samedi 7 avril 2007 par Nord-Sud

Nous osons. Pour une fois, les ministres de la République sont notés au regard de leurs actions, de leurs performances. ?Nord-Sud Quotidien? a décidé de passer en revue tous les ministres du gouvernement sortant. Avec une note de 17/20, le ministre de la Sécurité Dja Blé Joseph est le meilleur élève de la classe?.


Les ministres performants

Joseph Dja Blé, 17/20 : L'incorruptible

Le 31 mai 2006, un ministre nommé joseph Dja Blé, a mis le doigt sur la plaie ivoirienne : J'ai trouvé curieux qu'à un concours d'entrée à la police, les ressortissants du Nord ne soient jamais admis. Cela est impossible, parce qu'ils ne sont pas bêtes. Lorsque je sortais de l'école de police, le major de ma promotion était un jeune du Nord. Cela veut dire qu'ils ne sont pas tous nuls. Alors je comprends difficilement que depuis quelques années, on organise les concours et que les originaires du Nord ne sont pas admis. Pourquoi sont-ils devenus subitement tous nuls. Le ministre de la Sécurité a assaini le concours d'entrée à l'école de police. La corruption et le recrutement tribal ont disparu de ce concours. Contre les agents déjà en service, il a lancé une opération Mains Propres? destinée à assainir ce corps de tous ceux qui ont utilisé les faux diplômes pour y entrer. Tout au long de sa présencet à la tête du ministère de la Sécurité, Dja Blé, s'est positionné comme le champion de la lutte contre le favoritisme, la corruption et le racket. Le signal le plus fort est le refus d'entrer dans la combine du sergent Zié Guillaume qui a tenté de le corrompre avec une somme de 113 millions de francs. Ce dernier est aujourd'hui interné à la Mama. Il a réactivé la brigade mondaine pour lutter contre la prostitution et la dépravation des m?urs ainsi que l'Inspection Génrale des Services. Jusqu'au 16 décembre 2006, Dja Blé était ministre de l'Intérieur. A ce titre, il a géré l'administration du territoire. Pour le pèlerinage à la Mecque, il a effectué une mission préparatoire en Arabie Saoudite afin de relever tous les griefs et les observations des Saoudiens contre la Côte d'Ivoire. Dans le cadre du redéploiement de l'administration, il a fait remettre des kits à 91 maires des zones Centre Nord et Ouest. De même, 61 autorités préfectorales ont reçu des kits et des 4x4 pour rejoindre leurs localités respectives. Il a par la suite, apporté son appui à la première phase de l'opération des audiences foraines. La police a su rester républicaine lors des événements de juillet 2006. Elle ne s'est pas rangée du côté des jeunes patriotes contre ceux du RHDP comme cela se voyait dans le passé. Dja Blé a créé un site Internet pour faire connaître les missions et les activités de la police tout comme il a informatisé plusieurs services de la sécurité. Malgré ses efforts et son discours très offensif, le racket policier mine la circulation.


Diby Koffi Charles, 15/20 : Le pragmatique

Lorsque le 15 janvier, le ministre délégué à l'Economie et aux Finances, Diby Koffi Charles annonçait à Bouaké la réhabilitation et la réouverture des banques et établissements financiers, l'on était loin de se douter que cela augurait de meilleurs lendemains pour la vie politique. Pour avoir vite compris que le redéploiement des services financiers de l'Etat est gage de retour de confiance entre les deux zones, Diby a mérité le respect de beaucoup d'observateurs. L'ex-DG du Trésor et de la Comptabilité publique (la qualité de son travail dans cette administration lui a valu d'être ministre) a durant sa mission de ministre sous Banny fait preuve de beaucoup de rigueur dans la gestion de certains dossiers. Dès sa prise de fonction, il a présenté une matrice des actions de son ministère pour 2006. En décembre dernier, le séminaire bilan des activités du ministère à Yamoussoukro a permis de démontrer que 75% des programmes de la matrice ont été réalisés avec succès. Il s'agit entre autres de travaux d'assainissement de la gestion du budget du gouvernement et celui du Réseau informatique de comptabilité intégré dans les établissements publics nationaux (RICI-EPN). Très actif dans les combats pour le retour de la BAD et des institutions de Breton Woods, il a une claire vision des problèmes économiques et des moyens pour la relance de l'économie. Très peu cité dans les affaires sales (ses prédécesseurs avaient fait les choux gras de la presse), l'argentier du gouvernement Banny est présenté par ses pairs comme un homme sans problème qui détient le secret d'être à la fois l'ami de Gbagbo, de Banny et Soro.


Cissé Ibrahima, 15/20 : Le baroudeur

C'est sans conteste, l'une des satisfactions du gouvernement Banny. Le ministre Cissé Ibrahim Bacongo, a achevé l'initiative de son prédécesseur avec la réouverture de l'université de Bouaké à Bouaké et l'Ures de Korhogo.
Le 28 mars 2006, a marqué le début effectif des enseignements à l'Université de Bouaké à Bouaké et à l'URES de Korhogo. Le Centre régional des ?uvres universitaires d'Abidjan (CROU A) a retrouvé son fonctionnement normal après 2 ans. Depuis le 4 janvier, le ministre a nommé un directeur intérimaire qui anime à nouveau la structure.
La Fesci a été pacifiée grâce au dialogue établi entre la tutelle et la structure. C'est au niveau de l'amélioration du cadre de vie des enseignants du supérieur et chercheurs, que le ministre a posé les actions les plus révolutionnaires. On retiendra d'abord la revalorisation significative de la prime de recherche. Aujourd'hui, par décret n° 2006-126- du 21 juin 2006,cette prime est passée de 150. 000 à 1. 000. 000 F CFA pour les enseignants et chercheurs de rang B et, pour ceux de rang, de 183. 000 F CFA à 1. 200 000 Fcfa par an. Pour ce qui concerne les conditions de départ à la retraite et contractualisation, les enseignants et chercheurs de rang B obtiennent la retraite à 62 ans et jusqu'à 65 ans pour ceux de rang A. Les enseignants et chercheurs ont après des années bénéficié de la reconnaissance de l'Etat à travers une décoration. Au niveau de l'enseignement supérieur privé, des mesures visant l'assainissement du secteur ont été prises comme celle de l'évaluation des Grandes écoles et universités privées. Après une première édition qui a suscité des contestations, celle-ci reprend cette année dans la transparence. A cela, il faut ajouter la signature d'un accord de partenariat entre l'enseignement supérieur et la recherche scientifique avec le secteur privé. Cet accord va donner une nouvelle dynamique à l'enseignement supérieur privé et la recherche scientifique. De nombreux chantiers tant au niveau d'un fond national pour la recherche scientifique que celui des nouvelles résidences U, donnent de l'espoir aux étudiants et enseignants. Au total on peut lui décerner la mention : Bien.


