samedi 21 avril 2007 par Le Nouveau Réveil

La cité du Fromager, depuis quelques années, est présentée comme le bastion du Front Populaire Ivoirien de Laurent Gbagbo. Est-ce depuis que ce dernier a été porté à la tête de l`Etat de Côte d`Ivoire dans les conditions que tous savent ? Mais ce qu`ignorent les uns et les autres c`est que Gagnoa demeure et a de tout temps été le fief du PDCI-RDA. Si aujourd`hui, cette localité se présente comme appartenant au FPI, c`est tout simplement parce qu`à Gagnoa, lors des échéances électorales, les militants du PDCI-RDA et ceux des autres partis sont empêchés d`exprimer leur droit de vote. Les menaces et intimidations de tous genres ont fait que de nombreux militants ont décidé de se terrer chez eux dans l`espoir qu`un jour ils pourront crier haut et fort leur militantisme. Mais les plus audacieux ne démordent pas. Profitant de la récente mission du bureau politique du PDCI-RDA conduite par le vice-président Aka Aouélé dans la cité du Fromager, notre équipe de reportage a profité de l`occasion pour écouter les préoccupations des militants. Les difficultés qu`ils rencontrent sur le terrain, leurs attentes.


Koffi Adjo Victoire
(SG Gagnoa Château)
" Ce n`est pas parce que nous sommes à Gagnoa que nous sommes FPI. Le PDCI est présent "
" Au début, on avait un peu de crainte pour mener nos activités politiques. Les gens ne voulaient pas qu`on sorte pour se réunir, pour parler du PDCI-RDA ici à Gagnoa. Ils sont allés jusqu`à nous dire qu`ici le PDCI ne doit plus exister. Nous, sachant être ici, nous sommes des Ivoiriens et nous avons aussi les mêmes droits. Aujourd`hui nous ne sommes pas trop inquiétés. Nous nous réunissons sans trop de difficultés contrairement au début. Nous avons le droit de manifester notre obédience politique. Ce n`est pas parce que nous sommes à Gagnoa que nous sommes tous FPI ".

Brissi Ghadont Alexis dit Kakao
(SG Sud II Garahio)
" Si les élections sont sécurisées, le FPI ne peut rien face au PDCI "
" Aujourd`hui, le PDCI à Gagnoa se porte bien. Notre seule difficulté c`est les élections. Avant, nous étions au pouvoir et nos militants ont été empêchés de voter ici à Gagnoa. Aujourd`hui qu`ils ont l`armée avec eux que feront-ils de nous ? C`est cela notre crainte. Lors du boycott actif en 1995, nos militants ont été tués, maintenant notre crainte c`est cela. Récemment nos militants ont été menacés. Au sortir d`une réunion avec le délégué Guikahué, nos secrétaires de section ont été interrogés 6h durant à la gendarmerie de Ouragahio. Les gens ont peur du PDCI à Gagnoa. Si les élections sont libres et sécurisées, le FPI ne peut rien devant le PDCI ici à Gagnoa. Nous savons ce que nous représentons ici. Nous demandons simplement aux cadres de nous soutenir ".

Oyourou Séverin Welker
(SG Bayota)
" Le PDCI se porte bien. Seule la sécurité de nos militants fait défaut "
" Le PDCI-RDA va bien singulièrement chez nous à Bayota. La seule difficulté c`est l`encadrement. Dès aujourd`hui il y a une accalmie mais la période la plus dangereuse c`est avant les élections et après les élections. C`est en ces périodes précises que débute l`insécurité pour nos militants surtout dans cette partie (S/P Ouaragahio). C`est ce qu`a fait dire un jour au président Houphouët qu`un militant ici à Ouaragahio équivaut à 100 militants à Yamoussoukro parce que les difficultés sont énormes ".

Djédjé Simon
(SG Gbadi centre Ouaragahio)
" On nous empêche, on nous tend des embuscades "
" Le canton Gbadi centre est le canton dont le chef de l`Etat est originaire. Et ici les difficultés sont de tous ordres. Les embuscades qu`on nous tend, les empêchements de tous ordres parce qu`ils savent que notre électorat se trouve dans les campements, ils nous empêchent d'avoir accès à ces zones là. Dans le cadre de la réunion préparatoire du meeting du Dimanche 15 Avril, nos militants ont été interpellés. Moi-même qui suis le secrétaire général, j`ai été aussi interpellé, j`ai été auditionné durant 6h. Les gens sont allés dire que nous nous organisions pour assassiner Gbagbo. Donc nos difficultés c`est la sécurité. Si les élections sont sécurisées, le PDCI ne sera pas ridicule à Gagnoa. Nous réclamons la libre circulation. J`ai été permanent pendant 17 ans, je sais de quoi je parle. Il faut sécuriser les campements, les cadres doivent aller vers les militants pour les rassurer et leur dire qu`il n`y a rien sinon les gens ont la peur au ventre ".

