lundi 23 avril 2007 par Agence de Presse Africaine

(Reims le 20 avril 2007) - Avant la réunion de la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction) qui se tiendra à la Haye du 3 au 15 juin 2007, plusieurs pays d'Afrique occidentale, centrale et orientale ont décidé d'une tournée en Europe pour défendre la proposition CITES du Kenya et du Mali d'instaurer un moratoire de 20 ans sur le commerce international de l'ivoire brut et de l'ivoire travaillé.

Après Bonn ce lundi 23 avril, une délégation de ces pays sera à Paris le Mardi 24 pour y rencontrer les plus hautes autorités françaises. Elle sera à Strasbourg le lendemain 25 puis à Bruxelles le 26 et enfin le 27 avril à La Haye aux Pays Bas.

La délégation africaine est composée de Mr Bourama Niagate (Mali), de Mr Tengue Kokou Treve (Togo), de Mr Patrick Omondi (Kenya), du Dr. James G Njogu (Kenya), de Mr Cosma Wilungula Balongelwa (République Démocratique du Congo), et de Mr Abdou Malam ISSA (Niger).

Elle souhaite informer les pays européens des menaces auxquelles les éléphants d'Afrique mais aussi les gardes des parcs sont exposées au quotidien en raison du commerce de l'ivoire accordé à certains pays d'Afrique australe et du risque d'extinction de certaines populations d'éléphants dans les pays d'Afrique centrale et occidentale pour cause de braconnage. Un exemple : le Sénégal ne compte plus aujourd'hui que 10 à12 éléphants selon les autorités sénégalaises.

Rappelons qu'au regard des saisies d'ivoire qui ne représentent, selon les autorités douanières, que 10% de la contrebande réelle, 20 000 éléphants seraient braconnés chaque année pour alimenter le commerce illicite de l'ivoire principalement à destination des pays d'Extrême-Orient (Chine et Japon). L'estimation est de 23 000 pour la seule année 2006 mettant ainsi en péril les populations d'éléphants fragmentées et isolées des pays d'Afrique francophone notamment.

En dépit de cette situation critique et de l'intervention de nombreux parlementaires français auprès du Ministère de l'Ecologie et du Développement Durable afin que la France soutienne cet effort de conservation africain, à ce jour, la France ne souhaite pas soutenir le moratoire de 20 ans proposé par le Kenya et le Mali.

En revanche, interrogés par IFAW sur ce dossier, Ségolène Royal et François Bayrou par l'intermédiaire de son porte-parole, se sont prononcés en faveur d'un soutien de cette proposition du Kenya et du Mali. Nicolas Sarkozy, quant à lui, n'a pas encore fait connaître sa position.

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