mercredi 18 avril 2007 par Le Temps

Lors de la matérialisation du démantèlement de la Zone de Confiance à Tiébissou et à N'Gatadolikro, Morou Ouattara, Commandant de Bouna s'est confié à Le Temps ?. Dans cet entretien, il exprime sa joie devant la suppression de la Zone de Confiance.

Quel commentaire faites-vous sur la suppression de la Zone de Confiance ?
Nous voyons la journée du 16 avril comme celle du 7 août 1960, lorsque la Côte d'Ivoire célébrait son indépendance. C'est un grand jour pour notre pays. Nous avons été émus lorsque nous avons vu les populations de Tiébissou sortir massivement. C'est un signal fort pour nous. Les deux ex-belligérants ont intérêt à ramener la paix, en mettant fin aux souffrances de nos parents. Aujourd'hui, il n'y a plus de différence entre nous. Il n'y a plus une Côte d'Ivoire du Nord et une Côte d'Ivoire du Sud. Il en est de même pour les Forces armées. Il y a une seule armée ivoirienne. En plus, il y a un seul Président de la République; c'est Laurent Gbagbo. Nous nous soumettons à ses ordres.

Certains politiciens étaient contre la suppression de la Zone de Confiance
C'est leur problème. Laisser ces politiciens qui ne voient que leurs intérêts personnels. Nous avançons. Le train de la paix et de la réconciliation est en marche. Tous ceux qui voudront se mettre à travers seront écrasés. La Zone de confiance a été créée pour éviter la reprise des hostilités. Les deux personnes qui se battaient ont décidé d'enterrer la hache de guerre. La Zone de confiance n'a donc plus sa raison d'être.

On vous a vu sauter de joie lorsque les check point ont été détruits à Tiébissou
C'est normal. C'est un jour nouveau qui se lève sur la Côte d'Ivoire. Notre rêve est devenu une réalité. La réunification de notre pays est en marche. Personne ne peut l'arrêter.

Croyez-vous réellement à un retour de la paix ?
Il n'y a aucun doute. Ça ne se discute même pas. La paix revient. La paix est déjà là. A Tiébissou, nous n'avons pas pu retenir nos larmes. La sortie massive des populations a été un stimulant pour nous. Nous allons nous battre comme un seul homme, pour ramener la paix dans notre pays. Nous n'avons pas le choix. C'est nous qui avons pris les armes. C'est nous qui avons décidé de les déposer.

Plusieurs Accords ont été signés sur la crise ivoirienne. Mais la situation n'a pas bougé. Le pays est resté toujours divisé en deux...
Pour nous, l'Accord de Ouagadougou est le terminus. Il n'y aura plus de problèmes. C'est le meilleur Accord signé par les Ivoiriens eux-mêmes. Il y avait trop d'ambiguté dans les autres Accords. Il faut remercier le Président Laurent Gbagbo pour avoir initié le Dialogue direct. La Communauté internationale a dit que la résolution de la crise se trouvait entre les mains des Ivoiriens. Lorsque le Président de la République nous a tendu la main, nous n'avons pas hésité.

Comment avez-vous convaincu vos bases ?
Nous leur avons fait comprendre que nous allons vers la paix. Par conséquent, chacun doit faire un petit sacrifice, pour sauver la Côte d'Ivoire. Cinq ans de guerre, ça suffit ! Les Ivoiriens ont trop souffert. Ce n'est pas une bonne chose. On ne peut pas faire la guerre pendant cent ans. Un jour, il faut aller à la paix.

Des observateurs estiment que l'Accord de Ouagadougou devait être signé au début de la crise. Partagez-vous cet avis ?
Tout peut arriver. On dit que le temps est le second nom de Dieu. Le Seigneur n'avait pas encore décidé. C'est aujourd'hui qu'il a décidé. Nous allons faire la paix grâce à sa bénédiction. C'est maintenant irréversible. La preuve, le Président de la République a pris un décret pour créer le Centre de Commandement intégré et une ordonnance pour nous amnistier.

Au début de la crise, une amnistie avait été prise pour vous. Mais vous n'avez pas déposé les armes?
Il faut mettre une croix sur le passé. Il faut arrêter de réveiller les vieux souvenirs. Nous devons avancer. La Côte d'Ivoire a trop souffert. Cette fois-ci, nous sommes déterminés à jouer un rôle important, pour le retour définitif de la paix.

Après la suppression de la Zone de Confiance, quelle sera la prochaine étape ?
Nous allons passer aux autres phases de l'Accord de Ouagadougou. C'est-à-dire le redéploiement de l'Administration, le désarmement Le temps presse.

Personnellement, qu'allez-vous faire ?
Nous allons nous mettre au travail comme tout le monde.


Allez-vous retourner dans les Forces armées ivoiriennes ?
Pour le moment, nous ne savons pas.

Pourquoi ?
Ça dépend

Ça dépend de quoi ?
Cela dépend de ma personne.

Vous êtes au moins un militaire
Nous le savons. Pour le moment, souffrez que nous ne puissions nous prononcer sur la question.

Avez-vous peur de revenir à la maison ?
Nous n'avons pas peur. Nous n'aurons aucun problème avec nos frères d'armes.

Etes-vous prêt à circuler librement dans les rues d'Abidjan ?
Nous ne voyons aucun inconvénient. Si nous avons accepté d'aller à la paix, pourquoi aurions-nous peur de circuler partout sur le territoire national. ? Il n'y a pas de différence entre nous. Nous sommes tous des frères en Côte d'Ivoire.

On a connu Morou Ouattara avec des interventions acerbes et dures. Doit-on s'attendre à un changement ?
Il faut mettre cela sur le compte du passé. Nous allons vers la paix.

Le Président de la République, Laurent Gbagbo a annoncé une probable visite à Bouaké, Korhogo, Man Comment comptez-vous l'accueillir ?
Nous lui réservons un accueil digne de son rang. Il est le Président de tous les Ivoiriens. Bouaké, Man sont des villes de la Côte d'Ivoire. Il est le seul capitaine du bateau ivoire. Nous sommes pressés de l'accueillir

Entretien réalisé par :
Yacouba Gbané
yacou06336510@yahoo.fr

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