Président Guéï vivait. Et je m'explique. A notre début, au moment où le général vivait jusqu'au 18 septembre 2002, nous n'avions aucune coordination. L'UDPCI était confinée à l'Ouest. Aujourd'hui, nous avons 110 coordinations à travers toute la Côte d'Ivoire. Au prochain congrès, vous verrez véritablement ce que représente l'UDPCI sur l'échiquier politique national. Mais après le congrès des jeunes vous verrez que le deuxième acte majeur que notre parti posera d'important, ce sera le 19 Mai, la rentrée politique du parti, ce 19 mai qui coïncide avec le congrès qui a vu l'arrivée du Général Guéï. Président Blé, l'UDPCI a eu un parcours de combattant comme vous le dites toujours. Il y a la mort de Dr Balla Keïta, premier secrétaire général de votre parti. Jusqu'aujourd'hui, les circonstances de cette mort restent non élucidées. Où en est-on avec les actions engagées par votre parti et à quel niveau sont aujourd'hui les enquêtes ?
L'UDPCI a eu une naissance douloureuse, a eu un parcours de combattants. Mais il faut méditer la parole de nos anciens qui disent que l'enfant qui naît et qui ne connaît aucun obstacle, aucune souffrance, i a une vie éphémère. Dès que l'UDPCI est née, son premier secrétaire général a été assassiné dans des conditions non encore élucidées. Aujourd'hui, tout le monde sait bien comment il a été tué à Ouaga. Des gens sont venus d'Abidjan et se sont fait passer pour des journalistes. Ils ont demandé une audience au docteur Balla Keïta. Et parmi eux, il y avait Mlle Gogoua Lydie Sergent de police en service à l'époque au cabinet du ministre Boga Doudou. Ce sergent arrêté par les services de la police du Burkina Faso est en prison jusqu'à ce jour. C'est donc pour vous dire qu'on sait que l'assassinat du Dr Balla est parti d'Abidjan. Ce qui est sûr c'est que l'enquête a été bouclée par les services de la police Burkinabé et nous attendons que la paix revienne en Côte d'Ivoire. C'est pourquoi d'ailleurs que la paix en Côte d'Ivoire aujourd'hui viendra de Ouaga. Après Balla Keïta, le 19 Septembre 2002, le président Guei a été assassiné avec son épouse et sa garde. Son corps a été montré sur la corniche. Et puis après, il a eu un grand complot contre le fief actuel de l'UDPCI à savoir l'Ouest montagneux. Ils ont opposé bêtement, injustement et de manière stupide deux peuples frères, que la tradition lie : les Wê et les Dan. Vous savez que dans le peuple Wê, quand un masque est puissant, il tire sa puissance du fait qu'il parle Yacouba. Et dans le pays Dan, le masque tire sa puissance également du fait qu'il parle Wê. Voilà deux peuples que tout lie mais qui véritablement représentaient le bastion de l'UDPCI. La guerre qui est née au Nord et au Centre, rappelez-vous, a fait plus de ravage à l'Ouest que partout ailleurs. C'est l'Ouest qui a payé le plus lourd tribut parce que justement, ceux qui ont tué le général Robert Guei voulaient faire tout pour qu'on ne sache pas que c'est eux les véritables assassins de Robert Gueï. C'est pour cela qu'ils ont mélangé tout l'Ouest en opposant Wê et Dan. Mais un crime n'est jamais parfait. Quoiqu'ayant payé le plus lourd tribut dans cette guerre, tant au plan matériel et surtout au plan humain, l'UDPCI n'a jamais désespéré. C'est pourquoi, nous avons toujours été au rendez vous de tous les partis où l'on parole de paix.
Cela veut dire que la paix revenue, une fois que vous aurez la vérité, vous êtes prêts à pardonnez comme tout le monde est prêt à le faire, malgré toutes les misères, toutes les souffrances que vous avez eu a endurer à l'UDPCI?
