vendredi 13 avril 2007 par Le Matin d'Abidjan

Jean-Baptiste Diagou Gomont, maire de Cocody, se bat pour que sa commune reste une cité résidentielle. Mais sur le terrain, eu égard à certains faits, on est tenté de se demander s'il ne se bat pas contre des moulins à vent. Car, pendant qu'il s'attaque à un mal, un autre s'installe. On l'a en effet vu en train de combattre l'insalubrité avec son programme d'amélioration du cadre de vie, surplombé par le ''cross environnemental'' et le concours du meilleur cadre de vie. Dans le souci d'assainir sa commune, Diagou Gomont va reprendre la vaste opération de déguerpissement qu'il avait initiée il y a quelques mois. Cette opération, rappelons-le, va consister à débarrasser les trottoirs des constructions anarchiques. C'est le lieu pour nous d'inviter le maire de Cocody à s'intéresser à un phénomène qui s'amplifie de plus en plus dans sa commune. Il s'agit de la présence fortement remarquée de mendiants. Leur lieu de prédilection est tout désigné. Ce sont les alentours de l'église Saint Jean. Depuis plus d'une semaine, il y a dans les rues de Cocody Saint Jean, une affluence de mendiants à la peau blanche qui s'étaient déjà fait remarquer il y a une dizaine d'années et qui, avaient disparu après. Pareils à des sangsues, les enfants s'agrippent aux passants qu'ils ne relâchent qu'après avoir reçu des pièces d'argent. Cela, sous le regard complice des parents planqués à quelques mètres, ignorant la gène des ''victimes''. Le cas des deux frères métis, dont on dit prisonniers de la drogue, mérite qu'on s'y attarde. Leur cible, c'est la gent féminine. Probablement parce qu'on la présente comme sensible. Et pour cause, l'un des frères, dès qu'il vous aborde, vous sert une histoire touchante à laquelle, en principe, vous ne pouvez rester insensible. Mais le hic, c'est qu'à force de raconter des histoires différentes à chaque personne, il a fini par se retrouver face à des femmes qu'il a bernées auparavant et à qui il raconte une autre histoire. Le pot-aux-roses ainsi découvert, les passantes ne se laissent pas prendre au jeu. Et s'abat sur elles une avalanche d'injures. Mais, fait bizarre, il n'est pas rare de le retrouver plus tard grattant des cordes d'une guitare, ou déambulant dans la rue en fumant. Aux deux frères, s'ajoutent un jeune résidant à la Sicogi qui passe son temps à suivre les passants, ou d'autres mendiants installés à même le sol, vers l'allocodrome. Il est temps que la mairie réfléchisse davantage sur cette question car, si elle n'est pas réglée, les résidents et visiteurs de Cocody vont circuler dans l'angoisse. Et ce phénomène risque d'atténuer les actions de Diagou Gomont visant à assainir sa cité.

Josiane Badet

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