Dans son message d'hier, le Premier Ministre Chef du Gouvernement, n'a pas fait mystère de sa détermination à mettre en application l'arrangement politique de Ouagadougou, en se fondant sur l'essentiel des accords de Linas Marcoussis et autres dont s'inspire Ouaga. En vue du retour définitif de la paix. " N'ayant pas le droit de décevoir leurs attentes, je m'efforcerai d'exécuter scrupuleusement les prescriptions de l'Accord de Ouagadougou Je suis tenu, au demeurant, de respecter l'essentiel des accords de paix antérieurs, du reste visés par le préambule de l'Accord de Ouagadougou" A-t-il insisté. Les Ivoiriens ne demandent que cela. Seulement, au nom du besoin d'assurance, ils se demandent comment le Premier Ministre compte tenir son pari, quand on sait que depuis le retour de Ouaga, rien ne filtre sur les réels pouvoirs à lui délégués par le Chef de l'Etat. La Côte d'Ivoire, évoluant dans un régime présidentiel fort, le Premier Ministre n'agit que par délégation des pouvoirs du Président. Dans l'accord de Ouaga, cela a constitué un point essentiel de l'arrangement politique qui le met au devant de l'exécutif quant à la conduite du processus de sortie de crise. Ce qui revient à dire qu'il devrait être doté de certains pouvoirs. Lesquels? On attendait une ordonnance du Chef de l'Etat dans ce sens, mais jusque-là, rien. C'est pourquoi, bien d'observateurs se demandent comment le Premier Ministre compte exécuter ce vaste programme si officiellement les pouvoirs ne sont pas encore entre ses mains. Peut-être que dans leurs différents huis clos, le Chef de l'Etat et le Premier Ministre ont passé un accord tacite qui délègue de façon discrète les pouvoirs dont il a besoin pour la conduite du processus. Auquel cas, il faudrait au moins rendre public cet accord fait à deux, pour mieux rassurer les Ivoiriens. Pour le reste, il faut saluer le discours responsable, apaisant et rassembleur du Premier Ministre Soro Guillaume.
Eddy PEHE