vendredi 6 avril 2007 par Le Nouveau Réveil

Coup de théâtre : les frères ennemis ont signé un accord, à Ouagadougou. Les Ivoiriens, épuisés par quatre ans de crise, veulent y croire, mais se posent des questions sur cette alliance inattendue.

Suite à l`accord signé le 4 mars, à Ouagadougou, entre le chef de l`État, Laurent Gbagbo, et Guillaume Soro, le secrétaire général des Forces nouvelles, ce dernier a accepté, le 26 mars, le poste de Premier ministre. Est-ce le retour de la paix en Côte d`Ivoire ? Trop tôt pour y répondre... Mais en attendant, qui gagne et qui perd dans cet accord ? Revue de détail des forces en présence.

LAURENT GBAGBO

Aussitôt après l`adoption, le 31 octobre dernier, de la résolution 1721 des Nations unies, le chef de l`État ivoirien avait fait savoir qu`il ne l`accepterait que dans ses dispositions qui ne contrediraient pas la Constitution nationale. Il refusait, entre autres, celles qui renforçaient les pouvoirs d`un Premier ministre qu`il n`avait pas choisi, qui devenait de surcroît inamovible, et qui se voyait octroyer, notamment, le pouvoir de signer des décrets et de nommer aux emplois civils et militaires. Mais aussi celles qui fixaient le 31 octobre 2007 comme date butoir pour l`organisation de l`élection présidentielle.

Grâce au dialogue direct qu`il a engagé avec le leader des Forces nouvelles qui occupent la moitié nord de la Côte d`Ivoire, Laurent Gbagbo a réussi à s`extirper de la camisole de force que constituait cette résolution 1721 et à mettre la communauté internationale sur la touche. C`est désormais lui le maître du jeu. Même s`il a dû pour y parvenir, négocier avec Guillaume Soro, et lui offrir la primature. De plus, le 31 octobre 2007 n`est plus une date butoir pour l`organisation des élections. L`accord de Ouagadougou indique qu`elles devront se dérouler dix mois après sa signature, c`est-à-dire en décembre, si tout se passe bien.

Cet accord a aussi permis au chef de l`État de mettre hors jeu le Premier ministre, Charles Konan Banny, ainsi que ses irréductibles adversaires, Henri Konan Bédié et Alassane Dramane Ouattara. Les patrons du Parti démocratique de Côte d`Ivoire (PDCI) et du Rassemblement des républicains (RDR) ont juste été consultés par le médiateur, le président burkinabé Blaise Compaoré, lors des négociations, sans doute par pure politesse. Laurent Gbagbo gardera donc tous ses pouvoirs, même s`il en partagera certains avec son nouveau Premier ministre, mais il continuera surtout de contrôler les forces armées et tous les circuits financiers de l`État.

GUILLAUME SORO

Le quotidien ivoirien 24 heures avait rapporté dans son édition du 21 mars ces propos de Guillaume Soro, tenus la veille, à Bouaké, devant ses partisans : " En 2005, je me suis levé et j`ai dit ici "Je veux la primature". Parce que je considère que si on veut aller à la paix, si Gbagbo est chef de l`État, il faut que pour la partie nord, le premier responsable de cette partie-là ait un pouvoir important.

