mercredi 25 avril 2007 par Le Front

En prenant place, samedi dernier, au complexe sportif de Yopougon, Konaté Sidiki ne s'attendait certainement pas à des propos de nature à remuer le couteau dans la plaie. Mais une rencontre dite de la paix que le président de l'Assemblée nationale a vite fait de transformer en une foire de règlement de comptes. Mamadou Koulibaly, sans se soucier de l'atmosphère de paix qui règne en ce moment dans le pays, a rué dans les brancards.

Contrairement à Blé Goudé, initiateur de cette caravane de paix, qui a tenu des propos dignes d'une campagne de réconciliation. Lorsque le premier des députés, se faisant passer pour le porte-voix des ?'jeunes patriotes'', demande au Premier ministre de se faire pardonner en sa qualité de secrétaire général des Forces nouvelles, après les excuses solennelles présentées aux Ivoiriens dans son discours à la nation du vendredi 13 avril dernier, l'on s'interroge sur l'intention réelle du président de l'Assemblée nationale. On a presque envie de se demander si M.Koulibaly est lui-même prêt à aller à la paix. Cela, d'autant plus que le député de Koumassi a poursuivi sa campagne de haine contre la France et surtout contre le Rassemblement des républicains (Rdr) du Dr Alassane Dramane Ouattara. Si l'on peut comprendre ses dénigrements contre la France puisqu'inhérents en lui depuis le début de cette crise ivoirienne en septembre 2002, il est impossible de passer sous silence son acharnement contre le Rdr ou l'opposition. Paix partielle ou totale ?
Peut-on construire une paix solide en excluant ? La réponse est inévitablement non. Pourtant, c'est ce à quoi semble vouloir s'abonner Mamadou Koulibaly. L'homme parle de paix sans poser d'actes allant dans ce sens. En lançant samedi dernier des piques au Rdr et à son président, M.Kouliblay a demandé à Henriette Dagri Diabaté, secrétaire générale de ce parti, et à Zémogo Fofana, un autre cadre de cette formation politique, de quitter le Rdr et de rejoindre la république. Le président du parlement ne peut prétendre faire la paix avec les Forces nouvelles tout en dissociant le Rdr et /ou le Pdci-Rda. De deux choses l'une. Soit, on veut d'une paix totale et sincère, et on avance avec tout le monde, soit on veut demeurer dans la précarité et l'instabilité. Alors, l'on décide de dissocier d'autres composantes de la société. Mais là, il est certain que l'objectif qui est le retour de la paix ne puisse pas être atteint. Comme le disait le Premier ministre, dans son discours du 13 avril dernier, ?'tous nous sommes responsables, à des degrés divers, de cette crise que notre pays traverse depuis plus de quatre (4) ans''. Il sied donc que Mamadou Koulibaly et ceux qui appréhendent la situation comme lui, de ne pas rejeter la faute aux autres. ?'Qu'avons-nous fait pour qu'on en arrive à cette situation ? ?', devraient-ils s'interroger. Il n'y a pas de fumée sans feu. Ainsi, la première dame, qui, à son tour de passage sur le podium, demandait à ses partisans'' de pardonner à ceux qui les ont offensés, à ceux qui les ont fait pleurer'', ne doit pas se poser en victime. Il est indéniable que nombre d'Ivoiriens lui reprochent beaucoup dans cette crise. Evitons alors de pointer du doigt les autres en les présentant comme les fautifs dans la situation de crise. Si le Fpi est réellement engagé pour la paix comme il le proclame à tout vent, ses responsables doivent éviter de tenir des discours qui divisent. Ce serait repartir à zéro dans une crise qu'on espère presque éteinte.

Ouattara Abdoul Karim

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