On est obligé de pardonner. Nous qui sommes Ivoiriens, nous avons un destin lié sur nos 322000 km2. Mais pour pardonner, il faut savoir. Nous n'avons jamais vu un pardon sans vériter. Nous sommes prêts à pardonner et nous avons dit à nos militants que dans cette phase de sortie de crise après Ouaga, le temps est venu de pardonner. Et nos militants en retour nous ont demandé et continuent de nous demander, "mais on pardonne à qui, on pardonne quoi exactement". Surtout que dans nos rangs, les gens se sont fait acheter à coup de millions pour aller humilier le corps du général Guei lors de ce qu'on appelé son inhumation en Août dernier. Parlant de cette inhumation, l'UDPCI avait protesté. Mais cela n'a pas empêché que ça se passe ici au domicile du général défunt. Le général a-t-il été ainsi définitivement enterré ou l'UDPCI tient-elle toujours à aller enterrer le général à Gouessesso, sa terre natale ?
Regardez l'histoire des peuples, des dictateurs posent des actes. A un moment donné, on pense qu'ils ont raison ou qu'ils ont gagné. Mais l'histoire leur donne toujours tort. Après le retour définitif de la paix, vous verrez où le corps de Robert va reposer à jamais. Nous étions à la cathédrale, à la demande de la haute direction de notre parti en train d'observer une grève de la faim en vue de protester contre l'inhumation de Robert Guei à Abidjan. Pendant ce temps on faisait des simulacres d'honneur au Président Guéi. Dans quel pays sommes-nous pour que quelqu'un qu'on a accusé de déstabiliser le pays, de vouloir faire un coup d'Etat contre le régime en place, etcpour qu'on rende des honneurs de la Nation, des honneurs militaires à cet homme, ennemi de la République ?
Les humains ont fini de faire leur simulacre, mais qu'ils sachent que la vérité appartient à Dieu. Et avec Dieu, le temps n'a pas de limite. Dieu fera le reste pour les militants de l'UDPCI. Et cette vérité qu'incarne Dieu prendra le temps que ça prendra, elle sortira. Mais pour l'instant, comme nous sommes à l'heure du pardon, nous voulons pardonner, mais nous voulons savoir.
Franck Guéi, le fils du Général, qui a été au four et au moulin pour l'enterrement de son père à Abidjan, vient d'être nommé comme Conseiller Spécial du Chef de l'Etat. Il a même été fêté par les siens. Quelle est votre opinion sur cet état de fait ?
Il faut préciser les choses. Le Président Guéi, de par la volonté de ceux qui l'ont tué, a été mis en terre à Abidjan. Le temps fera le reste. Mais, je vous assure que le corps du Général Guéi reposera pour l'éternité à Kabakouma, sur la terre de ses ancêtres. Pour la nomination de Franck Guéi à la Présidence de la République, je n'ai pas de commentaire à faire. Pour moi, ce qui compte, c'est la dignité. J'espère qu'à travers cette nomination, Franck Guéi a eu la dignité qu'il cherchait sur cette terre des hommes. M. le président, vous avez été récemment à l'ouest, vous avez été pris à partie par les patriotes FPI. Qu'est-ce que vous en retenez comme leçon, et ensuite, dites-nous où est aujourd'hui votre véhicule ?
C'est malheureux, il y a un tapage médiatique qui a été fait sur les antennes de la télévision 1ère chaîne qui disait que Mao Gloféhi remettait officiellement mon véhicule à mon cadet Blé Goudé Charles pour venir me le remettre officiellement à Abidjan. Depuis ce jour jusqu'aujourd'hui, à l'heure où je vous parle, je n'ai pas encore reçu mon véhicule. C'est un silence radio. Aujourd'hui, tout ce que nous avons perdu, avec mes collaborateurs ce jour-là, nous n'avons reçu aucun des biens que nous avons perdus. En second lieu, c'est malheureux que des frères soient ainsi manipulés et instrumentalisés. Lors des évènements des audiences foraines qu'il fallait débloquer, vous avez été particulièrement très actif. Et quand il s'agissait de signer la trêve avec les jeunes patriotes, vous aviez été absent. D'aucuns vous avaient accusé d'être rebelle à cette signature. Je voudrais rappeler qu'au cours des audiences foraines, le président