Koné Mamadou, 14/20 : Le croisé du Droit

Le ministre Koné Mamadou fait partie des bons élèves?. Il a brillé par sa technicité et son autorité. Intègre et efficace, il est le maître d'ouvrage du succès de la phase pilote des audiences foraines. En dépit des oppositions du camp présidentiel, il a réussi à organiser ces audiences, pan important du processus de sortie de crise, dans une atmosphère lourde. Il a également réussi contre l'opposition du chef de l'Etat, à faire déployer les magistrats sur le terrain. Le ministre Koné Mamadou a lancé les 50 premières équipes de magistrats sur le terrain en insistant sur leur intégrité à la tâche et la rigueur qui devra les caractériser. Mais le nouveau guide confectionné par la primature sous la pression du camp présidentiel grippe la machine. Le ministre Koné refuse pendant plus de quatre mois d'exécuter le décret du 5 août 2006 du chef de l'Etat qui a procédé à de nouvelles affectations. Laurent Gbagbo a voulu pour lui et son camp une nouvelle carte judiciaire qui lui serait favorable. Lâché par les partis politiques, le ministre Koné Mamadou jette l'éponge et applique ledit décret. Au niveau de l'appareil, le chef de l'Etat est resté maître des parquets, des juridictions. Ce qui n'a pas permis une refonte de ce secteur qui a besoin dans ses strates d'un véritable coup de balai.


Martine Studer, 14/20 : Elle court...

Entrée dans le gouvernement suite à une campagne d'envergure pour la paix, conduite par son agence de communication, Martine Studer a hérité d'un ministère sensible et convoité. Pis, elle succédait au ministre d'Etat, Soro Guillaume qui avait réalisé avec son équipe un bon travail préparatoire et technique mais qui, compte tenu de la conjoncture politique, n'avait pu mettre en application les dispositions de la loi. Martine Studer présente un bilan significatif. Elle obtient le déblocage du fonds d'aide à la presse d'un montant d'un milliard. Un groupe de travail qu'elle a mis en place a fini de statuer sur le mode d'utilisation de ce fonds. Elle a, par ailleurs, rendu exécutoire les lois sur le CNP, le CNCA et la carte d'identité des journalistes professionnels. Elle a concocté un programme d'urgence pour la RTI après avoir visité ses installations techniques au Nord, à l'Ouest et au Centre. Après des missions en Europe, elle a obtenu des appuis pour rendre la RTI plus performante. Malgré les moyens limités du ministère délégué, elle a apporté une assistance morale et matérielle à l'ensemble des associations socioprofessionnelles. Elle les a étroitement associées à toutes ses actions à travers séminaires, ateliers et tables rondes. Pourtant Martine Studer a dû faire face, à son début de fonction à une situation difficile marquée par un incident avec le journaliste Ben Zahui à la maison de la télévision lors des manifestations de janvier 2006 contre le Gti. Elle a, de même, géré le limogeage de Honorat de Yedagne, DG de Fraternité matin qui, se croyant indéboulonnable, donnait dans les excès. Son action reste limitée par la mainmise du chef de l'Etat sur la télévision et la radio nationales.


Achi Patrick, 14/20: L'ouvrier du Nord

A la tête de son département depuis 2002, il a à son actif, de gros ouvrages dont le bitumage de l'axe Abidjan - Adzopé. Avec le concours de l'UE, il a entrepris de réparer de gros ?uvres en zone Forces nouvelles pour régler le problème du stress hydrique. Ces derniers mois, il s'est installé au Nord où pioche à la main, il a réparé les infrastructures détruites. Achi Patrick a satisfait les besoins de la ville de Man pour une alimentation en qualité et quantité suffisante, jusqu'à l'horizon 2020. L'objectif prioritaire est de résoudre définitivement la pénurie d'eau en saison sèche. Son département a participé à la remise à niveau des installations de Bouaké. Une certaine opinion considère ses travaux au Nord avant le dialogue direct, comme une cour à Guillaume Soro. Achi Patrick parcours le monde à la recherche de financement. Après Ryad, il est en train de boucler le financement de l'Autoroute du Nord (Taabo-Toumodi), avec le Fonds saoudien.


Les ministres moyens

Bamba Cheick Daniel, 12/20 : Un technicien appliqué

Depuis son arrivée à la tête du ministère de l'Administration du territoire , Bamba Cheick Daniel s'est mis à l'ouvrage. Près de trois semaines après sa nomination, il a clairement expliqué au corps préfectoral dans son ensemble réuni à Yamoussoukro l'image qu'il veut de ses collaborateurs : représenter dignement l'Etat et travailler dans l'intérêt des populations. Pour ce faire, Bamba Cheick Daniel s'est consacré à la valorisation du statut des administrateurs civils. C'est ainsi que plusieurs décrets, dont celui portant ''statut du corps préfectoral, relatif aux conditions d'octroi et de retrait du titre du préfet honoraire'', et un autre, ''fixant les modalités d'application de la loi n° 2002-43 du 21 janvier 2002 portant statut du corps préfectoral'' ont été élaborés. Sans oublier celui relatif à la sécurité sociale des représentants de l'Exécutif. Pour bien faire les choses, le patron de l'administration nationale organise du 15 au 18 janvier à Abidjan, ?'les états généraux de la décentralisation et du développement local''. Une occasion pour le corps préfectoral de passer en revue les problèmes liés à la corporation et faire des propositions aux autorités compétentes en vue de clarifier et renforcer les actions des sous-préfets, préfets, en ?'concurrence'' sur le terrain avec d'autres collectivités locales. Dans le cadre du redéploiement de l'administration, Bamba Cheick Daniel a entamé l'équipement en véhicules 4X4 du corps préfectoral. La construction et la réfection des bâtiments devant accueillir ses collaborateurs se poursuivent. Après les préfets, le redéploiement des maires est annoncé pour le 11 avril. Vaste chantier pour celui qui fut le plus jeune directeur général de l'Administration territoriale sous Bédié et le plus jeune Préfet de Région.


Marcel Amon Tanoh, 12/20 : L'anti-anarchiste

Marcel Amon Tanoh a marqué les Ivoiriens par sa détermination contre les constructions anarchiques. On n'oubliera pas de si tôt la destruction sur son ordre du gigantesque centre commercial qu'un opérateur économique s'apprêtait à achever au rond-point de l'avenir 8 de Treichville. Le maire Amichia François qui avait donné sa caution au promoteur de l'immeuble a été l'un des rares contestataires de cette opération applaudie par la majorité des Ivoiriens qui étaient opposés à l'engorgement de ce site d'aération. Amon Tanoh s'est assigné comme priorités l'allègement des procédures d'acquisition des titres de propriété foncière et la prévention des conflits fonciers, par l'informatisation de son administration. Il n'échappera pas pour autant aux travers des litiges fonciers. Dans l'un de ces conflits qui a ressurgi à Anono, dans la commune de Cocody, son cabinet a eu du mal à sortir blanchi de l'annulation d'une lettre d'attribution concernant un terrain, après s'être rendu compte que le site en question avait déjà été attribué à d'autres acquéreurs. Cet épisode a démontré que le département, malgré les efforts de son titulaire, est loin d'être débarrassé de l'anarchie et de la corruption de certains cadres qui l'a toujours caractérisé. Marcel Amon Tanoh a à son actif le nouveau cadre institutionnel de l'assainissement issu d'un séminaire qu'il a organisé les 14 et 15 décembre 2006 à Grand-Bassam. Ces assises ont recommandé que l'assainissement soit priorité pour l'Etat. Les résolutions qui en sont sorties confèrent plus de moyens au secteur. L'application de ces textes, si elle est effective, permettra de résorber les problèmes d'inondation et d'évacuation d'eaux usées qui restent une préoccupation majeures tant à Abidjan que dans les grandes villes du pays.


