L'Occident prend l'Afrique pour une contrée de " ploucs ". Sinon, comment comprendre son attitude dans la certification de certaines élections ? Récemment, l'Europe s'insurgeait contre les élections syriennes où une bonne partie des députés était désignée par le président Assad. Bien sûr, on ne pouvait qu'abonder dans cette indignation, surtout que les Syriens avaient agi sous le couvert de la démocratie. Mais voilà que la même Europe, après avoir constaté de nombreuses irrégularités dans des élections en Afrique, tient un langage d'un autre genre : " Oui, mais " ! Tout simplement parce que les parties en cause représentent des intérêts colossaux. On a pas osé crier au hold-up parce que les interconnexions politico-financières sont trop complexes. Et dire que ce sont ceux-là qui prétendent venir nous donner des leçons!
A la vérité, il n'y a que les masses qui sont dupes. Sinon, lorsqu'on a vu un Stoudmann à l'?uvre en Côte d'Ivoire, on a tôt fait de comprendre qu'en fait de certification, il s'agit d'une mascarade pour étrangler ceux que les " parrains " ne veulent pas.
Ainsi, à la suite des élections nigérianes, des grandes puissances, après avoir crié leur indignation, ont demandé au " vainqueur " de régler tous les problèmes dans un délai de trois mois. Surprenant et troublant à la fois ! Quelle place l'Occident fait-il à la justice ? Quel crédit l'Occident donne-t-il à ses propres ressortissants et organisations qui se proclament " observateurs neutres " ? Tout cela doit instruire les Ivoiriens. Personne ne viendra nous enseigner les rudiments de la démocratie. Tout comme personne, mieux que nous-mêmes, ne peut organiser nos élections. C'est le lieu de dénoncer ces Ivoiriens d'un autre âge et d'une autre conscience qui voudraient que leur pays soit totalement mis sous tutelle de l'Occident. S'ils croient pouvoir nous abuser impunément, ils font fausse route. La nouvelle dynamique mise en route depuis l'Accord de Ouaga est le meilleur garant d'élections propres, transparentes et ouvertes à tous ceux qui en ont le droit. Foin des grands " superviseurs " qui ne sont, en fait, que des lampistes de gros intérêts. En moins d'une semaine, l'Occident aura donné la preuve de ce qu'elle ne joue que la comédie en Afrique.
JL. Dimaert