lundi 23 avril 2007 par Nord-Sud

La circulation entre les communes de Cocody et d'Abobo, via le Plateau Dokoui, est rendue difficile à cause de la mauvaise conduite du chantier de réfection de cette voie.

C'est comme ça toute la journée. Quand il ne pleut pas, la poussière soulevée par les automobilistes devient opaque. Nous ne savons pas quand cette voie sera bitumée et qui la bitumera ?. Assis sous un parasol devant sa cabine de cellulaire, Kouakou N'guessan Remi est amer. Il exerce en bordure du tronçon non bitumé de la voie qui relie Angré (commune de Cocody) à la voie du zoo, en passant par le Plateau Dokui.

Maintes fois annoncés, maintes fois reportés, les travaux de bitumage de cette voie tardent à voir le jour. Des géomètres viennent souvent prendre les dimensions de la route. Ils nous font croire que les travaux de bitumage commenceront incessamment. Et puis plus rien, peste Remi, en se pinçant le nez du bout des doigts pour échapper à la poussière soulevée par un véhicule. Sa voisine, Rachelle Atsé nous présente les murs des maisons et des clôtures environnantes.

Le calvaire





Regardez l'effet de la poussière sur les murs. Nous respirons la poussière jusque dans nos cours, fait-elle remarquer.

La route est aussi un vrai calvaire pour les automobilistes. Chaque pluie draine son lot de sable et provoque une multitude de nids de poules. Elles rendent difficile la circulation des automobilistes qui s'embourbent souvent à des moments de grande affluence. Parfois, des voitures s'embourbent dans le sable. Nous sommes sollicités pour les pousser , affirme un groupe de jeunes rencontrés sur le trottoir. Vraiment, il n'est pas facile de circuler sur cette route. Il faut toujours être sur le qui-vive et rouler doucement sinon tu casses ta voiture. En plus si tu ne fais pas attention, tu risques de te retrouver en face d'autres voitures. Les accidents de la circulation ne sont pas à négliger, soutient Doumbia Issa, chauffeur d'un taxi communal.

Nous sommes obligés de rouler à 20 km/h. C'est une perte de temps énorme qui peut coûter cher. Nos clients se plaignent souvent et nous recommandent d'éviter cette voie. Mais, nous n'y pouvons rien. Vivement que le bitume s'installe, plaide Oumar Bakagnan, chauffeur de taxi compteur. L'absence de canalisations entraîne une stagnation des eaux en période de pluies. Les piétons évitent alors de passer trop près des voitures au risque de recevoir une flaque d'eau. En plus, certaines personnes profitent de la situation pour ouvrir les regards de leurs latrines dont le contenu est directement déversé sur la voie. L'odeur est insupportable, affirme un riverain.

Les riverains de la voie avaient retrouvé le sourire avec le début des travaux. Des équipes techniques ont creusé une canalisation à partir de la fin du bitume en direction du boulevard Latrille. Puis, des buses en ciment ont été installées. Malheureusement, l'espoir tournera au cauchemar. Les travaux ont été stoppés avant que le fossé qui a été creusé ne soit totalement refermé sur les buses en ciment.

Le district impuissant

Du coup, au carrefour le Mahou, la voie est rétrécie de moitié avec des monticules de terre de part et d'autre. Pire, les eaux de pluie ont contribué à creusé davantage le trou laissé par les ouvriers. Ce qui provoque un embouteillage aux heures de pointe car les véhicules doivent se céder alternativement le passage sur le bout de route qui reste. Selon les informations portées sur les pancartes annonçant le chantier, c'est l'entreprise Nourakys qui est chargée des travaux lancés par le district d'Abidjan. L'entreprise Nourakys a par moments stoppé les travaux faute de moyens, explique une source proche du district. Le chantier aurait ainsi connu plusieurs interruptions. Les géomètres sont à pied d'?uvre pour relancer les travaux, soutient notre interlocuteur. Pourtant, l'appel d'offres indiquait que l'entreprise sélectionnée devait financer les travaux sur fonds propres avant de se faire payer. Nourakys avait assuré qu'elle disposait du financement nécessaire pour effectuer lesdits travaux. La confiance entre elle et le district d'Abidjan a été entamée avec les retards dans l'exécution des travaux. Elle attendait la quote-part de l'Etat. Or ce n'est qu'au vu des résultats que l'Etat honore ses engagements, explique notre source au district d'Abidjan. L'espoir renaît, selon lui, car l'entreprise Nourakys affirme aujourd'hui, avoir suffisamment de moyens pour reprendre les travaux et les achever sans interruption. Lorsque nous visitions les lieux, mercredi dernier, des géomètres s'affairaient effectivement sur le site. Ils prenaient une fois de plus les dimensions de la voie. Mais, plusieurs riverains restent prudents échaudés par la lenteur légendaire d'un chantier qui n'excède pas 2 km. Joint au téléphone, un responsable de Nourakys a indiqué ne pas pouvoir s'exprimer sans l'accord des administrateurs de la société.





Koffi Serges (Stagiaire)



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