Mel Eg Théodore, 12/20 : Des réformes inachevées

Nommé en décembre 2005 en pleine crise au Bureau ivoirien du droit d'auteur (Burida), entre le clan de Tantie Oussou et celui piloté par l'un des doyens de la musique ivoirienne, Amédée Pierre, le ministre de la Culture et de la Francophonie, Mel Eg Théodore, n'a pas fait mieux que ses prédécesseurs sur ce dossier. Il a certes mis en place, dès son arrivée un comité de réflexion dirigé par Paul Arnaud, pour traiter à fond les problèmes qui minent la maison des auteurs, mais il n'a pas eu le courage nécessaire d'appliquer les résolutions sorties des conclusions des travaux. En voulant jouer la carte de l'équilibrisme, il n'a pas pu attaquer le problème de front afin de situer les responsables et permettre aux sociétaires d'aller en assemblée générale. Ce qui permettrait certainement de mettre un peu d'ordre et d'accalmie dans la maison. Pis, tout en déclarant le Burida en faillite, il décide de le dissoudre en août 2006 pour le remplacer par une nouvelle structure dénommée ONADA. Il rencontre une fronde de l'Union nationale des artistes de Côte d'Ivoire (Unartci) dirigée par Gadji Céli qui contraint le ministre à ranger le projet dans les placards. Mais pour l'heure, le Burida est dirigé par un administrateur provisoire qui liquide les affaires courantes. L'autre couac est le non fonctionnement du conseil consultatif de la culture qui a pour président Paul Arnaud. Ce conseil par la qualité de ses membres devrait permettre de mettre en place une bonne politique culturelle en terre d'Eburnie. Malheureusement, ce n'est pas le cas. En outre, il n'a pas réussi à pendre le contrôle de la Maison de la Culture dont le Directeur Général le défie à longueur de journée. A côté de ce tableau sombre, le ministre Mel Théodore est parvenu à créer la brigade culturelle. Dirigée par le commissaire Ouattara Nielbin Francis, cette brigade a pour but de lutter efficacement contre la piraterie et la contrebande.


Youssouf Soumahoro, 12/20 : Peut mieux faire

Le bilan du ministre Youssouf Soumahoro se résume en deux choses : la normalisation de l'enseignement technique et la formation professionnelle, et l'obtention de fonds extérieurs pour la réhabilitation des établissements techniques tombés en ruine ou dégradés par la guerre. Il relève en 2005 le défi de l'organisation de la première session unique des examens scolaires. Depuis lors, les élèves de l'enseignement technique commencent tous les cours aux mêmes dates et vont aux examens ensemble. Malgré ses maigres moyens, son département a réhabilité quelques établissements tels que le collège d'enseignement technique de Bouaké. Pour la remise en marche des autres grands centres comme celui d'Odienné, Youssouf Soumahoro est allé à la recherche de financements extérieurs. En 2006, il parcourt l'Europe et l'Asie pour convaincre les bailleurs de fonds. Il en a convaincus. En témoigne la récente mission en Côte d'Ivoire d'une équipe du Fonds Saoudien de Développement qui s'est engagé à financer à hauteur 4,718 milliards de Fcfa la création de trois établissements à Bouaflé, Issia et Yamoussoukro, et la réhabilitation du Centre de bureautique de communication et de Gestion (CBCG) de Bouaké. La Banque Arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA) s'est elle aussi engagée à financer la réhabilitation d'autres établissements. A cela, il faut ajouter le rétablissement de la coopération entre l'enseignement technique de France et celui de Côte d'Ivoire. Cette coopération était jusque-là en veilleuse. L'une des reformes majeures a été l'instauration du concours d'entrée à l'enseignement technique qui a créé un nouvel engouement chez la jeunesse vis-à-vis du secteur. L'an dernier, 12 000 candidats ont participé à ce concours pour 7000 admis. Tout n'a cependant pas été rose dans l'exercice de Youssouf Soumahoro. Ses nominations à la tête des établissements sous tutelle, la répartition des ressources de ces établissements et le redéploiement des personnels en zone Centre Nord et Ouest ont souvent perturbé le déroulement des enseignements, surtout dans le Sud.


Louis-André Dacoury-Tabley, 12/20 : Traduire en acte les résultats des séminaires

Plusieurs chantiers par ses soins ont été ouverts. Pour mieux faire connaître son ministère des usagers et des organisations internationales oeuvrant dans son domaine de compétence, Louis André Dacoury Tabley l'a doté d'un site Internet qui sert aujourd'hui comme un important outil de plaidoyer et de sensibilisation. Le 27 juillet 2006, le ministère de la Solidarité et des Victimes de guerre sous l'impulsion de Louis André Dacoury Tabley initie une table ronde à l'Ivoire Golf Club à la Riviera pour la mise en ?uvre de son programme d'aide au retour volontaire des déplacés de guerre dans leurs localités. Il s'agit pour le ministère de mobiliser l'ensemble des partenaires en vue de leur implication active dans la mise en ?uvre de ce programme.
Le 6 août 2006, il procède à l'installation officielle du groupe de travail multipartite du programme d'aide au retour volontaire, la réinsertion des personnes déplacées et la restitution des biens. Le 25 août 2006, est décrété Journée nationale de solidarité. Dans un souci de prévenir d'éventuelles crises, le ministère initie du 4 au 7 septembre 2006 un séminaire à Grand-Bassam. Objectif crée la cohésion sociale.
Le ministère dispose aujourd'hui des bases de données sur les personnes déplacées et les victimes de guerre à travers un profilage des sinistrés de la guerre. Cette liste des actions posées par le ministère n'est pas exhaustive. Il lui reste à traduire en actes les résolutions de ces séminaires. Les victimes sont toujours en attente de la phase de leur dédommagement. Elles demandent pour les actions à venir la création d'un programme national de dédommagement et d'indemnisation des victimes de guerre.


