mardi 24 avril 2007 par Le Nouveau Réveil

Le constat est clair. Les élections ne pourront pas être organisées dans dix mois comme le stipulent les accords politiques de Ouaga, signés le dimanche 04 mars entre Guillaume Soro et Laurent Gbagbo. L`évolution du nouveau processus de paix conduit par le Premier ministre Soro Guillaume le prouve, à plus d`un titre. L`on note déjà des retards dans l`application du chronogramme de Ouaga. Certes le gouvernement a été formé au forceps. Mais hormis cela, les autres actes posés par le duo Gbagbo-Soro ne rassurent pas les Ivoiriens et les observateurs de la scène politique sur le respect du délai de dix mois que devrait durer la transition. Après la suppression spectaculaire de la zone de confiance de Tiébissou, le lundi 16 avril dernier, les patrouilles mixtes FN-FDS qui étaient censées remplacer les forces impartiales, notamment les casques bleus marocains, ne sont pas visibles sur le terrain. Les casques bleus ne sont donc pas encore remplacés à Tiébissou. A quand le début des patrouilles mixtes ? L`on n`en sait rien. Ce que l`on sait en retour, c`est que ce ne sont pas les casques bleus qui refusent de partir. Mais ce sont plutôt les forces ivoiriennes qui vont se substituer à eux qui ne sont pas encore prêtes, avait déclaré en substance, le colonel Moustapha Dafi, le porte-parole militaire de l`ONUCI, lors de la conférence de presse hebdomadaire de l`ONUCI qu`il a co-animée avec Hamadoun Touré, le jeudi dernier, à l`hôtel Sébroko.
La situation n`a guère évolué dans les autres villes de l`ouest qui abritent la zone de confiance. Où les casques bleus sont encore les maîtres des lieux. Lorsqu`on leur demande les raisons de leur présence en ces lieux alors qu`ils ne devraient plus être là depuis le 16 avril, les casques bleus répondent qu`ils attendent que les patrouilles mixtes prennent le relais. A l`instar de ce clair obscur qui entoure le départ des forces impartiales et l`arrivée des forces ivoiriennes, il y a aussi l`échec du démantèlement des milices. Il devait en principe, selon le chronogramme de Ouaga, démarrer samedi dernier. Rien n`a été fait. Et aucun traître communiqué de la Primature n`a donné les raisons du non démantèlement des milices en question. La Primature ayant préféré privilégier l`organisation d`un pré-séminaire hier et aujourd`hui à Bassam pour, dit-on, se fixer des nouveaux objectifs. Pourtant, dans son discours à la Nation, Guillaume Soro avait publiquement défini les trois priorités de son gouvernement : l`identification, le désarmement et les élections. Un séminaire gouvernemental pour quoi faire donc ? Tout ceci fait perdre du temps. Et à cette allure, les élections ne pourront pas être organisées dans le délai prévu à Ouaga. Faut-il alors donner raison à ceux qui pensent que les élections ne sont pas pour cette année et que Gbagbo et Soro veulent se donner le temps qu`ils veulent ? Rien n`est moins sûr. C`est pourquoi, les présidents Bédié et Ouattara appellent de tous leurs v?ux à l`organisation des élections conformément à l`esprit et à la lettre de Ouaga. Seront-ils entendus ?
Paul Koudou

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