lundi 23 avril 2007 par Le Nouveau Réveil

Le durcissement des mouvements de protestations et de revendications de la part des jeunes de l'Ile Avikam de Grand-Lahou qui confisquent depuis juillet 2006 le patrimoine de la SICOR a contraint M. Antoine Kouadio, directeur général adjoint de ladite société, à échanger avec la presse, samedi dernier, sur cette crise qui fait perdre plus d'un milliard de F CFA à son entreprise. Malgré les pertes matérielles estimées à 500 millions f cfa et 1 milliard 400 millions de pertes de production depuis Juillet 2006 à ce jour, le directeur général adjoint de la SICOR, Antoine Kouadio, qui ne s'explique pas l'immobilisme de l'Etat dans le conflit qui oppose son entreprise à la population riveraine de l'Ile Avikam de Grand-Lahou, rassure que"la SICOR reprendra très bientôt possession de ses plantations" de 4930 hectares aux mains des jeunes. Pour comprendre ce qui se passe entre la SICOR et l'Ile Avikam depuis plusieurs mois, il est bon de rappeler les faits. A l'instar de Tabou (Glike), Ile Boulay, Alladian et Akron, le bloc de cocoteraie de Grand-Lahou a été acquis par la SICOR à la suite de la liquidation de la Palm industrie le 26 Juin 2006. Mais depuis la fin 2001, explique M. Antoine Kouadio, " Nous faisons face à des mouvements de protestations et de revendications de la part des populations de l'Ile d'Avikam". Et malgré les tentatives de solutions et les multiples interventions du sous-préfet, du député et des cadres du village Lipilassié, rien n'y fit. Le protocole d'accord, poursuit le DGA de la SICOR, qui devrait être signé entre son entreprise et la population riveraine, à savoir, "l'indemnisation des populations à hauteur de 5000f l'hectare annuellement, soit la somme de 24 650 000f cfa pour les 4930ha que possède la SICOR, le profilage de la route BAC-Badathon chaque année, l'ouverture du capital de la SICOR à la population, la création d'une unité industrielle d'extraction d'huile de coco et l'enveloppe de 12 500 000f cfa/an pour la réalisation d'infrastructures socio-économiques pour les populations, n'a pu être conclu lorsque les jeunes riverains de l'Ile Avikam ont envahi le site V1 qui comprend la direction locale, les 23, 24, 25 et 26 Juillet 2006 pour saccager, piller et incendier toutes les installations de la SICOR de Grand-Lahou". Et depuis lors, la population s'est emparée des plantations par une exploitation en rang, en vue de la fabrication et la commercialisation du Coprah (noix séchées). Même les commandos gendarmes dépêchés sur les lieux et la saisine des autorités de l'Etat n'ont pu rien faire. La SICOR, société cotée en Bourse qui ne demande qu'à réintégrer ses plantations, même si elle est ouverte au dialogue, a fait interpeller plusieurs acheteurs de coprah de ses installations dont le principal est M. Issiaka Assane dit Madongon. M. Antoine Kouadio qui confie que la SICOR reprendra bientôt ses plantations à Grand-Lahou soutient aussi que son entreprise est disposée à aller au contact direct avec la population, car dira-t-il : "nous sommes condamnés à vivre ensemble". Précisons que cette crise qui a coûté plus d'un milliard à la SICOR a obligé au repos forcé, 30 employés embauchés, 71 contractuels et 800 façonniers.

Patrice Yao

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