Dosso Moussa, 12/20 : Le suivi des dossiers

L'un des grands dossiers sur lequel, il a bataillé dur reste celui des Accords de partenariat économique (APE) que l'Union européenne entend signer avec les pays de l'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) à partir de janvier 2008. Il s'agit d'éliminer toutes les limitations tarifaires et de contingent pour l'accès au marché de l'UE pour tous les pays ACP. Plusieurs séminaires ont été organisés dans ce sens et ont abouti à l'élaboration d'une note de synthèse sur l'étude d'impact des APE. Il a participé activement à la dernière Conférence ministérielle de l'OMC à Genève (Suisse) dont les enjeux sont importants pour le développement du commerce en Côte d'Ivoire. La réalisation de la foire de réconciliation de Bouaké et l'ouverture du corridor économique en direction du Burkina Faso et du Mali ont donné un bol d'air aux échanges intérieurs et sous-régionaux. La table ronde des 4 et 5 mai 2006 qui a lieu à Abidjan a permis à Dosso Moussa de réunir autour de lui, ses prédécesseurs pour diagnostiquer ensemble les problèmes qui minent le commerce en vue d'une relance post-crise. En dépit de ces grandes actions, le ministre s'est éclipsé dans la crise de la facture normalisée qui a opposé les commerçants à la Direction générale des Impôts. Même si ses services ont reçu les opérateurs économiques sur cette question, Dosso Moussa n'a pas pu obtenir de l'administration fiscale, la mise en place du comité tripartite (le ministère du Commerce, la Dgi et les commerçants). Alors que cette crise a eu pour conséquence, l'emprisonnement des membres du collectif des commerçants et surtout l'expulsion de Réda Ibrahim de son pays d'adoption. Les opérateurs économiques sinistrés après les incendies des marchés de Dimbokro et Yamoussoukro attendent encore le soutien financier du ministère. Même si celui-ci estime que le cas de la capitale du N'Zi Comoé a été discuté au Conseil des ministres qui prévoit un dédommagement à hauteur de 120 millions Fcfa. La question du recensement et la délivrance des cartes de commerçants est restée pendante durant la mission de Dosso.


Allah Kouadio Remy, 11/20 : Les urgences fermées

Les activités au ministère de la Santé et de l'Hygiène publique sous Allah Kouadio Remy ont mis du temps à décoller. Le responsable de ce secteur pendant 6 mois s'est consacré à une chasse aux sorcières? avant de démarrer véritablement. L'un des actes évocateurs à lui attribué est la très récente prise en compte des médecins sans emploi par la fonction publique.
Après environ 8 ans d'études universitaires, ces médecins au chômage retrouveront bientôt le sourire. Après une longue bataille, le ministre de la Santé a finalement appelé ces jeunes au nombre d'environ 1.400 à déposer leurs dossiers au ministère de l'Emploi et de la Fonction publique. Environ 900 médecins seront bientôt déployés sur le terrain, a dit récemment le ministre Allah, lors de la visite des urgences médicales de l'hôpital général de Koumassi. C'est l'un des actes majeurs que l'on peut retenir du bilan du ministre Allah Kouadio Remy à la tête du ministre de la Santé et de l'Hygiène publique. En tant que premier responsable de la santé, il a procédé il y a trois semaines à la mise en place d'urgences médicales au sein de cinq centres. Il s'agit notamment des ex-formations sanitaires d'Abobo Sud, de Yopougon Attié, de Marcory, de Treichville et Koumassi érigées depuis plus de deux semaines en hôpitaux généraux. Selon le ministre, ces nouvelles actions visent à réduire les souffrances des populations. Les urgences, a-t-il expliqué, constituent dans 80% des cas, la porte d'entrée des patients dans les structures sanitaires. Les services des urgences sont pour plus de 50% des patients, le premier contact des patients avec le système de santé en Côte d'Ivoire. Malheureusement, seuls les Chu de Yopougon, de Treichville en détiennent. Les patients nécessitant des urgences chirurgicales sont orientés vers les Chu de Yopougon et de Treichville. C'est l'un des points négatifs à relever au titre de ce ministère qui a à charge la santé. Au niveau du volet hygiène, ledit ministère est favorablement intervenu dans la crise des ordures qu'a connue la ville d'Abidjan suite au déversement des déchets toxiques et à la fermeture de la décharge d'Akouédo. Cependant le bilan des opérations Abidjan Ville propre qui se sont faites à coup de millions reste jusqu'à présent inconnu. Joint au téléphone, le service communication du ministère de la Santé s'est gardé d'apporter des éléments de réponse à nos préoccupations.


Pr. Hubert Oulaye, 11/20 : La guerre aux syndicats

L'action la plus marquante à son actif est l'organisation du pré forum social. Des assises qui ont permis aux participants de faire l'état des lieux sur chacune des préoccupations des fonctionnaires et agents de l'Etat, s'accorder sur la problématique et dégager les pistes de solution.
En outre, il y a la grande réforme de l'administration en cours en vue de la rendre plus moderne, compétitive, plus attractive dans ses compartiments. Cette réforme doit aussi favoriser selon le ministre Hubert Oulaye la redynamisation du secteur privé. Mieux elle doit rendre l'économie ivoirienne plus adaptée à la concurrence internationale et répondre aux aspirations profondes des fonctionnaires, pour un front social plus apaisé. Hormis cela, rien sur le plan des actions concrètes en vue d'améliorer la situation des travailleurs. Au contraire, l'agrégé de droit public, s'est illustré comme l'adversaire du monde syndical. Cela avec sa politique du bâton contre les syndicats qui, à ses yeux, se livrent à des grèves illégales.


Dr Christine Nebout 10/20 : Trop copine, coquine

Sous sa houlette, certes, des points focaux de lutte contre le sida ont été installés dans le secteur privé. Des actions de sensibilisation ont été menées dans la partie gouvernementale du pays. Très marquée politiquement, Dr Christine Nebout n'a pas comme les ministres Mabri et Allah Kouadio fait de son département un facteur de réunification du pays. Elle n'a entrepris aucune action de sensibilisation en direction des populations des zones ex-assiégées. Elle tenait sytématiquement la presse de l'opposition à l'écart de ses activités. Sa complicité avec l'épouse du chef de l'Etat, Simone Gbagbo, ne permet pas une visibilité de son action gouvernementale.


