mercredi 25 avril 2007 par L'intelligent d'Abidjan

La coordination nationale des enseignants et chercheurs de l'enseignement supérieur a animé le mardi 24 avril 2007 au siège de la Lidho une conférence de presse relative à la grève qu'elle a entamée depuis deux semaines. C'est sur un ton ferme que Flavien Traoré, porte-parole de la Cnec a annoncé le maintien de la grève entamée dans l'enseignement supérieur par eux entamée il y a quinze jours. Selon lui, suite à l'échec des travaux en commissions initiées par le chef de l'Etat, son syndicat a adressé une lettre faisant le bilan de ces travaux au Président de la République dans laquelle il a émis le souhait de traiter directement du dossier avec lui. "Malheureusement, cette lettre n'a eu aucune suite", a laissé entendre le porte-parole de la Cnec. Contre toute attente, a poursuivi Flavien Traoré, le ministre la fonction publique Hubert Oulaye nous informe que nos salaires du mois d'avril seront suspendus si nous ne reprenons pas les cours?, a-t-il confié. Face à cette menace qu'il juge non fondée, la Cnec par la voix de son porte-parole, compte ne pas se laisser intimider ni par les autorités gouvernementales, ni par les étudiants qu'il juge manipulés, et qui ont déjà commencé à leur interdire l'accès dans les universités. Démontrant la légitimité de leur grève, M. Traoré a affirmé qu'il est inadmissible que les enseignants et chercheurs, étant une élite de ce pays, soient rémunérés au même titre que les licenciés (policiers, les douaniers, les magistrats etc), d'autant plus qu'ils sont souvent moins payés que ces derniers. "Le système dans lequel nous évoluons est très sélectif. Pour être un assistant à l'université, il faut au moins avoir un doctorat avec une mention très honorable. Et pour aller plus loin, c'est-à-dire pour devenir maître assistant, professeur et professeur titulaire, il faut faire des publications qui demandent assez de moyens et qui sont ensuite évaluées par le Cames, une structure internationale. Ce que beaucoup ignore et nous jugent à tort", a-t-il expliqué. Insistant, il a indiqué que la demande du reclassement indiciaire en tenant compte du doctorat dans la grille des salaires est plus que nécessaire dans un pays moderne comme la Côte d'Ivoire qui détient 41% du Pib de l'Uemoa. "Pendant qu'au Sénégal, un assistant perçoit au moins 1 million de Fcfa comme salaire, celui de la Côte d'Ivoire ne reçoit que 300 mille Fcfa. Quant au professeur titulaire sénégalais, il perçoit aujourd'hui 2, 1 millions de Fcfa contre 700 mille Fcfa pour son homologue ivoirien. Nous disons non à cette injustice et à ce manque de considération pour les enseignants et chercheurs. C'est pourquoi nous demandons au chef de l'Etat de revoir sa position quant à notre situation", a-t-il déclaré.
L.J

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