jeudi 5 avril 2007 par Nord-Sud

Une nouvelle unité de transformation du café est sortie de terre à Duékoué dans le Moyen-Cavally. Un ouvrage qui, du fait de sa proximité avec une grande région de production (300.000 tonnes), devrait permettre d'améliorer les conditions des producteurs.

Capacité de stockage de café : 25.000 tonnes. 18.000 tonnes pour le cacao. Un four vertical à l'intérieur long d'au moins 17 mètres avec une capacité de 60.000 tonnes par an. Pour le défi de la transformation locale de ces matières premières en produits finis exportables, la Coopérative d'achat et de soutien agricole (Coopasag) n'a pas donné dans la dentelle. Elle a érigé sur les décombres de Décorticaf, anciennement propriété du groupe Bolloré, une usine intégrée de transformation du café et de conditionnement du cacao (pour le cacao, il s'agit d'un système semi-mécanique qui va fonctionner sous régime de location). L'usine est baptisée du nom de la coopérative : la Coopasag. C'est un édifice moderne construit à Duékoué (530 km à l'Ouest d'Abidjan) qui va permettre aux opérateurs du secteur notamment les producteurs d'obtenir des prix rémunérateurs. En venant bord champ, l'objectif est de bonifier les gains du producteur. Il peut minimiser les coûts en matière de transport et faire des économies en évitant les tracasseries liées au racket, a expliqué le président du conseil d'administration de la Copasag, Michel Yéoun, à l'occasion de la visite guidée au sein de l'entreprise mardi dernier. Pour cette première année d'opérationnalité, l'usine va fonctionner, selon le président Yeoun, avec 63 employés. La dizaine d'ouvriers trouvés sur place ne rechignent pas devant le boulot. Pendant que certains font le tri, d'autres font la torréfaction. Le produit fini, le café moulu est destiné aussi bien à la consommation locale qu'à l'exportation. D'autres services annexes tels que ceux chargés de l'impression sur les sacs concourent à apporter une plus-value certaine à la Coopasag. Le président du conseil d'administration ne boude pas son plaisir parce que la symbolique est profonde. Il est temps, dit-il, d'accompagner notre économie agricole d'une économie de service, seul gage du développement durable Et, le rêve chatoyant. J'invite tous les acteurs à trouver une alternative à l'exportation des fèves car ce système nous fait perdre de l'argent au profit des autres, a ajouté M.Yéoun soulignant que lui-même a fait écho à la demande du chef de l'Etat de relever le challenge de la transformation pour maîtriser la commercialisation intérieure. Un autre aspect majeur à la Coopasag c'est la bourse physique qui va réunir tous les spéculateurs. Au cours de la conférence de presse qui a sanctionné la visite guidée, Michel Yéoun est revenu sur la crise actuelle au sein de la filière, crise due selon lui, à la politique du ôte-toi que je m'y mette pratiquée par certains acteurs avides d'argent. Je demande à ceux qui s'agitent autour du Fonds de développement et de promotion des activités des producteurs de café-cacao (FDPCC) de se rassurer car cette structure fait son travail, a-t-il tranché.

Lanciné Bakayoko, envoyé spécial à Duékoué

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