Aziz Thiam, 10/20 : L'étrange inertie

() J'assure que tous les problèmes seront examinés avec le même intérêt et traités avec le même souci de rigueur. Je m'engage à insuffler au secteur des transports tout le dynamisme nécessaire à son épanouissement, déclarait en septembre 2006 Abdel Aziz Thiam à la cérémonie de passation des charges entre lui et Innocent Anaky Kobénan. Au moment où l'heure du bilan sonne, il serait franchement complaisant de dire que le nouveau ministre des Transports a tenu ses engagements. Certes, l'héritage laissé par son prédécesseur était complexe mais M.Thiam semble s'être caractérisé par un attentisme, une indolence qui ont fini par s'apparenter à du laxisme. Le ministre n'a pas réussi à ramener le calme dans les structures sous tutelle en proie à de violentes polémiques ou encore à solutionner les dossiers brûlants en relation avec son département. Les crises à répétitions à la Société nationale des transports terrestres (Sonatt), le blocage des réunions du conseil d'administration à l'Académie régionale des sciences et techniques de la mer (Arstm), le ticket unique de traverse (qu'il a lui-même contesté), les éclats de voix contre la réforme du permis de conduire, la crise entre l'Agence de gestion du transport urbain (Agetu) et les collectivités au sujet de la gestion des cartes de transportsetc restent sans remèdes malgré le plan d'action adopté le 19 janvier à Grand-Bassam. Le ministre Thiam lui-même affirmait le 15 février qu'il cernait les enjeux de certaines crises mais qu'il préférait prendre son temps pour mettre de l'ordre. Quant aux projets, parfois en voie de finalisation au moment de son arrivée, la quasi-totalité n'a pu aller à terme. Il s'agit entre autres, du code maritime, la certification de l'aéroport Félix Houphouet-Boigny, l'adoption par le Burkina Faso et la Côte d'Ivoire d'un statut unique du personnel de Sitarail. Selon un conseiller, on ne peut pas objectivement juger l'action du ministre en si peu de temps. 6 mois à la tête d'un ministère, ce n'est tout de même pas rien.


Mabri Toikeusse,10/20 : Un ministère pauvre

Il a fait son trou au cours de son passage à ce département
ministériel. Malgré un ministère inventé pour lui mais qui n'était qu'un fantôme du ministère des Affaires étrangères, Mabri a Toikeusse ?uvré pour épouser le poste qui lui a été confié. Dans le cadre de l'intégration régionale, il a eu de multiples rencontres et pris part à toutes les réunions de haut niveau. Du 2 au 5 avril à Abidjan, il a donné sa caution à un séminaire sur la prévention des conflits dans l'espace Cedeao. La résolution des conflits étant une des préoccupations majeures des Etats de la sous-région. Il a investi tous les cadres où les questions africaines étaient débattues. En décembre 2006, il a pris une part active au séminaire sur les enjeux de l'Intégration africaine à Bingerville. Selon le bilan de ses activités Mabri Toikeusse s'est toujours penché sur la question du Mano River en recevant le 31 août 2006 le général Mokoko, le représentant spécial de Sassou N'Guesso à Abidjan. L'autorité du bassin du Niger intéresse également Mabri Toikeusse. Il a tendu une oreille attentive au plaidoyer du secrétaire exécutif de cette instance. Mohamed Bello Tuga était venu lui montrer la nécessité pour les Etats de passer des études aux actes. Les actions de son ministère restent limitées par la crise.


Joel N'Guessan, 10/20 : Un souffle nouveau aux droits humains, mais...

Le ministère des Droits de l'Homme qui a toujours fonctionné sous l'ombre de celui de la Justice a acquis son ?'indépendance'' sous le Gouvernement Banny II. Avec le ministre Joël Kouadio N'Guessan ce département va lancer un vaste chantier pour la promotion des droits humains. Conscient du fait que l'ignorance et l'impunité sont pour beaucoup dans les violations de ces droits, le cadre du Mouvement des forces d'avenir (Mfa) procède à l'installation des clubs des droits de l'Homme dans les établissements scolaires. Aussi, Joël N'Guessan et son équipe visitent-ils les quartiers précaires et les prisons pour des campagnes de sensibilisation sur les droits de l'Homme.


Bakayoko Youssouf 10/20 : Mauvais communicateur

Le ministre des Affaires étrangères est en général associé aux priorités de l'action gouvernementale dans son action internationale. Depuis sa nomination, la mission de Bakayoko Youssouf a été de défendre une ambition : donner à la Côte d'Ivoire la place qui lui revient sur la scène internationale. Est-ce que cela a été accompli ? Un regard sur les résultats et l'efficacité de ses actions, notamment l'image actuelle du pays permet de dire que la diplomatie ivoirienne ne se porte pas si mal. Depuis sa nomination le 28 décembre 2005, Bakayoko Youssouf a accordé des audiences à plusieurs personnalités pour leur expliquer la situation humanitaire du pays. Il a représenté le chef de l'Etat à des réunions de haut niveau dans la sous-région. En 2006, il a effectué plusieurs missions à New York. Le successeur de Bamba Mamadou a ?uvré à installer de nouvelles ambassades au Libéria, en Sierra Léone, au Tchad et en Autriche. Il a reçu une multitude de lettres de créance de nouveaux ambassadeurs. Il a ouvert la liste des partenaires économiques à la République islamique d'Iran, la Chine Un bon point, c'est également la création d'un site Internet www.mae.ci qui reprend tous les grands sujets sur lesquels la Côte d'Ivoire souhaite communiquer (les représentations diplomatiques et consulaires, la politique étrangère, etc.). Il constitue également un portail essentiel pour les compatriotes qui se déplacent à l'étranger ou qui y vivent ici. Mais il faut souligner que le ministre Bakayoko a été phagocyté par les diplomates de Gbagbo: Philippe Djangoné-Bi et Alcide Djédjé. Sur le plan international, c'est eux qui portaient la voix de la Côte d'Ivoire. ce qui était fort différent avec le ministre Bamba Mamdou qui était lui même au four et au moulin. Il faut également relever la perte d'influence de la diplomatie ivoirienne dans l'espace sous-régionale. De 2005 à 2006, les Ivoiriens ont eu du mal à tenir la présidence des organisations sous-régionales. Le gouvernorat de la banque centrale qui est une chasse gardée de la Côte d'Ivoire est mis en ballottage. Au ministère, les diplomates de carrière se plaignent de la non adoption du statut du corps diplomatique. Et de la désignation de personnes qui ne sont pas des fonctionnaires des Affaire étrangères à des postes d'ambassadeurs ou de conseillers d'ambassades au détriment des agents formés par l'ENA, qui restent à Abidjan pour décorer les bureaux. Une ombre noire au tableau.


Alphonse Douaty, 10/20 : Le grippé

Alphonse Douaty n' a pas fait mieux que ses pairs du FPI. Sur des dossiers chauds comme la grippe aviaire, il a été absent. Après avoir contraint les éleveurs à abattre leurs volailles, son département ne s'est pas investi dans le dédommagement des victimes, accentuant l'angoisse des acteurs de la filière avicole. Il avait semblé sous-estimer la situation avant de lancer des appels à la vigilance pour circonscrire la menace.
Les acteurs de la filière avicole en Côte d'Ivoire ont subi, en quatre mois, des pertes estimées à plus d'un milliard FCFA suite à l'épidémie de la grippe aviaire qui a touché le pays en avril dernier. Selon une étude menée de mai à août 2006 sur l'impact socio économique de l'épizootie dont un atelier de validation tenu à Abidjan, la proportion des consommateurs de viande de volaille a chuté de 86% à 35%, soit un différentiel de 51% et le taux de consommation d'oeufs a régressé de 51,2%, passant de 95, 5 %à 44,3%.

