lundi 16 avril 2007 par Le Front

Suite à un article dans Le Front du 11 avril, l'indexant comme un complice de Sébastien Zéhi dans une affaire de blanchiment d'argent, M. Yalé Djah Mathias, accompagné de son avocat, Me Faustin Kouamé a rendu visite à notre rédaction pour dire sa part de vérité. Entretien.


M. Yalé, après la publication de notre article ?'Zéhi au c?ur d'un blanchiment d'argent'', vous voulez apporter quelques précisions, lesquelles ?

Je vous remercie. Je me souviens avoir effectivement signé un protocole d'accord avec M. Zéhi au nom de la Poste de Côte d'Ivoire, parce que pour moi, il était important d'aider la Poste à avoir les moyens de relancer ses activités, puisque nous savions les difficultés qu'elle traversait sur le plan financier. C'est à ce titre que nous avions à cette époque fait le protocole d'accord qui était un financement provenant de nos partenaires. Dans ce protocole d'accord, chaque partie avait des obligations et chacune était tenue par le respect de ses engagements. Et puisque nous sommes accusés de blanchiment d'argent, nous sommes venus démentir ce fait. Pour dire que nous n'appartenons à aucun réseau spécialisé dans ce domaine. Ce que je pourrais dire en ma qualité d'homme d'affaires, c'est que j'ai des documents de banque qui sont des garanties qui soutiennent tout financement qu'un organisme financier extérieur apporte à un Etat ou à un opérateur économique. Même comme don.

Dans l'objet du protocole d'accord, il est clairement indiqué que ?' la Poste confie aux entrepreneurs qui l'acceptent, le soin de mettre à disposition leur réseau de financement extérieur''. Ensuite, il est écrit que le financement obtenu ne constitue pas un prêt et n'est donc pas remboursable, ni générateur d'intérêt. Alors, dites nous M. Yalé, dans quel système bancaire ou financier on fait un prêt qui n'est pas remboursable et sans intérêt ?

Disons que ce sont des organismes reconnus dans le monde des finances. La banque UBS est une grande banque qui est bien connue. Mais, les fonds qui sont logés à UBS n'appartiennent pas à UBS. Ils appartiennent à des gens. Ce sont ces gens qui ont accepté de nous aider. C'était d'abord un prêt. Mais au fond, il s'agissait d'aider la Poste. C'est ce que moi j'ai négocié. Dans le protocole d'accord, c'est vrai qu'il est dit que c'est un financement, mais c'était un don. L'argent n'appartenait pas à Zéhi, mais à la Poste. Si on donnait cet argent, il devait revenir à la Poste pour réaliser ses activités. Donc on a négocié pour que l'argent ne soit pas remboursable. Et du moment où il n'y a pas de remboursement, il n'y a pas d'intérêt. Zéhi et la Poste devaient participer en s'occupant des commissions. Et nous, ici en Côte d'Ivoire, on devait récupérer ces fonds une fois l'argent versé. Cela figure dans le protocole d'accord mais vous ne l'avez pas mentionné. Zéhi devait avoir des frais. Nous, on devait avoir les nôtres. Parce que lui en tant que DG a négocié. Mais l'argent, à hauteur de huit milliards, revenait à la poste, puisqu'il a dit qu'il fallait huit milliards pour financer les travaux. Mais le contrat avec Zéhi est un contrat caduc parce qu'il date de douze mois. Peut-être que vous ne connaissez pas les financements. Vous êtes journalistes mais vous n'êtes pas financiers

Comment le savez-vous ?

Je vais vous dire ici que c'est un don. Les institutions financières peuvent faire des dons

M. Yalé, nulle part dans les clauses du contrat, le mot don n'est écrit. Il est écrit dans le protocole ?'financement de projet par concours externes au moyen d'instruments financiers''

C'est vrai, c'est ce qui est écrit. Mais il s'agit bel et bien d'un don.

Vous avez dit, tout à l'heure, que chaque partie devait respecter le contrat

Oui !

Mais si vous avez respecté votre engagement, pourquoi le contrat a-t-il été annulé ?

Nous avons demandé à Zéhi de procéder d'abord à toute vérification auprès de notre banque. Si la banque lui donnait la confirmation de la crédibilité des garanties et du financement ; à partir de ce moment-là, l'opération pouvait commencer. C'est à cette même époque que M. Zéhi a eu des problèmes à la Poste. Dans ce cas, nous ne pouvions plus traiter avec lui. La preuve, jusqu'à aujourd'hui, on n'a plus de contact. Il n'y a plus de rapport entre Zéhi et nous. J'attends qu'il y ait un nouveau DG à la tête de la Poste. Et si ce dernier estime qu'on peut être utile pour la vie de la poste, il pourra nous appeler. Nous sommes des Ivoiriens. Nous devons donc rechercher les fonds auprès de nos partenaires pour son fonctionnement. C'est ce qu'on a voulu faire avec Zéhi à la tête de la poste. On voulait juste aider le pays. Jusqu'à ce qu'on apprenne qu'il est impliqué dans une affaire de blanchiment d'argent. Nous avons effectivement fait une affaire avec lui mais le contrat que vous avez là est caduc. Car depuis que les partenaires ont su qu'il avait des problèmes à la poste, ils ont refusé d'aider la Poste de Côte d'Ivoire. Cela, je vous l'affirme.

Donc vous ne vous reconnaissez pas dans une quelconque complicité avec M. Zéhi

Zéhi Sébastien personnellement je ne le connais pas. C'est au cours de cette affaire qu'on s'est rencontrés pour la première fois et qu'on faisait affaire ensemble. Il s'agissait pour nous d'aider la poste. Mais il y a d'autres sociétés étatiques qui ont bénéficié de ce type d'aide. Moi-même en tant que co-signataire et représentant des bailleurs de fonds, je dis que Zéhi ne mérite plus notre confiance. Depuis qu'il y a les polémiques sur cet accord, M. Zéhi ne nous a jamais appelés pour nous situer.

Parlez-nous de votre organisme. Qu'est-ce qu'il fait ?

Je suis directeur général des IPSD qui signifie international parteners for social developpement. Nos actions sont axées dans le social. Voilà pourquoi nous parlons de don à la Poste. Nous participons au développement de la Côte d'Ivoire et de la sous-région notamment la Guinée Bissau, le Burkina où nous sommes prêts à construire plus de deux mille logements.





Propos recueillis par Mahi Michelle Coll : AK et CKK

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