lundi 16 avril 2007 par L'intelligent d'Abidjan

Le nouveau gouvernement mis en place le 7 avril dernier a vu le départ de M. Amani N'Guessan Michel de la tête du Ministère de l'Education Nationale (MEN). Après 7 ans à la tête du MEN, Amani s'en va, les acteurs du milieu ont bien voulu se prononcer sur son bilan.

M. Sapim Boa, SG de la Coordination Générale des Enseignants
et Educateurs de Côte d'Ivoire (Cogee-ci) :
Amani a fait ce qu'il a pu?
Nous n'avons pas d'appréhension particulière quant au départ du Ministre Amani et son remplacement par M. Bleu Lainé. Vous savez les dossiers à l'éducation nationale sont nombreux et il n'est pas aisé de leur trouver tous des réponses satisfaisantes surtout dans un contexte de crise. Pour nous, Amani N'Guessan a fait ce qu'il a pu. S'agissant du nouveau ministre, il peut compter sur nous. Toutefois, nous poserons comme sous son prédécesseur nos problèmes avec courtoisie et fermeté qui sont les fers de lance du syndicalisme de résultat que nous prônons.

M. Mamadou Diomandé,
1er SGA du Synesci (Dissidence) :
Nous regrettons qu'il n'ait pu régler le problème du bicéphalisme du Synesci?
Le ministre Amani n'est pas parti de l'Education nationale pour incompétence. Selon nous, il s'agissait plutôt de trouver une autre personnalité pouvant imprimer à ce secteur important une autre vision de gestion de l'école et de résolution de ses énormes problèmes. C'est de cela qu'il s'est agi à notre sens. Seulement nous regrettons qu'il n'ait pu régler le problème du bicéphalisme du Synesci. Etant la tutelle, il aurait pu le faire pour qu'il y'ait un seul interlocuteur. C'est ce goût d'inachevé que nous avons avec son départ de ce ministère.

M. Yao Kouadio, coordonnateur du Collectif des syndicats de
l'enseignement privé : Il a été un obstacle majeur pour nous?
Nous saluons la nomination de M. Bleu Lainé à la tête de l'Education Nationale. Depuis 5 ans, nous avions souhaité ce changement là car le ministre Amani N'Guessan a été un obstacle majeur pour l'enseignement privé. Pour nous, il a été un obstacle majeur car il a fait de l'enseignement privé une caisse noire et en même temps, il nous marginalisait et nous avait jeté aux oubliettes. Il est même allé jusqu'à désigner comme gestionnaires du Service Autonome de la Promotion de l'Enseignement Privé (Sapep) des personnes qui ignorent tout de nos réalités et difficultés. Nous avons bon espoir que cela va changer avec le nouveau ministre qui selon notre entendement doit s'engager à la résolution de nos problèmes spécifiques. Ces problèmes se déclinent sous la forme de la révision de la convention, la stabilité de l'emploi et la volonté de sortir l'enseignement privé de l'informel.

M. Amadou Foungbé, Secrétaire à l'organisation du Syndicat national des enseignants du second degré de Côte d'Ivoire (Synesci) : Nous lui attribuons 8 sur 20?
Nous n'allons pas nous focaliser sur la gestion du ministre Amani N'Guessan car c'est du passé pour nous. Nous reconnaissons qu'il a permis la résolution d'un certain nombre de problèmes importants parmi lesquels le point focal des acquis reste le décrochage des enseignants en 2001. Toutefois, nous lui attribuons comme note 8 sur 20 parce qu'il n'a pas pu prendre à bras le corps les problèmes des enseignants qu'il n'ignore pas lui-même et les a plutôt déplacés. Il a fait incarcérer des enseignants syndicalistes pour délits d'opinion et a activé une procédure de gel des salaires pour grève légale qu'il a considérée illégale. Il nous a souvent entraîné inutilement dans des bras de fer dont il aurait pu nous faire l'économie et permettre à l'école d'avoir un bond qualitatif sous sa direction. Nous avions conclu tout dernièrement avec lui un protocole d'accord et nous veillerons jalousement avec le nouveau Ministre pour l'application intégrale des points d'accord dont le premier est l'intendance dans les centres d'examens pour la session 2006-2007.
Propos recueillis par M.T.T

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023