Concernant l'impact sur le système productif, l'étude indique que l'ensemble des acteurs (fabricants d'aliments, accouveurs et aviculteurs) a subi des pertes évaluées à plus d'un milliard FCFA. Pour exemple, chaque fabricant d'aliments de volaille a perdu en moyenne près de 220 millions de FCFA contre 350 millions pour les accouveurs et plus de 5 millions de FCFA pour chaque aviculteur moderne sous contrat, compte non tenu de l'aviculteur indépendant. L'étude, commandée par la cellule nationale de lutte contre la grippe aviaire et financée par le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), révèle que 20% des producteurs modernes ont abandonné définitivement leur activité et que 450 employés des fermes ont perdu leur emploi. Le manque d'initiative et d'efficacité de la tutelle est à l'origine de cet échec.


Aka Ahizi, 10/20 : L'anti-déboiseur

Arrivé à la tête du ministère de l'environnement et des Eaux et forets suite au déversement des déchets toxiques à Abidjan (dans la nuit du 18 au 19 Août 2006) qui a vu le départ à ce poste du ministre Andoh Jacques, le seul véritable problème contre lequel s'est élévé l'actuel ministre Aka Ahizi est celui de la déforestation, notamment au triangle de Sagbé. Cette corne Nord-est représentant plus de 53 hectares du parc national du Banco a été au cours du mois de février dernier la cible de certains braconniers qui y exerçaient sur instruction du député Ahoké qui estime en être le propriétaire. Dans le souci de surprendre cette équipe sur le terrain, le ministre y a conduit le 7 février une délégation. Mais celle-ci a malheureusement été prise a partie sur le site par le député et ses accompagnateurs très remontés. Les diverses actions menées par l'Office ivoirien des parcs et réserves (Oipr) ont abouti à un arrêt des opérations sur le site litigieux. Il y a à peine un mois, le ministre Ahizi est intervenu pour une médiation entre les syndicats des travailleurs et l'ancienne direction qu'ils accusaient d'une mauvaise politique de gestion de la forêt. Nous craignons de ne plus avoir d'emploi si nous laissons M. Yao N'Goran (ancien Directeur général de la sodefor) poursuivre sa politique de déboisement de la forêt , a relevé le porte-parole des employés lors de la récente crise à la Sodefor qui a vu l'installation d'un nouveau conseil d'administration dirigé par le Pr Simon Pierre Ekanza. Le combat contre la destruction de la forêt est sur une bonne lancée. Cependant celui relatif à l'environnement semble être omis. Depuis sa prise de fonction à la tête du ministère de l'Environnement et des Eaux et forêts, le ministre Aka Ahizi a fait du problème des déchets toxiques un sujet tabou. Bien qu'étant un problème environnemental, l'on n'en parle plus au sein de ce ministère. Vous savez que le problème a glissé sur le plan politique, donc nous avons décidé pour le moment de ne plus l'évoquer , nous a confié une source proche du ministère.. A cela s'adjoint le problème relatif à la pollution de la lagune qui gagne du terrain. Le bilan au niveau de Aka Ahizi à la tête de ce ministère après plus d'un an, est mi-figue mi-raisin.


Les ministres peu actifs

Amadou Gon 9/20 : L'abandon des paysans

Sous le ministre Amadou Gon Coulibaly, deux filières agricoles auront souffert de léthargie. D'abord, la filière anacarde. Deux ans après l'arrêté interministériel l'instituant, l'Organe transitoire de l'interprofession de la filière anacarde (OTIFA) n'a pas pu atteindre ses objectifs c'est-à-dire amener à l'interprofession. Les dirigeants de cette structure ont beau dénoncer le refus de l'Autorité de régulation du coton et de l'anacarde (ARECA) de mettre à disposition les ressources nécessaires à son fonctionnement, le ministère de l'Agriculture n' y a rien pu. La crise entre ces deux structures, pourtant sous sa tutelle, continue de pénaliser les producteurs qui manquent de tout, les intrants notamment. Aujourd'hui, pour le même produit, deux prix sont pratiqués dans les zones de production. Conséquence, les paysans sont à la merci des acheteurs véreux qui s'abritent derrière l'inorganisation des dirigeants. En ce qui concerne le coton, c'est presque un drame. La Compagnie cotonnière de Côte d'Ivoire (LLCCI) aujourd'hui en liquidation a grugé les paysans. Elle doit plus de 14 milliards de Fcfa. Pendant 4 campagnes, les paysans n'ont pas reçu le moindre centime et le ministère n'a pas réagi. Quant à la filière café-cacao, on peut concéder à Amadou Gon Coulibaly de ne pas vouloir s'imbriquer dans les intrigues impliquant le palais.


Dano Djédjé Sébastien, 9/20 : Beaucoup de paroles, peu d'actions

Dano Djédjé a tenu le crachoir plus qu'il n'est allé au charbon. Il a dirigé son département sans attaquer les problèmes de fond. Séminaires et colloques ont émaillé son mandat sans être décisifs. Le 23 mars dernier, à San-Pedro, il a ouvert la phase d'exécution des activités du projet Prévention des crises et consolidation de la paix dans le Sud-Ouest de la Côte d'Ivoire rebaptisée Paix et développement . Le projet Paix et développement qui bénéficie d'un financement de l'ordre de trois milliards de francs CFA acquis auprès du gouvernement de la République fédérale d'Allemagne par le biais de la coopération GTZ, a fait l'objet d'un atelier régional à San-Pedro du 20 au 22 mars. La GTZ a réfléchi sur le chronogramme, la responsabilité et les modalités d'exécution des actions planifiées pour le succès du projet. Aucune action véritable n'a été entreprise pour régler les problèmes de cohabitation entre autochtones et allogènes, ni entre le Nord et le Sud. il n'a jamais entrepris de voyage en direction des populations des zones CNo pour débattre du retour de la confiance entre les Ivoiriens. La question des bannis de Tabou demeure. Le pays attend toujours une réflexion sociologique et économique sur les conflits inter- ethniques et la mise en place d'une politique de cohabitation harmonieuse entre les peuples.


Jeanne Peuhmond 9/20 : Madame Journée nationale?

