mardi 24 avril 2007 par Le Front

La prochaine session de Conseil de sécurité des Nations Unies, qui devra, entre autres sujets, redéfinir le contenu de sa mission en Côte d'Ivoire, pourrait faire le lit à de nouvelles palabres entre les acteurs politiques locaux. L'organe d'exécution de l'Onu doit, selon nos informations, se réunir en mai prochain pour redistribuer à ses représentants en Côte d'Ivoire, de nouveaux rôles à l'aune de l'accord politique de Ouagadougu. De l'ensemble de l'arsenal'' onusien déployé en Côte d'Ivoire, dès le début de la crise, le haut représentant chargé des élections (HRE) est celui qui suscite le plus de divergences d'appréciation. Le camp de Laurent Gbagbo, s'appuyant sur l'accord politique de Ouagadougou, ne juge plus opportune la présence de Stoudmann, le HRE. Position que semble contestée l'opposition politique, convaincue que la mise à mort'' de cette institution que tente d'obtenir Gbagbo, présage de mauvais augures. Les deux têtes de proue du Rhdp craignent que tout retrait de Stoudman dans l'arbitrage de contentieux électoraux éventuels n'ouvre la voie à des élections mal organisées. Et contre lesquelles Ado et Bédié ne pourraient éventuellement faire recours. Mais Laurent Gbagbo, croient savoir ses partisans, tient le bon bout.. Depuis au moins deux semaines, le candidat (non encore déclaré) du Fpi multiplie les pressions pour liquider le HRE. La volonté du co-signataire de l'accord de Ouagadougou de mettre un terme à la mission de Stoudman, prend pour prétexte justement les orientations de l'accord qui redonnent aux Ivoiriens l'initiative du règlement de la crise. Mais encore, le climat de confiance né de Ouaga et qui, en toute logique, peut amener les Ivoiriens à se passer d'un arbitrage international au sujet des élections. Le HRE est, en fait, une sorte de ?'conseil constitutionnel'' fabriqué par l'Onu pour, éventuellement, pallier le déficit de crédit du conseil présidé par Yanon Yapo. Pour Laurent Gbagbo, ce sera alors deux cartes de plus pour s'assurer d'une réconciliation à la présidence. Depuis deux mois, l'INS de Meleu Mathieu a été remis dans le dispositif, au grand soulagement des refondateurs. L'opposition voit ainsi ses chances s'amenuiser dans les compétitions électorales futures. Ado et Bédié, notamment, veulent se donner les moyens d'obtenir le maintien de Stoudman. Même si l'Onu, au fait de la nouvelle donne, doit supprimer certains compartiments qui sont de son ressort. On avance pêle-mêle une éventuelle réduction des soldats de la paix, un recentrage des missions de l'Onuci ou encore l'érection d'une mission de supervision des élections placée sous l'égide de Ban-Ki-moon. En lieu et place d'un haut représentant chargé des élections qui a un rôle d'arbitre. L'on est résolu à avoir la peau de Stoudman dont les prérogatives sont perçues au Fpi comme un épouvantail. La dernière arme qu'il s'apprête à brandir est de susciter une ?'crise artificielle'' entre Stoudman (HRE) et Abou Moussa (le successeur de Schori). Les deux ?'onusiens'' n'ont jamais eu les mêmes missions dans le processus de sortie de crise. Mais Gbagbo justement leur trouve les mêmes rôles et attributions. Depuis ces cinq dernières années, la question ne s'est jamais posée. Gbagbo, lui, la pose. Et il sait où il va.



D. S.

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