mardi 17 avril 2007 par Le Matin d'Abidjan

Ex-DG intérimaire de la MUGEFCI, Tapé Goze Achille se prononce sur la gestion du Conseil d'administration actuel. Il évoque également ses doutes quant à la tenue effective de l'AG de cette mutuelle que les statuts et règlements intérieurs fixent pour ce jour 17 avril. Lors de la dernière rencontre avec la presse, vous aviez indiqué que l'actuel Conseil d'administration n'allait pas organiser l'AG prévue pour le 17 avril. Qu'est-ce qui fonde cette assurance ?
Pour que cette Assemblée générale se tienne, il avait fallu que des convocations soient rédigées et envoyées aux délégués. Ce qui n'a pas été fait. Voilà pourquoi je suis sceptique quant à l'organisation de cette AG demain (ndlr : aujourd'hui). A votre avis, pour quelles raisons le Conseil d'administration n'est pas enclin à organiser cette AG maintenant ?
Le Conseil d'administration est en train de lutter pour avoir un autre mandat afin de continuer à avoir la mainmise sur l'institution. Malheureusement, les règlements, à travers l'article 33 des statuts sont clairs. Cet article stipule qu'un administrateur a droit, tout au plus, à deux mandats de 4 ans. Or, aujourd'hui, le Conseil d'administration actuel est composé à plus de 90% d'administrateurs étant à leur 2ème mandat. Sachant que ce 2ème mandat a débuté le 17 avril 2003, il doit prendre fin statutairement aujourd'hui (ndlr : hier) 16 avril à 24 heures. Le 17 c'est le 17. Un mandat ne peut être prorogé ainsi et rien ne peut justifier cette prorogation. C'est cette AG à la date prévue. A partir d'aujourd'hui (ndlr : hier), ce Conseil d'administration n'existe donc plus, conformément aux statuts et règlements de la mutuelle et nous devons avoir un nouveau conseil. Mais n'y a-t-il pas une disposition qui autorise le Conseil d'administration à proroger leur mandat ?
Il ne faut pas confondre les choses. Une dérogation spéciale peut permettre à un conseil de présenter son bilan plus tard, lors d'une AG. Ce qui est différent de l'AG élective dont la date ne peut ainsi être reportée. Si ce conseil refuse d'organiser l'AG comme le prévoient les statuts et règlements intérieurs, la loi devra s'appliquer sans discrimination. En quelques mots, comment expliquez-vous la crise qui secoue la MUGEFCI, depuis le décès de l'ex-PCA Begnana Bogui ?
La MUGEFCI est confrontée à un conflit d'intérêts individuels et égoïstes. Aujourd'hui, des administrateurs, dans leur grande majorité, prêchent pour leur propre chapelle. Ils ne recherchent pas l'intérêt supérieur de la mutuelle. Certains faits sont assez révélateurs et je possède des informations qui les discréditent.
A ce propos, vous avez menacé de faire des révélations troublantes sur la gestion du Conseil d'administration. De quoi s'agit-il ?
En tant qu'employé, je ne peux donner ainsi les détails de ces informations. Ce que je peux dire, c'est que des administrateurs baignent dans une opulence financière. Il y a également le financement des syndicats, chose qui n'est pas prévue par les statuts et règlements. Il y a en outre l'octroi de perdiems tous azimuts à certains administrateurs. J'ai des preuves matérielles de ces accusations mais il y a d'autres voix, en l'occurrence, celles des syndicalistes qui pourront aussi se prononcer sur ce sujet.

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