A la tête de la structure depuis plusieurs années, Jeanne Peuhmond a essayé tant bien que mal de poser des actions. Celle que l'on retient reste la Journée internationale de la Femme dont la cérémonie officielle s'est tenue le 7 mars à Korhogo. Cette cérémonie on se rappelle a vu la présence dans la cité du Poro de Mmes Boni-Claverie et Bro-Grébé respectivement présidente de l'Union républicaine pour la démocratie (Urd) et leader des femmes patriotes?. Excepté les cérémonies de commémoration telle la Journée internationale de la Femme ou celle dédiée à la femme rurale, l'on ne note aucune action significative au niveau du ministère de Jeanne Peuhmond. Le mardi dernier, comme pour combler un vide, la ministre a fait un don de béquilles, voiturettes et fauteuils roulants aux personnes handicapées de la Fédération des associations pour la promotion sociale des personnes handicapées (Fahci). Selon des sources proches dudit cabinet, le ministère manque de moyens. Nous sommes régulièrement obligés de nous appuyer sur les partenaires pour mener nos actions, a relevé une source anonyme. Ceci explique-t-il cela ?


Koné Amadou 9 / 20 : Les artisans inorganisés

Rien n'a changé au ministère du Tourisme et de l'Artisanat. Ces deux secteurs, mis à mal par la crise, continuent de vivre des jours sombres. La volonté du ministre Amadou Koné de faire des deux activités le moteur du développement de la Côte d'Ivoire est restée un v?u pieux. Les reformes qu'il a annoncées n'ont pas été réalisées au moment où le gouvernement Banny II quitte la scène. En effet, la restructuration de la chambre des métiers, la reforme du code du tourisme, le recensement des artisans n'ont jamais été réalisés. Les recommandations du séminaire organisé à Korhogo du 23 au 27 mars 2006 sur les axes prioritaires pour la relance des activités touristiques et artisanales n'ont pas connu d'application. L'artisanat reste dans l'informel, la destination Côte d'Ivoire n'est pas prisée par les touristes, a reconnu le ministre Koné dans une interview accordée le 30 et 31 mars. Dans cette grisaille, l'organisation d'une foire à Bouaké l'année dernière est à mettre à l'actif du ministre Koné. Il annonce également la mise sur pied d'un fonds d'appui et de promotion de l'artisanat dont le décret est sur la table du président Laurent Gbagbo.


Hamed Bakayoko 9/20 : Le bog des télécoms

Le ministre Hamed Bakayoko a eu un bilan mitigé à la tête de ce département. Sa longévité à ce poste n'a pas empêché qu'il dérape sur des dossiers délicats. L'ATCI, la question de l'interconnexion, la crise à la Poste, l'absence de télécommunication rurale, autant d'éléments que le golden boy du RDR traîne comme des boulets. Le ministre des NTIT puis des NTIC n'a pas réussi à faire adopter le projet portant Code des telecoms qui implique une reforme en profondeur de l'interconnexion. La toute puissance de Côte d'ivoire Telecom décriée par des partenaires dans l'interconnexion n'a pas été brisée. Elle continue de réguler ce service, d'être juge et partie. Les concurrents reclament en vain la mise en place d'une structure indépendante chargée de gérer l'interconnexion. Depuis 2004, le ministre Bakayoko continue de faire des amendements et des arbitrages.
A ce dossier, il faut ajouter la crise à la Poste. Il n'est jusque-là pas parvenu à dégommer de son poste Zéhi Sébastien, l'un des pontes du pouvoir FPI. Ce dernier s'est installé dans une rébellion administrative, entraînant avec lui l'ensemble des postiers qui réclament son départ. Après avoir déclenché une guerre contre le DG de l'ATCI, Kla Sylvanus, qu'il a perdue, va-t-il encore perrdre celle contre Zéhi ?


Bohoun Bouabré 8/20 : De moins en moins actif

Bien qu'étant le numéro 3 du gouvernement, Bohoun semble ne pas s'y plaire. Certains de ses proches avouent à propos qu'il ne se sent pas bien dans son nouveau département. Le grand respect, pour ne pas dire l'adoration, bien entendu intéressé que des ministres et des militants de son parti lui vouaient pendant sa mission d'argentier s'est quelque peu effrité. Son dynamisme semble en avoir été affecté. Lui qui organisait séminaire sur séminaire, atelier sur atelier, est devenu de moins en moins actif. Alors que le ministère qu'il chapeaute n'est pas moins important pour les ivoiriens. Son prédécesseur, Boniface Britto Nama, avait beaucoup moins contribué à démontrer la réelle dimension du ministère du Plan. Bohoun Bouabré n'a pas fait l'exception en se contentant de parrainer quelques cérémonies au passage. Il a été présent au lancement du rapport sur la population par l'UNFPA. La définition d'un plan cadre des actions de développement est certes à son actif. Mais, Bohoun Bouabré peine à faire sentir que son département doit être celui qui définit la prémaquette des actions nécessaires au développement. Dommage!


Amani Michel 8/20 : L'homme des crises

Arrivé au gouvernement à l'aube de la transition miliaire de 2000, le ministre de l'Education nationale fait partie des plus anciens de l'équipe sortante, avec sept ans d'exercice. Sept ans émaillés de grèves qui ont régulièrement perturbé la formation de la jeunesse ivoirienne. Amani Michel N'Guessan n'a jamais réussi à stabiliser l'école. A preuve, au moment où nous dressons ce bilan, les tout petits du primaire public sont privés de cours en raison d'un arrêt de travail illimité observé à la lettre par les maîtres. Ces grèves à répétition dépeignent sur les résultats scolaires, notamment au secondaire où les chiffres n'ont fait que dégringoler au fil des ans pour atteindre en 2005 les taux catastrophiques de 23,04% au BEPC, 31,77% Bac. L'ex-professeur d'histoire géographie des lycées et collèges a laissé dans l'esprit de ses collègues enseignants, l'image de celui qui a trahi la corporation. Pour la majorité des formateurs, au lieu d'être leur avocat auprès du gouvernement, Amani a toujours été leur adversaire. Celui-ci, au motif que l'Etat n'a pas d'argent, refuse de lutter en Conseils des ministres pour la satisfaction des revendications qui visent à améliorer les conditions de vie et de travail du corps enseignant. Les syndicats considèrent que c'est à cause de ce mépris de leur ministre que restent insatisfaites les principales revendications que sont : le profil de carrière, l'indemnité de logement des instituteurs, la nouvelle convention salariale de l'enseignement privé. Certes, sous Amani, les enseignants ont obtenu en 2002 le décrochage de leurs salaires, mais ils interprètent ce résultat plus comme le fruit de leur intransigeance qu'une ?uvre de la tutelle. Au chapitre des reformes, le ministre a apporté le système de la formation par compétence entré en vigueur cette année au cours préparatoire et dans 1ères classes du secondaire. Il a surtout mis à exécution la politique de l'école gratuite qui s'est traduite par l'inscription gratuite au CP1 et la distribution de livres contre de modiques frais d'entretien. Mais ces efforts sont anéantis par la flopée de cotisations anarchiques des fameux Comités de gestion (Coges) qui font endosser aux parents d'élèves les charges de l'Etat. Un autre dossier sur lequel Amani Michel a été énormément critiqué est celui de la gestion de l'école pendant la crise militaro politique qui a déclenché le 19 septembre 2002. Ses tergiversations pour l'organisation des examens dans les zones Centre, Nord et Ouest ont fini par donner du poids à la thèse de la politisation de la formation des enfants par le militant du parti au pouvoir qu'il est.


