lundi 16 avril 2007 par Le Patriote

Le Premier Ministre Soro Guillaume était le vendredi dernier, face à ses compatriotes. De même que l'homme était attendu, de même, il n'a pas déçu les espoirs et espérances. Soro est passé de chef de rébellion à un statut de Premier ministre. En toute humilité, il a reconnu que la guerre a fait beaucoup de mal à notre pays. Nous en sommes tous responsables à des degrés divers. De Secrétaire général des Forces nouvelles, je suis aujourd'hui le Premier ministre de tous les Ivoiriens. En cette qualité et au nom de l'institution que j'incarne, je demande Pardon pour tous et au nom de tous . C'est fort de ce constat, le Premier Ministre invite ses concitoyens au pardon : Nous devons à présent apprendre à pardonner. C'est à ce prix que la réconciliation est possible. C'est ainsi que nous pourrons réapprendre à vivre ensemble . Soro Guillaume envisage donc de changer de cap . Pour cela, il s'appuie sur plusieurs chantiers et visiblement entre en conflit avec le Chef de l'Etat, le nouveau partenaire. A propos de l'Identification, Soro propose une prise de conscience collective en dehors de tout calcul politicien. Toutes les Ivoiriennes et tous les Ivoiriens, au terme de ce processus, seront identifiés. Chaque citoyen aura une carte nationale d'identité pour jouir pleinement de ses droits et s'acquitter de ses devoirs. C'est un pari que notre volonté collective doit permettre de relever , ajoute le chef du gouvernement. Une position qui n'est pas partagé par le Chef de l'Etat, qui entend coûte que coûte contrôler le processus, pour en tirer des dividendes électoralistes. En 2005, à Agboville, il sonnait la charge chez ses partisans : débusquez partout les fraudeurs de notre nationalité. De plus, le Premier Ministre n'a pas la même perception de la réunification avec son partenaire . Nous devons recoller les deux bouts de la Côte d'Ivoire. Et la réunification de notre pays, nous en sommes convaincus, passe nécessairement par la réunification des deux armées En application d'un calendrier précis, déterminé par les deux parties, ces armes seront rangées dans les râteliers. Le désarmement montrera au monde entier notre volonté commune de tourner la page sombre de la crise , précise Soro. Laurent Gbagbo ne partage nullement cet avis. Il ne voit le désarmement que du seul côté des Forces Nouvelles. Il l'a dit il y a peu, à Bocanda: j'irai à Man, à Bouaké et à Korhogo, brûler les armes. Enfin, la question des élections divise les deux personnalités. Le Premier Ministre tient fermement à doter la Côte d'Ivoire d'institutions crédibles et démocratiquement élues. Pour cela, il a pris l'engagement que les élections n'auront lieu que lorsque nous aurons tous ensemble, validé les listings électoraux . Laurent Gbagbo, lui dit tout autre chose. Toujours à Bocanda, lors de la Pâques, il a promis fixer très bientôt les dates des élections. Dans un tel contexte de blocages, Guillaume annonce pour les tout prochains jours, un séminaire gouvernemental pour s'approprier l'Accord politique de Ouagadougou et le décliner en une feuille de route cohérente . Pour sûr, la tâche sera âpre et selon des indiscrétions, le Premier Ministre en a fait cas à la dernière réunion du Groupe de Travail International, le vendredi, où son exposé a été fortement apprécié. A la question de savoir, qu'en est- il de ses pouvoirs, le Premier Ministre aurait révélé au GTI, qui changera bientôt de configuration, pour ne comprendre que des organismes, (Cedeao, UA, la Banque Mondiale, l'UE, l'ONU et la Francophonie), qu'il a écrit au Chef de l'Etat, pour aborder cette question de taille mais que Laurent Gbagbo n'a pas encore répondu. Toujours selon nos sources, si Guillaume veut ses pouvoirs, il n'en fait pour autant pas une fixation. Il se préoccupe plus de la politique d'identification, qui est le n?ud gordien de la crise et sur la bonne marche de l'équipe gouvernementale, dont il demeure le seul patron, pour conduire à bien sa mission. On attend donc de voir la suite des événements. Espérons que l'espoir né du discours du Premier ministre ne bute pas sur la mauvaise foi des calculs politiciens.

Bakary Nimaga

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