mercredi 25 avril 2007 par Le Matin d'Abidjan

La Coordination nationale des enseignants et chercheurs a organisé une conférence de presse au cours de laquelle elle s'est prononcée sur la situation qui prévaut dans le monde universitaire.

De graves menaces de suspension du salaire du mois d'avril planent comme une épée de Damoclès sur la tête des membres de la Coordination nationale des enseignants et chercheurs du public (CNEC). Informés de cette réalité, les responsables de cette coordination ont organisé hier une conférence de presse au siège de la Ligue ivoirienne des droits de l'homme (LIDHO) à Cocody. " Si le gouvernement suspend notre salaire, cela veut dire qu'on n'a pas fait cours pendant 30 jours. Il suffira qu'on ajoute 15 autres jours de grève pour atteindre 45 jours non travaillés. Or, selon les normes de l'UNESCO, 45 jours sans cours non rattrapés conduisent à une année blanche", a averti le Pr Traoré Flavien qui demande à l'Etat d'être logique si d'aventure il devait suspendre le salaire des enseignants des universités et des instituts de recherche publics grévistes. Il invite par conséquent, les autorités à se pencher avec plus de sérieux sur leurs revendications, que même le président de la République trouve légitimes, a-t-il expliqué. Malheureusement, a poursuivi le porte-parole de la CNEC, les trois commissions qu'il a mises en place pour se pencher, avec les responsables de la coordination, sur les trois revendications, à savoir, le reclassement indiciaire, la bi-appartenance et le retour des chercheurs du CNRA, n'ont pas pris leurs propositions en compte. En outre, selon le conférencier, les trois commissions présidées chacune par un ministre n'ont pas respecté l'échéance prévue par le président de la République pour la fin des travaux et le dépôt des rapports à son cabinet, c'est-à-dire, le 31 mars et le 02 avril. Pour les enseignants et chercheurs, il s'agit là, d'une autre manifestation du mépris affiché pour eux par les autorités après celle qui consiste à les confiner dans la galère, le diplôme de doctorat n'étant pas pris en compte dans la grille salariale de la fonction publique. Pour faire changer les choses, "nous voulons un dialogue direct avec le président et sans intermédiaire, à savoir les ministres et les autres syndicats qui sont à la solde du pouvoir ". Avant même que ce dialogue direct ne se tienne, le Pr Traoré écarte l'argument relatif à la guerre qui pourrait être brandie pour justifier un éventuel refus d'accepter le reclassement indiciaire. "On évoque la guerre mais c'est dans cette même période qu'une minorité d'Ivoiriens s'est enrichie pendant qu'une majorité s'appauvrit. Il faut traiter les corporations de façon équitable. Or, nous avons constaté que les magistrats hors hiérarchie ont de gros salaires et leurs conjoint (e)s sont payés à 500 000 F ", a révélé l'orateur qui précise que leur grève n'a rien de politique. A l'endroit des étudiants, il précise que leur grève n'est pas dirigée contre eux, a-t-il terminé.

JOSIANE BADET

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