Téhoua Amah Marie: 8/20 : L'usine grippée

Les entreprises industrielles ivoiriennes se relèvent difficilement d'une situation presque comateuse dans laquelle les a plongées la crise socio-politique. L'arrivée de Mme Amah Téhoua à la tête du ministère de l'Industrie et de la Promotion du secteur privé avait suscité beaucoup d'espoir chez les industriels. A travers plusieurs actions, elle a pu entamer les discussions sur la révision du code des investissements. C'est dans ce sens que des travaux ont porté sur le projet de décret portant réglementation de la production, du conditionnement et de la distribution des eaux destinées à la consommation humaine, sur la définition des PME et sur la normalisation et la qualité. Ces orientations stratégiques ont permis au ministère d'obtenir 17 demandes d'agréments à l'investissement qui ont été examinées pour un montant global d'investissement projeté de plus de 151 millions Fcfa. Avec l'une de ces structures, le Fiden, le département de Mme Téhoua, a entre autres analysé 40 dossiers de demande de financement et n'a retenu que 13 pour un montant total de 427 millions Fcfa. Ceci n'a pas suffi pour redonner sourire aux entreprises industrielles. Par le biais de la Chambre de commerce et de l'industrie (Cci), elles ont toujours demandé leurs indemnisations après les évènements de décembre 1999 et surtout ceux de novembre 2004 et posé clairement le problème de leur compétitivité. Une situation qui a été malheureusement accentuée par une mauvaise gouvernance au plan politique, de la justice et par la corruption et le harcèlement fiscal. La contrefaçon et la fraude aussi demeurent un véritable cancer pour l'industrie nationale. La production industrielle a chuté de 20% laissant les entreprises dans une situation de survie. Cela veut dire que la Côte d'Ivoire est en train de se désindustrialiser, avait averti Jean-Louis Billon, président de la Cci.


Kouassi Aphing 5/20 : Un commandant en papier

Le ministère a tourné mais n'a pas fonctionné , c'est par cette image qu'un officier des Forces de défense et de sécurité de Côte d'Ivoire (FDS-CI), fidèle à Laurent Gbagbo résume le passage du ministre sortant de la Défense, Kouassi Aphing René. Du côté des soldats fidèles à Guillaume Soro, le diagnostic est sans complaisance : Aphing était partisan. Il était obligé de régler des choses malgré lui. Ilo n'a pas réussi à impulser le dialogue militaire et à le maintenir entre les deux armées belligérantes.
A l'épreuve de l'exercice des pouvoirs , le magistrat devenu ministre s'est planté. Ses relations se sont vite dégradées avec le grand commandement notamment le chef d'état major le général Philippe Mangou puis avec le commandant supérieur de la gendarmerie nationale, le général Kassaraté Tiapé Edouard. Ce dernier l'a publiquement grondé comme un enfant lors de la cérémonie d'adieu au général Konan Séverin, devant la troupe et autres civils à l'école de gendarmerie. Le ministre demandait à cet officier général une liste de gendarmes à lui réclamée pour la sécurité de l'ex Premier ministre, Charles Konan Banny. Mangou et de jeunes officiers l'ont ignoré royalement. Ils ont même failli en venir aux mains.
Partagé entre ses amitiés avec Charles Konan Banny et Laurent Gbagbo, l'homme a manqué de personnalité. Il n'a donc pas fait mieux que son prédécesseur. Il a manqué de poigne pour le contrôle de son propre cabinet. Lida Kouassi et Kadet Bertin assis au palais le pilotaient.
En définitive, Aphing Kouassi était juste bon pour le cérémonial militaire.


Léon Monnet 5/20 : Mystère sur le pétrole

La Côte d'Ivoire est devenue un grand pays pétrolier. Il est troisième africain. Mais, où va l'argent du pétrole? Il n'est pas inscrit au budget de l'Etat. Le Samedi 24 mars, au siège de son parti, Anaky Kobénan, président du MFA a dénoncé le flou qui règne autour de la gestion du secteur pétrolier. Ces propos de l'homme politique sont pourtant bien partagés par beaucoup d'Ivoiriens. Le ministère qui gère les mines et l'énergie a choisi effectivement de jouer dans l'ombre, loin de tous les regards jugés indiscrets. Pour la couverture médiatique des activités de son département, le cabinet de Monnet Léon Emmanuel cible bien les médias. Il s'agit en général de journaux considérés comme proches du parti politique au pouvoir. Ce que la presse ivoirienne sait des produits pétroliers de son pays et de la manne financière qui en découle, elle l'apprend dans les écrits de la presse étrangère. Des experts internationaux cités par le dernier numéro de Jeune Afrique ont révélé que Abidjan est classé parmi les pays africains producteurs de pétrole (3ème en rang dit-on). La production pourrait même dépasser cette année 100.000 barils jour dès la mi-2007 et atteindre 135.000 barils jour à la fin de l'année. Plusieurs permis de mise en production des champs pétroliers (CI- 12, 104, 01, 11, 112 etc.) ont été octroyés à des partenaires privés loin des bruits par le ministre Monnet et le chef de l'Etat. Les puits des champs Baobab sont également en exploitation. Plus de 300 millions de barils devraient être exploitables dans les quinze ou vingt ans à venir, selon Jeune Afrique . Au niveau du gaz, la presse internationale révèle qu'une importante réserve existe. Le ministre Monnet Léon soutien lui-même que la quantité actuelle est estimée à plus de 23.690 milliards de pieds cubes. La société Foxtrot International produit 60% de cette quantité. Mais que rapportent tous ces gisements à l'Etat ? Silence ! Le ministère des Mines et de l'Energie n'a pas fini les comptes.



Les non-classés

Guillaume Soro, Mme Yoman Ginette, Yao Noël, font partie de cette catégorie

Le ministre de la Reconstruction et de la Réinsertion aura été absent tout au long de son magistère. Après sa prise de fonction, il a organisé un séminaire sur la reconstruction dont les actes son encore dans les tiroirs. Pilier important du processus de paix, il a manqué de moyens ( la primature lui a coupé tous ses budgets) pour travailler. Il s'est plus orienté vers la recherche de moyens politiques pour sortir de la crise.
Mme Yoman Ginette et Yao Noël occupent des postes non visibles? et sont arrivés au gouvernement à la faveur du dernier remaniement ministériel. Le magister des deux secrétaires d'Etat auprès du Premier ministre aura été un véritable coup de vent. Par manque de temps et d'initiatives, ils n'ont pas pu imprimer une marque à leurs départements respectifs. Au-delà des séminaires organisés sur la bonne gouvernance en direction de la police nationale, ils n'ont vraiment pas eu le temps de prendre des initiatives.

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