Tiote Dogodi
(SG Tapatro Gagnoa commune)
" Les militants ont peur "
" Notre difficulté se résume à la liberté pour nous militants de nous exprimer, de faire montre de notre militantisme. Quand nous nous réunissons, le lendemain, les gens sont fatigués. Les militants ont peur sinon ici à Gagnoa, ce PDCI est bel et bien présent ".

Koffi Koret
(SG Lossom (Signago))
" Si la sécurité est garantie, y a pas de problème "
" Notre difficulté est que nous sommes en retard au niveau de la campagne parce que la peur et les menaces ont fait que ce que nous devions commencer depuis longtemps, c`est maintenant que nous le faisons. Aujourd`hui, je peux vous rassurer que si tout est sécurité, il n`y a pas de problème ".

Coulibaly Tiornan Amara
(SG Nord I)
" Seuls nos militants dans les campements ont des difficultés "
" Ici à Gagnoa, le PDCI est bel et bien vivant. Au départ, nous étions menacés. Même-moi, les gens ont voulu incendier mon domicile. Mais aujourd`hui, ça va. Nos parents au niveau de la ville ici ne rencontrent pas véritablement de difficulté. Seuls ceux qui sont dans les campements rencontrent des difficultés, de sérieuses difficultés sinon ici au niveau de la colline, ça va ".

Lebo Roger
(SG Guia Gagnoa sous-préfecture)
" Nos militants ont peur. Si on nous garantit la sécurité, le FPI tombe "
" Au niveau de ma section, ce que nous rencontrons comme difficulté se situe au niveau des prochaines élections. Ici dans cette zone, on empêche nos militants de voter. C`est ce qui constitue notre première et véritable difficulté parce que si tous les militants ont la possibilité de voter ici à Gagnoa, la vapeur sera renversée. Seule la peur habite nos militants. Lors des élections de 2002, tout a été brûlé chez moi. Donc c`est tout cela qui fait que les gens ont peur. Si on peut nous garantir la sécurité, vous verrez sur le terrain, le FPI n`a pas de poids ".

Mme Bangoura
(mbre de la délégation PDCI Gagnoa)
" Les militants PDCI existent à Gagnoa"
" Je vais vous confier une vérité. Au PDCI, les militants existent ici à Gagnoa, c`est une réalité. La seule difficulté, c`est que la plupart de nos militants basés à Gagnoa précisément à Dioulabougou sont partisans au RDR. Mais aujourd`hui, ceux-ci reviennent et les vieux, nos parents qui ont toujours gardé dans leur c?ur la flamme militante du PDCI, reviennent à la maison ".

Mlle Camara Alama
(militante de base PDCI)
"Notre problème, militer à visage découvert "
" La difficulté pour nous militants, c`est de pouvoir militer à visage découvert sans être inquiétés. Lors des évènements, j`ai eu mon magasin brûlé, mes vêtements emportés par les flammes. Ici à Gagnoa, nous avons des militants compétents et c`est ce qui fait peur. On ne peut pas dire que le PDCI n`existe pas ici ".

Kassi Gnakou
(chef des Akan de Gagnoa)
" Nous sommes prêts à faire revenir le PDCI au pouvoir "
" Il fut un temps où il a été dit que nous étions menacés nous, les Akan. C`est vrai mais aujourd`hui le problème a été réglé. Il y a eu une période où les gens ont voulu s`accaparer nos plantations mais une chose doit être dite, ces plantations, nous les avons achetées. S`ils doivent nous arracher, il faut qu`ils nous remboursent ce que nous avons payé. Mais heureusement, les autorités ont géré cela et tout est rentré dans l`ordre. Aujourd`hui ce que nous demandons, c`est de se serrer les coudes pour que le PDCI-RDA revienne au pouvoir. Et ça, nous sommes prêts. Ici à Gagnoa, personne ne peut marcher sur nos pieds parce que le PDCI est bel et bien vivant ".
Propos recueillis
Par Jean Prisca

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