Dans le département d'Odiénné, le coton s'achète conformément aux prix homologués et au comptant. Contrairement aux cotonculteurs de Korhogo, ceux d'Odiéné ne réclament à ce jour aucun arriéré de paiement à Ivoire Coton, le principal acquéreur de leurs récoltes dans le département. Cependant, les superficies mises en valeur sont en réduction. Elles sont passées de 9328 ha pour 11200 tonnes à la campagne 2004-2005 à 6125 ha pour 5300 tonnes de coton en 2005-2006. A en croire le directeur régional d'Ivoire Coton à Odienné, M. Thuo Korona, cette diminution de superficies et de productions s'explique par la chute continue des prix sur les trois dernières campagnes à l'échelle internationale, ainsi qu'à l'abondance des pluies et leur durée dans le temps. Il y a aussi le système de remboursement des crédits contractés par les coopératives qui décourage nombre de paysans. En effet, de par ce système appelé caution solidaire, les paysans qui ne doivent rien à Ivoire- Coton, payent pour ceux qui ne parviennent pas à rembourser leurs crédits de campagne. Et cela se passe au moment de l'achat des récoltes par l'opérateur, donc quasiment à l'insu des producteurs concernés. Si les autres facteurs de réduction des superficies et des productions précités sont dits conjoncturels, celui de la caution solidaire fera bientôt l'objet d'une réflexion à Ivoire Coton, révèle M. Thuo Korona. Il s'agira de lui substituer une méthode qui soit profitable à tous , précise-t-il. Toutefois, ces différents écueils à une production efficiente du coton dans le département n'empêchent pas le principal acquéreur de poursuivre ses actions d'appui et d'assistance aux producteurs. Il a consacré au cours de ces trois dernières années, plus de 350 millions de F à l'entretien de 3500 km de pistes cotonnières dans l'ensemble des zones qu'il couvre, dont plus d'un millier de kilomètres pour le département d'Odienné. En outre, les producteurs continuent de percevoir des bonus, de même que les meilleures coopératives. Les femmes productrices de coton sont aussi récompensées, pour les inciter à produire davantage. Quinze cases de santé ont été construites et équipées à Odienné. Six cents pompes villageoises ont été remises en état dont cinquante-neuf à Odienné et des comités installés pour leur gestion. Ivoire-Coton prévoit pour les mois à venir, la construction de garderies d'enfants au profit de ses producteurs.
Moussa Touré