samedi 21 avril 2007 par Le Matin d'Abidjan

Rentré au pays jeudi dernier après 7 mois d'exil, Adama Bictogo a animé une conférence de presse hier vendredi. L'ex-conseiller politique de Charles Konan Banny a refusé d'enfoncer à nouveau le couteau dans la plaie ; il soutient s'inscrire désormais dans la dynamique de paix amorcée par le pays.

L'ex-Conseiller politique de Charles Konan Banny et Secrétaire national au RDR, Adama Bictogo - rentré d'exil jeudi - était dans la matinée d'hier face à la presse nationale et internationale. Les échanges qui se sont déroulés à la salle Manguier de l'hôtel Tiama au Plateau auront permis à Adama Bictogo de remercier toutes les personnes qui l'ont soutenu durant son exil et tous ceux qui ont ?uvré à son retour au pays natal. Au nombre de ces derniers, le président Laurent Gbagbo, le ministre Désiré Tagro, le premier ministre Guillaume Soro, le président Blaise Compaoré, Alassane Dramane Ouatara, etc. A toutes ces autorités, il réaffirmé sa reconnaissance. Dans sa déclaration liminaire, Adama Bictogo a indiqué que dès sa descente d'avion jeudi dernier, il a fait le pas vers les personnalités présentes ici à Abidjan : " au nom du respect des m?urs républicaines je devrais me rendre chez le chef de l'Etat, ensuite chez le premier ministre, le président du RDR, puis chez l'ex-premier ministre. Du fait de l'absence du premier Guillaume Soro et du programme très chargé du président Laurent Gbagbo j'ai pu rendre visite uniquement à ADO et Charles Konan Banny ". Adama Bictogo a expliqué que ce n'est que quelque temps avant le début de sa conférence de presse qu'il pu rencontrer le premier ministre Guillaume Soro qui est rentré de la Mauritanie à 3 heures du matin. Il s'agissait pour lui de les remercier directement pour leur attention à son égard. " Je tiens à remercier le premier ministre Guillaume Soro qui a fait de mon retour au pays un point d'honneur au cours du dialogue direct. Je remercie également le président Laurent Gbagbo qui au-delà de l'ordonnance, était déjà d'accord que je revienne au pays. Il avait donné son accord de principe à Désiré Tagro qui l'a transmis au président Compaoré pour me demander de retourner au pays. () Mon retour n'est pas seulement lié à l'ordonnance prise le 16 avril 2007, mais également parce qu'il y avait une adhésion de l'ensemble des acteurs ", a-t-il expliqué. Avant d'ajouter: " Ado est resté en contact permanent avec moi, tous les soirs pratiquement à la même heure, je recevais son coup de fil. Aussi tous les soirs avant le coucher, je recevais également le coup de fil de Banny qui m'a été d'un grand soutien". Aujourd'hui, Adama Bictogo " ne veut pas regarder dans le rétroviseur " car la Côte d'Ivoire est dans une dynamique de paix et de réconciliation. Il a refusé de reverser dans la polémique qui a causé son départ pour l'exil. Toutefois, il a expliqué qu'il a reçu certes les différentes convocations des services de sécurité mais l'environnement n'était pas propice pour y répondre. "La raison de mon exil c'est que l'environnement était tendu et n'était pas propice à un débat sans passion. Les convocations de la DST et de la gendarmerie me sont parvenues, mais l'environnement conçu par les acteurs à l'époque ne me permettait pas d'y répondre. J'ai choisi l'exil pour que plus tard nous puissions échanger sur ce qui s'est réellement passé. Je voudrais épouser l'ère du temps ; c'est-à-dire du pardon, de la réconciliation de la tolérance. Pour ces principes je ne voudrais pas m'attarder sur ce qui m'a poussé à partir du pays. Aujourd'hui, il y a une nouvelle dynamique ", a-t-il précisé. Sur les accusations de crime économique dont il est l'objet de la part du président de l'Assemblée nationale, Bictogo répond ceci : " () On est à l'heure du pardon, il n'est pas bon de regarder dans le rétroviseur mais mieux il n'est pas bon de balayer devant la porte de chacun. Parler de crime économique, le mot est fort. A partir du moment où le premier ministre s'appelle Soro, il n'est pas besoin de nous engager dans les débats au plan économique parce que là, il y a matière pour tous. Je préfère ne pas donner de réponse. Je voudrais que l'activité qui est menée dans le Nord soit considérée de facto comme étant un crime économique. Il faut en sortir. Restons dans la dynamique constructive ".

ROBERT KRA

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