du FPI, Affi N'guessan avait lancé un mot d'ordre, demandant à ses militants de boycotter ces audiences foraines-là ; alors que le FPI avait participé, dès le départ, à la conception et à tout ce qui avait été fait. Le président du directoire du RHDP, pour la première fois, a lancé un mot d'ordre aux jeunes pour lever tous les blocages, et c'est ce que nous avons fait. Au moment où le Front populaire ivoirien sentait qu'il perdait le terrain, Blé Goudé a mis en place cette stratégie pour faire en sorte que le climat s'apaise. Pour nous, la politique est une éthique et la morale est vérité. Nous au niveau de la jeunesse, nous ne poserons d'actes en dehors de notre direction, nous ne poserons d'actes en dehors du président Mabri Toikeusse, et nous ne poserons d'actes en dehors de la direction du RHDP. Nous n'avons pas été au Château de Versailles parce que nous ne croyons pas à ce qui a été fait. Si quelque chose doit être signé pour que la paix revienne dans ce pays, c'est ce que les ex-belligérants ont fait à Ouagadougou. C'est-à-dire les Forces nouvelles et le président de la République ont signé des accords parce que c'est eux qui se battaient. Ce qui s'est déroulé au Château de Versailles est passé et je pense que chacun de mes camarades en a tiré les leçons. Il faut donc avancer mais je suis sûr qu'ils ont été dupés. Revenons à la formation du gouvernement. Vous avez été annoncé comme devant faire partie, et à la dernière minute, vous n'êtes pas entré. Qu'est-ce qui s'est passé. D'autre part, il y a eu des écrits qui ont dit tout pour Mabri, rien pour les autres. Je n'ai pas lu ces écrits. Moi, je voudrais dire que je suis un militant discipliné. Le jour où la direction de l'UDPCI va comprendre ou le jour où le président Mabri me dira que Blé Guirao, le moment est arrivé pour qu'après avoir servi à certains postes, il faut aller servir la Côte d'Ivoire à ce poste aussi important qui est d'entrer dans un gouvernement, nous les militants, serons prêts à accomplir cette tâche. Mais pour l'heure, ce n'est pas à l'ordre du jour. Je ne voudrais pas écouter les débats et les ragots. A la veille des formations des gouvernements, depuis Houphouët-Boigny, il y'a toujours eu des rumeurs. Des gens ont même créé des gouvernements à Treichville avant de les répandre dans l'atmosphère. Je ne rentre pas dans les ragots. L'UDPCI a eu un seul poste qui est le ministère des Transports occupé par le président Mabri. Nous remercions Dieu d'avoir eu ce poste après avoir perdu celui de la Santé, et après l'épisode du ministère de l'Intégration. Nous remercions le Seigneur. Je voudrais féliciter le président du parti qui a été maintenu au gouvernement, et aujourd'hui, qui est en train de mettre de l'ordre dans ce parti à la recherche de cohésion. Le reste, ce sont des jérémiades. Président, les "tout pour Mabri, rien pour les autres..."\ Je n'ai pas lu ces écrits, et je pense que ceux qui écrivent cela sont méchants parce qu'ils ne connaissent pas le président Mabri. Si vous faites le bilan de ce que le président Mabri a fait pour les jeunes jusqu'à ce jour, vous verrez que, de manière vérificative, il est le seul des présidents qui pense aux jeunes de Côte d'Ivoire, même ceux qui ne sont pas à l'UDPCI peuvent en faire le témoignage. Ceux qui sont PDCI ou RDR ou dans d'autres milieux peuvent en témoigner. Lorsque le président Mabri a quelque chose, il est prêt à le partager avec les gens, avec ceux qui sont autour de lui. Il a toujours renvoyé l'ascenseur à ses collaborateurs. Je voudrais vous dire qu'il n'est pas encore au pouvoir, mais dès demain, lorsqu'il sera au pouvoir et qu'il aura plus de moyens, tous ceux qui sont autour de lui et qui mènent le combat ne seront pas oubliés. Ceux qui disent ça sont des gens méchants qui ne connaissent pas le président Mabri.
Venons-en au congrès de la JUDPCI qui se prépare. Votre départ est annoncé. Si vous partez de là, que ferez-vous ? Que représenterez-vous pour la jeunesse de l'UDPCI ?
