vendredi 6 avril 2007 par L'intelligent d'Abidjan

Au cours d'un point de presse animé à son Quartier Général, le président de l'Union patriotique pour la libération totale de la Côte d'ivoire a expliqué le sens de la participation des leaders patriotiques au gouvernement, contredisant du coup Blé Goudé de l'Alliance.

A quelques jours de la formation définitive du gouvernement, les patriotes continuent de s'empoigner sur la question de leur probable entrée dans l'équipage de Guillaume Soro. Hier, le Maréchal Eugène Kouadio Djué s'est officiellement prononcé sur le débat qui a cours. Pour lui, l'entrée au gouvernement des leaders de la galaxie patriotique répond à plusieurs objectifs d'ordre stratégique. Faisant le constat de ce que le premier ministre Soro s'emploiera à rassurer ses hommes de par sa nouvelle position, l'ex-dirigeant et membre fondateur de la Fesci estime que les leaders de la galaxie doivent entrer au gouvernement pour aussi tranquilliser leurs éléments à eux. Djué pense également qu'en tant qu'aîné du premier ministre et devancier au plan politique et syndical, les hommes de sa génération et lui sont les mieux indiqués "pour s'entendre avec Guillaume Soro". Ensuite, il a tenu à rappeler à "ceux qui ont peur" qu'il ne s'agit point de faire jouer les humeurs personnelles mais permettre aux jeunes patriotes de se frotter aux arcanes de la gestion des affaires de l'Etat. Car dira t-il nous sommes appelés à diriger ce pays demain et " nous sommes capables de gérer ". Il s'est donc insurgé contre le fait que le leader de l'Alliance, Charles Blé Goudé et d'autres comme Damana Pickass entonnent une autre trompette pour donner des signaux contraires. " Moi, j'entre au gouvernement car cela n'est pas nouveau dans notre démarche politique " martèlera t-il. Justifiant son choix, il avancera cet argument : " En 1999, lorsque le coup d'Etat s'est produit, le Fpi, mon parti s'est trouvé dans notre situation actuelle. Fallait-il en tant que parti socialiste avec pour credo l'alternance pacifique participer à un gouvernement de putschistes. Nombreux sont ceux qui comme moi à l'époque avons refusé d'y entrer. Cependant la direction avait jugé qu'il fallait être pragmatique et réaliste. Il était incongru qu'on se soit battu pendant trente ans et qu'à quelques encablures du but final, nous marquions le pas. Il fallait être au gouvernement pour maîtriser certains tuyaux. Ce qui nous a permis de contrôler les militaires et leur arracher le pouvoir dans les urnes et dans la rue même quand ils ont fait usage des leurs armes. Aujourd'hui nous patriotes sommes dans ce dilemme qui n'en est pas un puisqu'une jurisprudence existe. Donc ceux qui clament une certaine éthique politique pour boycotter ce gouvernement n'ont véritablement pas d'arguments valables si ce n'est de tirer les ficelles pour que nous n'y figurons pas. Par ailleurs, Eugène Djué a précisé à l'endroit de ceux qui affirment n'avoir pas appelé les jeunes dans la rue pour devenir ministre que "nous n'avons pas appelé les jeunes dans la rue aussi pour qu'ils y restent et faire une carrière ". "Les jeunes de ce pays ne sont pas bons que pour descendre dans les rues. Avec leurs diplômes et leurs expériences professionnelles, ils peuvent et doivent servir dans ce gouvernement. Ceux qui se plaisent dans les rues doivent savoir que les escaliers sont propices pour les jeunes. Moi, j'ai fait mes preuves ; aussi l'ascenseur ne me donnera que plus d'efficacité" lancera t-il à l'endroit de ses détracteurs pour terminer.

Valery Foungbé
foungbev@yahoo.fr

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