lundi 9 avril 2007 par Autre presse

APA-Bissau (Guinée Bissau) La Guinée-Bissau s'achemine vers une impasse politique après l'échec lundi des ultimes négociations entre le président Joao Bernardo Nino Vieira et les partis signataires du pacte de stabilité politique et parlementaire sur la formation d'un gouvernement de consensus national.

Nous n'avons pas pu nous entendre avec le président de la République sur la formation d'un nouveau gouvernement. Il voulait nommer un nouveau premier ministre de son choix alors que la majorité parlementaire lui avait déjà proposé le nom d'une autre personnalité issue des rangs de l'opposition , a déclaré le porte-parole de l'opposition parlementaire, Ibraima Sori Djalo, par ailleurs premier vice-président du Parti de la rénovation sociale (PRS) au sortir de l'entretien avec le président Nino Vieira.

Du coup, la nomination du futur premier ministre qui était annoncée pour ce lundi a été reportée sine die par la présidence de la République qui accuse l'opposition d'avoir voulu renverser le chef du gouvernement sans aucune raison valable.

Je leur ai demandé ce qu'ils reprochent au gouvernement du premier ministre Aristides Gomes contre lequel ils viennent de voter une motion de censure au Parlement. Je leur ai demandé s'il a fait des détournements des fonds ou s'il ne travaille pas. Mais, ils ne m'ont donné aucune réponse valable , a déclaré le président Vieira.

Le chef de l'Etat bissau-guinéen a promis de prendre sa décision dans les heures qui viennent, sans pour autant préciser dans quel sens ira ce verdict.

Le président Joao Bernardo Nino Veiera s'est dit favorable à la modification de la Constitution pour garantir la stabilité politique du pays.

En recevant une délégation des militants du Parti africain de l'indépendance de la Guinée et du Cap Vert (PAIGC) venus lui témoigner leur soutien dans le bras de fer qui l'oppose au parlement qui avait voté, le 19 mars dernier, une motion de censure contre le gouvernement de Aristides Gomes, M. Vieira a expliqué que la Constitution est actuellement le principal problème de la Guinée-Bissau.

Il a fait remarquer qu'aucun parti politique ne peut avoir, à l'heure actuelle, une majorité absolue au Parlement, estimant qu'il faudra dès lors que les partis fassent des alliances pour pouvoir gouverner.

Or, ces alliances qui se font et se défont, selon les humeurs des dirigeants politiques, ne s'inscrivent jamais dans la durée. C'est ce qui explique, selon M. Vieira, l'instabilité politique chronique que connaît la Guinée-Bissau depuis des années.

Il fait visiblement allusion à la rupture d'alliance décidée par le Parti de la rénovation sociale (PRS) de l'ex-président Kumba Yala qui avait soutenu sa candidature au second tour de l'élection présidentielle de juillet 2005 contre le représentant du PAIGC, Malan Bacai Sanha.

Le président Nino Vieira qui s'était représenté à cette élection en indépendant, ne dispose actuellement d'aucune base politique. Il n'est soutenu au Parlement que par une minorité des députés dissidents du PAIGC, du PRS et du Parti uni social démocrate (PUSD).

MAD/aft/od/APA

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