Le Président de la Jeunesse des Forces Nouvelles de Côte d'Ivoire (JFN-CI), Koné Adama, était le mardi 24 avril dernier, à la tête d'une délégation au Centre culturel de Korhogo pour s'entretenir avec la population de la Cité du Poro? et surtout lui fournir des explications de tous ordres. Après Man, Touba, Odienné, Séguéla et Mankono, Korhogo recevait la JFN-CI. Afin qu'elle se s'exprime sur les raisons de l'accession de Guillaume Soro au poste de Premier ministre de Côte d'Ivoire sous le régime Gbagbo, son adversaire dans la guerre qui a divisé la Côte d'Ivoire en deux. Ces raisons ne pouvaient être données sans évoquer l'accord de Ouagadougou à la population. Pour étendre ces explications, à toutes les couches de la population, la JFN-CI a adressé des invitations ciblées aux leaders d'opinions et autres responsables d'associations qui répercuteront le message dans leur base.
Koné Adama, avant d'entrer dans le vif du sujet, a livré un message du Premier Ministre à la population. Dans ce message, le plus jeune des Premiers ministres ivoiriens et en même temps le plus inattendu à ce poste, il y a seulement quelques mois, dit avoir engagé les discussions qui ont abouti à sa nomination au poste qu'il occupe, certes sur proposition du chef de l'Etat Laurent Gbagbo mais, avec la caution de la communauté internationale et le mandat de ses alliés du G7. Ces discussions, dit-il, étaient nécessaires pour arriver à un compromis en vue de mettre fin aux souffrances des populations. Le décor étant planté par ces civilités, Koné Adama et son Secrétaire général Koné Issouf, tour à tour, ont justifié l'engagement de Guillaume Soro dans la recherche du cadre de réalisation des objectifs fondamentaux de son mouvement depuis le 19 Septembre 2002. A savoir l'Identification, la formation d'un armée républicaine au service de tous et l'établissement d'une vraie démocratie à travers des élections transparentes et sans exclusion. Les animateurs de la rencontre concluent qu'au regard de ces objectifs, confrontés aux acquis des accords de Ouaga, le Secrétaire général des Forces nouvelles, non seulement a vu juste en acceptant ces discussions, mais mieux, en tant que Premier ministre, est à même et en voie de réussir sa mission de sortir la Côte d'Ivoire de la crise. Pour les émissaires de la JFN- CI, l'actuel locataire de la Primature détient, en sa possession, les atouts qui ont fait défaut à ses prédécesseurs Seydou Diarra et Charles Konan Banny. Selon Koné Adama, Face à un adversaire comme Laurent Gbagbo, il faut avoir des arguments et des moyens solides pour imposer la paix et la démocratie. Ces arguments et ces moyens, Soro les a, selon la JFN-CI. En effet, poursuit Koné, en tant que belligérant dans crise, il dispose d'une armée qui a su en imposer aux forces de Gbagbo. En outre, il dispose de 60% du territoire national sous son contrôle. Choses que ni Diarra, ni Banny n'avaient. Tous ces éléments confèrent au Premier ministre actuel le poids requis pour discuter d'égal à égal avec Gbagbo, et au-delà, mener une co- gestion du pouvoir avec le camp présidentiel.
Au vu des réactions du public présent, face à ces explications, les raisons avancées par la JFN-CI sont comprises et acceptées. En effet, le représentant du chef de canton fera savoir que Soro, avant d'engager les discussions de Ouaga, a consulté la chefferie Sénoufo par l'intermédiaire du ministre Tuo Fozié. Celle-ci, en son temps, lui avait donné sa caution à une seule condition : qu'il choisisse sa garde rapprochée au sein de ses hommes, condition qu'il n'avait pas déclinée. Il a été demandé, aussi, de transmettre, au Premier ministre, les difficultés rencontrées par les cars de transport sur l'axe Korhogo ? Abidjan et vis versa et celles rencontrées par les populations à faire face aux factures d'eau et d'électricité.
Après Korhogo, la délégation continue son périple dans les villes de Boundiali, Ferké, Bouna, Katiola et Bouaké.
Mack Dakota (Correspondant)