Avant de quitter la jeunesse de l'UDPCI, j'ai eu la chance dêtre auprès du président Mabri Toikeusse. Il m'a fait confiance en me nommant Secrétaire général adjoint, chargé de l'organisation et de la mobilisation. C'est une grâce que je rends à Dieu. Je voudrais aussi dire que c'est un poste très important et qu'à partir de ce poste, nous pourrons faire beaucoup pour le parti. Est-ce parce que nous avons humblement servi à la tête de la jeunesse de l'UDPCI qu'il nous a nommé à ce poste ? Seul, lui, pourra le dire. Nous allons dès à présent nous mettre au travail pour que l'UDPCI, au niveau de sa base, ait un minimum d'organisation pour avoir une mobilisation maximale. Un parti politique qui se veut moderne et modèle, c'est l'organisation qui est la force première. C'est-à-dire, l'animation des structures de base en terme de comptes rendus et de PV de réunions, d'encadrement des structures. Mais quand les responsables se terrent dans leur maison et ne font rien, la base se démobilise parce qu'il n'y a pas d'information. Ce sont des éléments importants auxquels je vais m'attaquer dès le 29 avril, dès que j'aurai quitté la tête de la JUDPCI. Parce que je suis prêt à relever le défi. Maintenant, qu'est-ce que je représenterai pour la jeunesse ? Nous allons au congrès, et si les jeunes de l'UDPCI et la jeunesse ivoirienne croient que ce que nous avons fait, ce que nous devons faire humblement, comme président Robert Guéi le disait, nous partons, mais nous restons dans les c?urs. Si nous avons échoué, cela voudrait dire que nous n'avons rien fait. Mais, je vous rassure que quelque chose a été fait, et les jeunes de l'UDPCI en sont conscients. Le candidat unique qui a été présenté à ce congrès est sorti du bureau de la JUDPCI. Pouvez-vous nous garantir, en tant que président du comité d'organisation, la neutralité de ce comité d'organisation ?
C'est les textes qui disent au bureau exécutif national d'organiser le congrès. Si j'étais candidat à ma propre succession, le président du comité d'organisation sortirait du bureau. Il en est ainsi dans nos textes. Il est dit que la direction de l'UDPCI organise le congrès. Si demain arrive la fin du mandat du président Mabri, et que nous devons aller au congrès auquel il doit se présenter, il sera nommé un président du comité d'organisation, issu de la direction du parti. Ce sont les textes qui le disent. C'est comme à des élections présidentielles. C'est le ministre de l'Intérieur qui est chargé de l'organisation des élections. Je puis vous assurer que tout se passera bien. Chaque être humain est appelé à opérer des choix, mais concernant les arbitres, on leur demande le temps des 90 minutes d'être patients, c'est tout. Nous sommes aujourd'hui à un stade de maturité, ce n'est pas à un congrès qu'on va choisir un président c'est à partir des actes qui ont été posés depuis des années qui font un président. Donc les militants iront choisir leur président sans que le comité d'organisation n'influence les débats. Par ailleurs, il faut vous rassurer, tout se passera dans la cohésion, l'amour retrouvé pour une UDPCI forte. Et le thème l'indique fidélité, loyauté, engagement, trois valeurs importantes incontournables pour nous que les jeunes de l'UDPCI doivent s'approprier pour que le parti avance ; parce qu'aujourd'hui, les gens pensent que la politique c'est la roublardise, c'est le mensonge, ce n'est pas vrai, la politique, elle est éthique, elle est morale. M. le président, vous êtes un ancien de la FESCI, aujourd'hui votre camarade, un ancien aussi de la FESCI, est à la primature. Dites-nous quels sont vos rapports ?
C'est bizarre mais c'est au moment où je quitte la tête de l'UDPCI que Soro Guillaume est Premier ministre. Parce que le 18 février 1995, c'est dans les mêmes conditions que je quittais la tête de la FESCI quand il arrivait. Il était le candidat à ce moment du bureau sortant et il a proprement gagné les élections. C'est une fierté pour nous de savoir que la FESCI n'a pas seulement produit des déchets et que dans cette FESCI tant décriée, aimée ou mal aimée, il y a des valeurs. Et ce que Soro Guillaume a fait en 4 ans après avoir géré une seconde partie du territoire (60%) il est en train de gérer tout le territoire, toute la Côte d'Ivoire. C'est vrai dans des conditions difficiles mais c'est un pas. Cela veut dire que notre génération n'est pas vouée à l'échec. Quant à nos rapports, nous avons passé de très bons moments ensemble, il est vrai que de par ses fonctions, depuis que la guerre a commencé, c'est devenu une autre voie, aujourd'hui il est Premier ministre. C'est devenu encore plus difficile parce qu'on ne voit pas le Premier ministre comme on voit son petit copain de quartier. Mais je voudrais vous dire que nous ferons en sorte qu'il réussisse cette mission pour que la paix puisse revenir en Côte d'Ivoire et cela j'en suis confiant. C'est quand la paix reviendra que tout sera véritablement possible.

