Avec le mauvais accueil qui vous a été réservé, dans quel état d'esprit vous trouvez-vous à la veille de cette manche retour ?
C'est toujours le même folklore. Nous ne sommes pas surpris par ce genre de situation, d'acte que nous sommes obligés de subir. Cela va-t-il continuer longtemps ? Je n'en sais rien, mais il va falloir réagir afin de mettre fin à ce genre de pratique qui n'honore pas le sport et notamment le football africain. J'ai mon idée, je connais aussi la voie à suivre pour introduire auprès des instances suprêmes certaines dispositions afin de mettre fin à ces pratiques.
Les Mimos sont-ils donc prêts pour la grande explication de demain avec les Rouges de Casablanca ?
L'accueil n'a jamais été l'élément déterminant. Ce qui compte pour le public, pour nos partisans et pour nos adversaires, c'est le résultat. Il y a longtemps qu'on le sait. Nous avons souvent été victimes de tous ces mauvais comportements à l'étranger. Nous avons cessé de pleurnicher depuis un moment par rapport à tout cela. Plus on nous mène la vie dure, plus on se bande les muscles et j'espère que demain, on va leur ?'casser la gueule'' (Il demande qu'on mette cette phrase entre guillemets).
Casablanca 92 demeure un triste souvenir pour l'ASEC
Je ne pense pas à cela. C'est du passé. On s'est fait malmener plusieurs fois. Nous en avons tiré les leçons et je répète que la vérité, c'est sur le terrain. Il reste 90 mn à jouer. C'est un autre match que nous allons vivre. Il faudra l'aborder de la bonne façon et le terminer de la meilleure face possible pour se qualifier pour la phase de poules. Je crois à la vertu du travail et le moment venu, quand l'arbitre aura sifflé la fin du match, on verra
L'Asec a inscrit deux buts sans en encaisser à domicile. C'est différent de la manche aller en 1992 à Abidjan
Pour nous, les deux équipes sont à égalité (0-0). Nous allons jouer si comme nous n'avons pas gagné à l'aller. Deux, trois buts, c'est facile à remonter. En un quart d'heure, on peut remonter trois buts, inscrire trois buts dans un sens comme dans l'autre. Espérons que là, nous aurons suffisamment de ressources pour être présents et remporter cette partie très importante.
Dans cette équipe de l'Asec, il y a des jeunes. Sincèrement, avez-vous préparé tout ce monde à la pression du public, à l'environnement ?
L'environnement hostile a déjà commencé par l'accueil. Nous avons obligé et amené nos joueurs à subir cela. C'est cela, préparation psychologique. Tout à l'heure (NDLR : jeudi à 14 h), j'ai transmis un message à trois de mon noyau dur (NDLR : Gooré Da Costa, Kouamatien et Alli N'Dri). Ils vont le transmettre à leurs coéquipiers. Le jour du match, nous reviendrons pour les stimuler avant le coup d'envoi. D'ailleurs, ce qui vient de se passer à l'accueil leur a fait du bien. C'est pour montrer que rien n'est facile. La seule façon de franchir ces obstacles qu'on nous crée, c'est de se montrer conquérants sur le terrain demain et passer le cap du Wac. En ce moment là, on oubliera le Wac comme on a oublié Orlando Pirates et Enyimba.
Parlez-nous un peu d'Iddrisu Abdul-Nafiu, ce jeune attaquant ghanéen qui fait rêver.
A l'Asec, nous formons et au fur à mesure, des jeunes sortis de l'Académie sont promus. C'est le cas, ces derniers temps, de Diomandé Ahmed, Foba Stevens et Kouadio Martial. Mais, il y a des compartiments où l'on n'arrive pas à avoir des éléments ou l'élément nécessaire pour assurer la bonne coordination. Dans ce cas-là, on cherche l'oiseau rare ailleurs. C'est le cas de Nafiu. Nous collaborons bien avec l'Académie de Feyenoord, au Ghana. Elle a été créée en 1997-1998 sur le modèle de notre Académie. Nous avons aidé (au niveau des conseils, des idées, des études) les responsables de cette école à mettre quelque chose de très beau, à Accra. Ces responsables sont restés très proches de nous. On a souvent des échanges. Quand on a eu besoin d'Iddrisu Nafiu, les choses se sont passées sans problème. Nous avons repéré deux autres talents là-bas sur lesquels nous sommes en train de nous entendre avec nos amis. Ce sera sans doute pour la saison prochaine.
Interview réalisée à Casablanca par
Jean-Baptiste Béhi