Ça, je l`ai dit en 2005, malheureusement, je n`ai pas été suivi. " En entamant un dialogue direct, Laurent Gbagbo a exaucé ses v?ux. En accédant à la primature, à moins de 35 ans, le leader du Nord, lui, se donne les moyens de se préparer un avenir de présidentiable. Dans cinq ans, il pourra briguer le siège suprême, puisque la constitution fixe à 40 ans l`âge minimum pour être candidat. Entre-temps, il aura le loisir de se peaufiner une image d`homme d`Etat. Pour l`instant, ses compatriotes ne voient en lui que le chef d`une rébellion qui a coupé le pays en deux, qui a tué des centaines, voire des milliers de personnes, qui en a forcé des milliers d`autres à abandonner leurs domiciles et leurs biens, qui a pillé les banques et les entreprises situées dans la zone qu`elle contrôle, et qui a réglé ses différends internes dans le sang. Premier ministre de Côte d`Ivoire, Guillaume Soro aura le temps, espère-t-il, d`effacer cette image qui lui avait valu d`échapper de justesse à un lynchage dans les locaux de la télévision nationale, quand il était ministre de la Communication en 2003, et d`étoffer ses relations sur le plan international. De plus, il apparaît aujourd`hui comme le seul interlocuteur de Laurent Gbagbo, supplantant ainsi Henri Konan Bédié et Alassane Dramane Ouattara. C`est avec lui que le président a négocié, et personne d`autre. Enfin, si l`opération d`identification est menée à son terme, il sera celui qui aura permis aux populations du nord de retrouver leur identité ivoirienne, ce qui lui vaudra le statut de leader de l`"autre" moitié du pays, statut dévolu jusqu`ici à Alassane Dramane Ouattara.

Mais Laurent Gbagbo permettra-t-il vraiment à Guillaume Soro de se mettre en situation de le concurrencer ou de lui succéder un jour ? Il lui faudra faire preuve d`un incroyable esprit de pardon pour qu`il aide ainsi celui qui porte la responsabilité de la mort de nombreux Ivoiriens, dont ses proches, Emile Boga Doudou, Dagrou Loula et Oblé Dali ; qui l`aura empêché de gouverner tranquillement son pays après son élection "calamiteuse" de 2000; qui lui aura interdit pendant plus de quatre ans l`accès à certaines régions du pays dont il est légalement le chef ; et qui l`aura poussé à se discréditer aux yeux d`une partie de l`opinion internationale. Le baiser que donne le président à Guillaume Soro aujourd`hui n`est-il pas celui de Judas ? Le leader des rebelles a dû se poser cette question. Il connaît bien Laurent Gbagbo : lorsqu`il militait au sein de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d`Ivoire (FESCI), le futur chef de l`État, alors dans l`opposition, l`avait formé en politique. Mais sans doute estime-t-il que s`il a réussi à tenir tête à l`armée et aux milices de Laurent Gbagbo, s`il a réussi à survivre aux différentes tentatives d`élimination émanant de son propre camp, s`il peut compter sur le soutien de Blaise Compaoré, et s`il peut s`appuyer sur les relations qu`il s`est tissées dans le cercle des chefs d`État africains, notamment, c`est qu`il est suffisamment aguerri pour ne pas se laisser rouler dans la farine par celui que l`on a surnommé le " boulanger ". Et puis la tentation d`être Premier ministre avec tous les avantages afférents est si forte ! De nombreux Ivoiriens voient toutefois cet avenir sous la forme d`un Duel à OK Corral où c`est celui qui tirera le premier qui l`emportera.

LES FORCES NOUVELLES

Guillaume Soro à la primature, il ne fait pas de doute que la plupart des principaux chefs civils des Forces nouvelles accéderont à des maroquins ministériels ou à des postes de direction dans l`administration. Ou, pourquoi pas, à des postes d`ambassadeurs, pour les éventuels gêneurs ou concurrents du chef qu`il faudra éloigner. Mais pour le reste des troupes, l`accord du 4 mars prévoit que l`on procédera à la " restructuration et à la refondation des deux armées, en vue de la mise en place de nouvelles forces de défense et de sécurité attachées aux valeurs d`intégrité et de moralité républicaine ". Les soldats des Forces nouvelles seront intégrés dans l`armée new look. À cet effet, un Centre de commandement intégré (CCI) a été mis sur pied, et il sera placé sous le commandement conjoint du chef d`état-major général des Forces armées nationales de Côte d`Ivoire (FANCI) et de son homologue des Forces nouvelles. Du moins, s`intégreront ceux des FN qui le désireront. Car certains se sont tellement enrichis qu`ils préféreront certainement gérer leurs investissements placés dans les pays voisins plutôt que de se contenter d`une maigre solde militaire.

