mardi 24 avril 2007 par Le Temps

Deux mois de suspension des travaux des conseils de ministres, avec, à la clé, un mois de privation de salaire. C'est la sanction écopée par les ministres Moussa Dosso et Youssouf Soumahoro, suite à la rixe intervenue, récemment, à l'Hôtel du Golf, entre les deux hommes. Par cette sanction, le Premier ministre, Guillaume Soro, a voulu rappeler à ces deux bagareurs que la Côte d'Ivoire est loin d'être une République bananière. Et que dans un Etat qui se veut moderne et fort, de tels comportements moyenâgeux ne sauraient être tolérés. Cette fermeté est, à n'en point douter, à l'honneur de Soro. Il confirme, ainsi, ce qu'il disait avant sa nomination : qu'il serait un premier ministre différent de Banny et de Seydou Diarra. A la vérité, les ministres issus du MPCI ne sont pas à leur première forfaiture. Déjà sous Seydou Diarra, Koné Messemba et Roger Banchi en étaient venus aux mains, au Palais présidentiel. Le directeur du protocole, Allou Eugène, avait dû froisser quelques civilités pour leur rappeler " qu'ils se trompaient de lieu ". Le premier ministre d'alors, Seydou Diarra, était resté muet comme une carpe, face à ces manquements graves à l'éthique républicaine. Et ce silence bavard a donné l'illusion aux membres du MPCI, qu'un ministre- éminente fonction dans l'administration- pouvait s'adonner à des comportements dignes de " maquisards ". Le " vieux " Diarra, par son mutisme, porte une part de responsabilité dans ce nouveau dérapage. Banny, non plus, n'est pas exempt de tout reproche. Les écarts des frères qui avaient pris les armes, n'étaient pas, durant son " règne ", condamnés avec la fermeté qui sied. Toutefois, ces agissements des ministres issus du MPCI inquiètent quant à leur capacité de rédemption. C'est vrai, le changement fait partie des éléments fondamentaux de notre existence. Le premier ministre Guillaume Soro en est la parfaite illustration. Il a carrément pris le parti de la République, au grand dam de ses amis du G7 qui, aimeraient le voir dans une situation de défiance à l'égard du chef d'Etat. En revanche, ses amis du MPCI rament à contre-courant. Ils peinent à faire leur aggiornamento. Sont-ils perdus pour de bon ? Nous n'osons pas le croire. Il nous faut trouver l'alchimie nécessaire. Notre devoir d'assistance à personne en danger est, ici, légitimement interpellé.

Firmin K. Tché Bi Tché

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023