Etes-vous prêt à travailler avec le Premier ministre s'il vous appelle dans son cabinet ?
Je ne pense pas que je puisse travailler dans le cabinet du Premier ministre. Je suis prêt à accompagner le processus et je l'ai dit, la JUDPCI et celui qui viendra après moi le 29 avril, doivent accompagner le processus parce que la direction du parti l'a décidé ainsi. Mais je ne pense pas que je sois prêt à entrer dans le cabinet du Premier ministre pour la seule raison que je suis trop politique. Il pourra nommer d'autres cadres de l'UDPCI parce qu'il a besoin de réussir sa mission surtout qu'il n'est pas candidat. Nous, au niveau du parti, nous ferons tout pour l'accompagner, nous allons le soutenir pour qu'il réussisse sa mission. A l'occasion de l'apothéose de la caravane de la paix organisée par Blé Goudé au complexe sportif de Yopougon, on a vu Mme la 1ère dame danser avec Konaté Sidiki. Quel commentaire faites-vous de cette scène ?
Je n'ai pas de commentaire à faire. J'ai observé comme tous les Ivoiriens que Mme Gbagbo et Konaté Sidiki ont dansé mais je n'ai pas de commentaire à faire. Pour conclure, M. le président dites-nous aujourd'hui si vous pensez que les élections peuvent se tenir avant la fin de l'année 2007. Si oui, dites-nous quelles sont les chances du RHDP, si non que doit-on faire pour qu'elles se déroulent ?
Moi, je voudrais vous dire que c'est par rapport à l'échec du RHDP que nous avons été obligé de suivre aujourd'hui l'accord de Ouagadougou. Il ne faut pas avoir peur des mots. On s'est mis en vacance nous-mêmes et aujourd'hui nous sommes en train de subir l'accord de Ouagadougou. Si cela doit rapidement nous amener la paix pour que nous allions aux élections, nous ne pouvons qu'être heureux. Ce sera une occasion de nous organiser, de tirer entre nous le meilleur pour que nous allions aux élections et que nous les remportions. Nous avons la chance aujourd'hui que Soro Guillaume, membre du G7, soit 1er ministre. Nous sommes dans une situation un peu confortable. Mais ce n'est pas une raison. Il faut que l'opposition trouve les ressources nécessaires en elle-même pour que nous puissions rebondir. Rebondir c'est-à-dire faire en sorte que Laurent Gbagbo qui est au pouvoir ait en face de lui un adversaire. Et que cet adversaire là s'appelle le G7 et qu'à travers des stratégies édifiantes nous puissions remporter ces élections. Sinon, cela signifierait qu'on aura fait réélire Laurent Gbagbo. L'opposition doit se réveiller. Nous ferons en sorte, mes camarades et moi que je laisse aujourd'hui au niveau du RJDP, KKB, Yayoro, Kpangni que l'opposition se réveille et qu'on engage la bataille politique, la bataille des élections. Il faut qu'on gagne les élections sinon ce sera foutu pour la Côte d'Ivoire. Quelles sont réellement les chances du RHDP ?
Les chances du RHDP sont réelles à condition de laisser de côté nos petits intérêts égoïstes et égocentristes dans l'intérêt des Ivoiriens. Candidature unique ?
Pourquoi pas ? Nous avons signé un pacte, la plate-forme des houphouétistes, nous avons dit qu'il fallait que chaque parti présente un candidat mais ce n'est pas une panacée. Cela veut dire qu'en regardant l'évolution de la situation socio-politique, nos responsables sauront réfléchir et faire en sorte que nous gagnions les élections. Concernant la stratégie, rien n'a été concrètement défini. Si demain, nous voyons qu'avec les accords de Ouagadougou, Laurent Gbagbo est en train de reprendre du poil de la bête, ce sera à nous de réfléchir pour que ce qui a été dit hier et qui n'est plus vrai aujourd'hui soit changé et qu'on aille aux élections et que nous les remportions. Et que ceux qui pensent aider la Côte d'Ivoire et qui ont pour programme les enrichissements illicites, les assassinats, les tueries... quittent le pouvoir et que les enfants d'Houphouët-Boigny gèrent la Côte d'Ivoire, ramènent la paix, mettent l'économie sur les rails... pour que nous soyons dans un pays comme du temps d'Houphouët-Boigny.

Interview réalisée par
Eddy Péhé et Liah Ignace
Col : Jean Prisca

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