BLE GOUDE ET LES MILICES

Depuis qu`il a été sanctionné par l`ONU, Charles Blé Goudé, le patron des Jeunes patriotes, ces farouches supporters du président Gbagbo, est devenu un apôtre de la paix. Il a récemment conduit une "caravane de la paix" à travers plusieurs localités du pays. Guillaume Soro Premier ministre, Laurent Gbagbo voudra certainement qu`il entre au moins au gouvernement. Mais le hic, c`est qu`il lui est interdit de sortir du pays (sanction onusienne oblige). Il est difficile de nommer ministre un homme qui ne peut pas voyager ! C`est sans doute pour cela que, dans l`accord de Ouagadougou, il est expressément demandé aux Nations unies de lever "immédiatement les sanctions individuelles frappant certains acteurs de la crise". Pour ce qui concerne les autres membres des milices que l`on accuse Laurent Gbagbo d`avoir créées, aussi bien à Abidjan que dans l`ouest du pays, il est stipulé que "les deux parties conviennent que le service civique, destiné à encadrer toute la jeunesse de Côte d`Ivoire et à la former en vue d`un emploi, accueillera également tous les jeunes qui se sont familiarisés avec le maniement des armes pour les besoins de la guerre, dans le but de les encadrer et de les former pour de futurs emplois, civils ou militaires ". Le service civique proposé et obtenu par Laurent Gbagbo servira donc à caser les membres des milices, ainsi que ceux des Forces nouvelles qui le souhaiteront.

HENRI KONAN BEDIE ET CHARLES KONAN BANNY

Konan Bédié s`est attiré les foudres de Sidiki Konaté, l`un des proches de Guillaume Soro, pour avoir émis des réserves sur la formation d`un nouveau gouvernement : le patron du PDCI estimait en effet que l`organisation des élections s`en trouverait retardée. Sidiki Konaté avait déclaré dans une interview que l`ex-chef de l`État n`aimait pas les Forces nouvelles. D`aucuns estiment que Bédié craindrait plutôt que Charles Konan Banny, libéré de la résolution 1721 qui lui interdisait de se porter candidat à la future élection présidentielle, ne vienne lui disputer le leadership au sein du parti. Et d`ajouter que l`un des objectifs visés par Laurent Gbagbo en nommant un nouveau Premier ministre est justement de laisser Charles Konan Banny libre de diviser le PDCI. Mais il semble que les choses ne soient pas aussi limpides. Henri Konan Bédié s`est récemment réconcilié avec le désormais ex-Premier ministre et son frère aîné, Jean Konan Banny, ancien ministre d`Houphouët-Boigny. Et l`on a vu par la suite des proches de l`ex-chef de l`État organiser ou participer à des meetings dont Charles était la vedette. L`ancien gouverneur de la Banque centrale des États de l`Afrique de l`Ouest, qui était apparu comme le grand perdant de ces négociations burkinabé, pourrait en définitive en être un des gagnants. Perdant, il l`était lorsque, après l`adoption de la résolution 1721, Laurent Gbagbo avait décidé de le paralyser. Le chef de l`État avait entrepris de contrer systématiquement toutes les décisions prises par son Premier ministre, pour bien montrer son refus d`appliquer la résolution. Il avait ainsi réintégré dans leurs fonctions les responsables du port d`Abidjan, des douanes ivoiriennes et du district de la capitale économique. Ils avaient été mis en cause dans le scandale des déchets toxiques qui avaient provoqué la mort de quinze personnes et intoxiqué des milliers d`autres. Il avait aussi limogé la direction et le conseil d`administration de la Radiodiffusion et télévision ivoiriennes (RTI), coupables d`avoir laissé diffuser un communiqué du Premier ministre, par ailleurs ministre de la Communication. Il avait aussi limogé le directeur général du journal gouvernemental Fraternité-Matin, que Konan Banny venait de nommer. Le dialogue Gbagbo-Soro s`était d`ailleurs déroulé par-dessus sa tête, et son nom ne figure même pas dans l`accord signé le 4 mars. Gagnant, il pourrait finalement l`être, s`il réussissait à prendre le contrôle du PDCI, dont plusieurs membres contestent de plus en plus l`autorité d`Henri Konan Bédié, ou, mieux, si ce dernier, fatigué, se retirait de la course pour lui faire la passe. Il aurait alors de fortes chances d`accéder à la présidence.
Alassane Dramane Ouattara. C`est dans le champ de l`ancien Premier ministre que Guillaume Soro ira brouter, s`il veut se tailler un costume de présidentiable. Tous deux sont originaires du Nord. Interrogé il y a quelques jours sur la possible nomination du leader des FN au poste de Premier ministre, Ali Coulibaly, le porte-parole du RDR, avait prudemment répondu : " Nous sommes pour tout ce qui peut amener la paix et des élections libres et transparentes, pour que le processus électoral se fasse sur une base consensuelle, que les populations soient recensées correctement, et que les listes soient fiables. Si cet accord peut apporter tout cela, nous le soutenons. Dès lors, la nomination d`un nouveau Premier ministre nous paraît secondaire. Le plus important est que l`on mette fin aux souffrances des populations. " Oui, mais ADO était jusqu`ici vu comme celui qui défendait la cause des Nordistes que l`on tentait d`exclure de la société ivoirienne. Si l`opération d`identification est conduite jusqu`à son terme, ce sera Soro qui fera figure de sauveur de ces populations et qui, par conséquent, sera le nouveau leader de cette moitié de Côte d`Ivoire. Il sera désormais appelé "Monsieur le Premier ministre" comme "M. Ouattara", et possédera une fortune conséquente, capable de rivaliser avec celle que l`on prête à Alassane. Et il ne fait pas de doute que de nombreux cadres et des militants du RDR, par l`odeur de l`argent et des postes de direction alléchés, iront chanter à Guillaume Soro qu`il est le nouveau phénix de leur bois du Nord. Après tout, RDR et Forces nouvelles ne font qu`un pour bon nombre d`Ivoiriens.
D`aucuns murmurent que si Laurent Gbagbo et les siens insistaient autant pour nommer Guillaume Soro à la primature, c`était aussi pour créer la division au sein de l`électorat naturel du leader du RDR, en attendant de tuer politiquement, et peut-être autrement, le leader des Forces nouvelles. En tout état de cause, Alassane Ouattara, qui, avec son compère Henri Konan Bédié, n`est pas parvenu à mobiliser la population sur le scandale des déchets toxiques, semble bien éteint, ces derniers temps. Certaines personnes qui l`ont approché affirment qu`il est désabusé et chercherait à abandonner la politique. Il est vrai que cela fait quatorze ans qu`il court après le pouvoir suprême, qui se dérobe chaque fois qu`il croit le tenir. Mais comment l`annoncer à des militants qui, pour certains, ont tout risqué et tout perdu à cause de lui?

LES PETITS PARTIS

Ils n`auront pas d`autre choix que de s`aligner soit derrière Laurent Gbagbo, soit derrière Guillaume Soro, pour avoir une part du gâteau. L`on assistera bientôt à de douloureux déchirements entre pro et anti-Gbagbo ou Soro, au sein de certaines formations, tant il est vrai que pour bon nombre de partis ivoiriens, leur existence est conditionnée par une place au sein d`un gouvernement, quel qu`il soit.

BLAISE COMPAORE

Hier voué aux gémonies par les partisans de Laurent Gbagbo et par une large part de l`opinion publique ivoirienne qui l`accusaient de soutenir la rébellion, le chef de l`État burkinabé est revenu en grâce auprès du camp présidentiel ivoirien. En parrainant ce dialogue direct entre Laurent Gbagbo et Guillaume Soro, après avoir été médiateur dans la crise togolaise, Blaise Compaoré se donne désormais une image de peace-maker, après celle, beaucoup plus désobligeante, de trouble maker qui lui avait longtemps collé à la peau. Mais il va y gagner aussi une amélioration de la situation économique de son pays, qui dépend fortement de la normalisation en Côte d`Ivoire, étant donné qu`y transite l`essentiel de son approvisionnement. Il va obtenir enfin que ses millions de compatriotes émigrés chez le grand voisin y vivent désormais en paix. Ce n`est certainement pas un hasard si le journal gouvernemental Fraternité Matin a titré, le 20 mars dernier, sur le retour dans leurs plantations, situées dans le sud-ouest ivoirien, des milliers de Burkinabé expulsés en 1999.

ET LA COTE D`IVOIRE, DANS TOUT CELA ?

Depuis que la crise a frappé la Côte d`Ivoire, le pays s`est totalement déstructuré, divisé. L`économie est à genoux, surtout depuis les événements de novembre 2004 qui ont vu plusieurs entreprises détruites, ou délocalisées dans des contrées plus calmes. Il y a bien longtemps que plus personne ne veut y investir et le chômage prend des proportions inquiétantes. L`école est, pour sa part, au point mort, avec les grèves à répétition des enseignants, tandis que toutes les infrastructures sont en train de tomber en ruines. La violence est devenue endémique, aussi bien au sud qu`au nord du pays, avec, en prime, une quasi-totale impunité, tandis que la corruption a atteint des sommets jamais égalés auparavant. La Côte d`Ivoire est un pays à reconstruire entièrement, une nation à rebâtir. Le nouvel attelage Gbagbo-Soro y parviendra-t-il ? Les Ivoiriens veulent y croire. Mais ils ont en mémoire les nombreux accords signés auparavant et censés apporter la paix, mais qui n`ont jamais fonctionné. Celui de Ouaga a l`avantage d`avoir été directement négocié et conclu par les deux parties qui détiennent les armes. Il a la caution de Blaise Compaoré, le nouvel homme fort de la région que l`on accusait d`être partie prenante dans la crise ivoirienne et qui a tout intérêt à ce que ça marche. Et puis, tout le monde est fatigué. Mais un accord ne vaut que par la volonté des uns et des autres de l`appliquer de bonne foi. Sera-ce le cas, cette fois-ci ?

Il y a ceux qui ont fondé tous leurs espoirs dans ce document. Mais il y a aussi les nombreux sceptiques qui pensent que le tandem Gbagbo-Soro n`est rien d`autre qu`un partage de la Côte d`Ivoire entre "deux larrons" qui ne tiennent le pays que par la force de leurs armes. "Ce n`est pas Guillaume Soro qui empêchera Laurent Gbagbo de contrôler l`argent du cacao, ainsi que celui du pétrole, et d`en faire ce qu`il veut, dit un confrère ivoirien. Tout au plus, Soro réclamera-t-il sa part, ce que Gbagbo lui donnera sans difficulté pour qu`il se taise. Il est connu que l`on ne parle pas la bouche pleine. Ce n`est pas lui non plus qui mettra fin aux exactions des forces de défense et de sécurité, à l`impunité, à la corruption. "

Dans l`accord du 4 mars, les deux parties demandent la suppression de la "zone de confiance" qui sépare le pays en deux et est tenue par les forces françaises et celles de l`ONU. Que se passera-t-il, si ces troupes se retirent ? La France et les États-Unis, qui semblent tout aussi fatigués par la crise que la population, semblent vouloir accéder à cette demande. Mais de nombreux Ivoiriens pensent qu`un retrait de ces forces avant la fin définitive de la crise pourrait être dangereux. L`un des deux camps ne sera-t-il pas tenté de chercher à éliminer définitivement l`autre, replongeant ainsi le pays dans l`abîme ? L`autre inconnue reste la date des élections censées mettre un terme à la crise. Si l`on s`en tient à l`accord du 4 mars, elles devraient se tenir en décembre prochain. Mais les signataires ne seront-ils pas tentés de trouver des artifices pour repousser cette date à chaque fois, tant le statu quo semble les arranger ? La population espère le contraire. Mais tout en doutant...

Par Ehouman Kassy, correspondant
In Afrique magazine (AM) N°259-Avril 2007
NB: Les surtitres et les titres sont de la Rédaction

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023